En ce temps-là,
Hérode avait donné l’ordre d’arrêter Jean le Baptiste
et de l’enchaîner dans la prison,
à cause d’Hérodiade, la femme de son frère Philippe,
que lui-même avait prise pour épouse.
En effet, Jean lui disait :
« Tu n’as pas le droit
de prendre la femme de ton frère. »
Hérodiade en voulait donc à Jean,
et elle cherchait à le faire mourir.
Mais elle n’y arrivait pas
parce que Hérode avait peur de Jean :
il savait que c’était un homme juste et saint,
et il le protégeait ;
quand il l’avait entendu, il était très embarrassé ;
cependant il l’écoutait avec plaisir.
Or, une occasion favorable se présenta
quand, le jour de son anniversaire,
Hérode fit un dîner pour ses dignitaires,
pour les chefs de l’armée et pour les notables de la Galilée.
La fille d’Hérodiade fit son entrée et dansa.
Elle plut à Hérode et à ses convives.
Le roi dit à la jeune fille :
« Demande-moi ce que tu veux,
et je te le donnerai. »
Et il lui fit ce serment :
« Tout ce que tu me demanderas, je te le donnerai,
même si c’est la moitié de mon royaume. »
Elle sortit alors pour dire à sa mère :
« Qu’est-ce que je vais demander ? »
Hérodiade répondit :
« La tête de Jean, celui qui baptise. »
Aussitôt la jeune fille s’empressa de retourner auprès du roi,
et lui fit cette demande :
« Je veux que, tout de suite,
tu me donnes sur un plat la tête de Jean le Baptiste. »
Le roi fut vivement contrarié;
mais à cause du serment et des convives,
il ne voulut pas lui opposer un refus.
Aussitôt il envoya un garde
avec l’ordre d’apporter la tête de Jean.
Le garde s’en alla décapiter Jean dans la prison.
Il apporta la tête sur un plat,
la donna à la jeune fille,
et la jeune fille la donna à sa mère.
Ayant appris cela,
les disciples de Jean vinrent prendre son corps
et le déposèrent dans un tombeau.
Jean Le Baptiste est associé de façon très mystérieuse à la Rédemption : il est bien sûr le Précurseur, celui qui trempe toute une part d’Israël dans un Jourdain de repentance et prépare la venue de plus grand que lui. Mais, et on n’y prête moins attention, il est aussi associé au mystère de la Croix, puisque, protagoniste majeur de toute cette histoire, il est le tout premier à donner sa vie. Et de quelle façon ! Finir la tête sur un plat… Cette histoire minable, l’évangile la raconte en détail, le récit s’attarde sur le mécanisme sordide qui conduit à la veulerie d’Hérode. C’est un passage en vérité poignant car il est des morts, hélas, qui ne sont ni très glorieuses ni héroïques. Finir la tête sur un plat ! Un plat, c’est beaucoup moins iconique qu’une croix ! Comme si, c’est cela qui est bouleversant, le Baptiste avec cette mise à mort minable prenait sa part parmi toutes les victimes de ce terrible mécanisme du mal qui, dans l’Histoire, ne recule jamais devant les cruautés, les sauvageries et les ignominies. Il apporta la tête sur un plat, la donna à la jeune fille, et la jeune fille la donna à sa mère. C’est sordide, c’est terrible, mais tellement à l’image de ce qu’il y a aussi de pire dans l’homme.
Comment Jésus a-t-il reçu la nouvelle, lui qui n’en ignorait rien ? Le cœur lui-t-il manqué un instant en apprenant la décapitation abjecte du Baptiste ? La perversion semble si puissante et parfois si inventive en horreurs ! Mais le mal n’aura pas le dernier mot. Plus que personne, Jésus le sait.
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc (Mc 6, 17, 29)
En ce temps-là,
Hérode avait donné l’ordre d’arrêter Jean le Baptiste
et de l’enchaîner dans la prison,
à cause d’Hérodiade, la femme de son frère Philippe,
que lui-même avait prise pour épouse.
En effet, Jean lui disait :
« Tu n’as pas le droit
de prendre la femme de ton frère. »
Hérodiade en voulait donc à Jean,
et elle cherchait à le faire mourir.
Mais elle n’y arrivait pas
parce que Hérode avait peur de Jean :
il savait que c’était un homme juste et saint,
et il le protégeait ;
quand il l’avait entendu, il était très embarrassé ;
cependant il l’écoutait avec plaisir.
Or, une occasion favorable se présenta
quand, le jour de son anniversaire,
Hérode fit un dîner pour ses dignitaires,
pour les chefs de l’armée et pour les notables de la Galilée.
La fille d’Hérodiade fit son entrée et dansa.
Elle plut à Hérode et à ses convives.
Le roi dit à la jeune fille :
« Demande-moi ce que tu veux,
et je te le donnerai. »
Et il lui fit ce serment :
« Tout ce que tu me demanderas, je te le donnerai,
même si c’est la moitié de mon royaume. »
Elle sortit alors pour dire à sa mère :
« Qu’est-ce que je vais demander ? »
Hérodiade répondit :
« La tête de Jean, celui qui baptise. »
Aussitôt la jeune fille s’empressa de retourner auprès du roi,
et lui fit cette demande :
« Je veux que, tout de suite,
tu me donnes sur un plat la tête de Jean le Baptiste. »
Le roi fut vivement contrarié;
mais à cause du serment et des convives,
il ne voulut pas lui opposer un refus.
Aussitôt il envoya un garde
avec l’ordre d’apporter la tête de Jean.
Le garde s’en alla décapiter Jean dans la prison.
Il apporta la tête sur un plat,
la donna à la jeune fille,
et la jeune fille la donna à sa mère.
Ayant appris cela,
les disciples de Jean vinrent prendre son corps
et le déposèrent dans un tombeau.
Sur un plat la tête de Jean
Jean Le Baptiste est associé de façon très mystérieuse à la Rédemption : il est bien sûr le Précurseur, celui qui trempe toute une part d’Israël dans un Jourdain de repentance et prépare la venue de plus grand que lui. Mais, et on n’y prête moins attention, il est aussi associé au mystère de la Croix, puisque, protagoniste majeur de toute cette histoire, il est le tout premier à donner sa vie. Et de quelle façon ! Finir la tête sur un plat… Cette histoire minable, l’évangile la raconte en détail, le récit s’attarde sur le mécanisme sordide qui conduit à la veulerie d’Hérode. C’est un passage en vérité poignant car il est des morts, hélas, qui ne sont ni très glorieuses ni héroïques. Finir la tête sur un plat ! Un plat, c’est beaucoup moins iconique qu’une croix ! Comme si, c’est cela qui est bouleversant, le Baptiste avec cette mise à mort minable prenait sa part parmi toutes les victimes de ce terrible mécanisme du mal qui, dans l’Histoire, ne recule jamais devant les cruautés, les sauvageries et les ignominies. Il apporta la tête sur un plat, la donna à la jeune fille, et la jeune fille la donna à sa mère. C’est sordide, c’est terrible, mais tellement à l’image de ce qu’il y a aussi de pire dans l’homme.
Comment Jésus a-t-il reçu la nouvelle, lui qui n’en ignorait rien ? Le cœur lui-t-il manqué un instant en apprenant la décapitation abjecte du Baptiste ? La perversion semble si puissante et parfois si inventive en horreurs ! Mais le mal n’aura pas le dernier mot. Plus que personne, Jésus le sait.
Diacre Patrick LAUDET