En ce temps-là,
Jésus disait :
« Malheureux êtes-vous, scribes et pharisiens hypocrites,
parce que vous ressemblez à des sépulcres blanchis à la chaux :
à l’extérieur ils ont une belle apparence,
mais l’intérieur est rempli d’ossements
et de toutes sortes de choses impures.
C’est ainsi que vous, à l’extérieur,
pour les gens, vous avez l’apparence d’hommes justes,
mais à l’intérieur vous êtes pleins d’hypocrisie et de mal.
Malheureux êtes-vous, scribes et pharisiens hypocrites,
parce que vous bâtissez les sépulcres des prophètes,
vous décorez les tombeaux des justes,
et vous dites :
“Si nous avions vécu à l’époque de nos pères,
nous n’aurions pas été leurs complices
pour verser le sang des prophètes.”
Ainsi, vous témoignez contre vous-mêmes :
vous êtes bien les fils de ceux qui ont assassiné les prophètes.
Vous donc, mettez le comble à la mesure de vos pères ! »
Si nous avions vécu à l’époque de nos pères… L’hypothèse des pharisiens hypocrites pour se rassurer (a posteriori) sur le comportement irréprochable qui n’aurait pas manqué d’être le leur du temps où l’on versait le sang des prophètes rencontre une tentation qui peut encore nous saisir. Si nous avions vécu à l’époque de nos pères, bien sûr, nous n’aurions pas agi comme eux. Les mauvais choix, tellement plus lisibles il est vrai avec le recul, nous ne les aurions pas faits. L’évidence de l’après-coup ! Nous n’aurions pas laissé commettre telle injustice, nous aurions dénoncé haut et fort tel aveuglement. Certes, se rêver du bon côté de l’histoire relève aussi d’une forme d’idéalisme, un peu rétroactif tout de même.
Notre époque, qui se permet beaucoup pour elle-même, se montre souvent sans pitié pour les pères. Au risque, à force de bonne conscience rétrospective, de nous aveugler sur ce qu’aujourd’hui peut-être nous ne voyons pas : ces angles morts que nos fils, sans pitié à leur tour, nous reprocherons violemment un jour. Sommes-nous donc ainsi condamnés, de fils en fils et sans pitié entre génération, à toujours assassiner les prophètes, ou l’équivalent ?
Relisons le beau final de Malachie, à l’intersection de l’Ancien et du Nouveau Testament, qui annonce le Jour béni où Dieu « ramènera le cœur des pères vers leurs fils et le cœur des fils vers leurs pères ». Voilà peut-être l’horizon qui manquait aux pharisiens. Du secret du cœur des pères et des fils, voilà aussi ce dont Jésus est venu leur parler.
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (Mt 23, 27-32)
En ce temps-là,
Jésus disait :
« Malheureux êtes-vous, scribes et pharisiens hypocrites,
parce que vous ressemblez à des sépulcres blanchis à la chaux :
à l’extérieur ils ont une belle apparence,
mais l’intérieur est rempli d’ossements
et de toutes sortes de choses impures.
C’est ainsi que vous, à l’extérieur,
pour les gens, vous avez l’apparence d’hommes justes,
mais à l’intérieur vous êtes pleins d’hypocrisie et de mal.
Malheureux êtes-vous, scribes et pharisiens hypocrites,
parce que vous bâtissez les sépulcres des prophètes,
vous décorez les tombeaux des justes,
et vous dites :
“Si nous avions vécu à l’époque de nos pères,
nous n’aurions pas été leurs complices
pour verser le sang des prophètes.”
Ainsi, vous témoignez contre vous-mêmes :
vous êtes bien les fils de ceux qui ont assassiné les prophètes.
Vous donc, mettez le comble à la mesure de vos pères ! »
A l’époque de nos pères
Si nous avions vécu à l’époque de nos pères… L’hypothèse des pharisiens hypocrites pour se rassurer (a posteriori) sur le comportement irréprochable qui n’aurait pas manqué d’être le leur du temps où l’on versait le sang des prophètes rencontre une tentation qui peut encore nous saisir. Si nous avions vécu à l’époque de nos pères, bien sûr, nous n’aurions pas agi comme eux. Les mauvais choix, tellement plus lisibles il est vrai avec le recul, nous ne les aurions pas faits. L’évidence de l’après-coup ! Nous n’aurions pas laissé commettre telle injustice, nous aurions dénoncé haut et fort tel aveuglement. Certes, se rêver du bon côté de l’histoire relève aussi d’une forme d’idéalisme, un peu rétroactif tout de même.
Notre époque, qui se permet beaucoup pour elle-même, se montre souvent sans pitié pour les pères. Au risque, à force de bonne conscience rétrospective, de nous aveugler sur ce qu’aujourd’hui peut-être nous ne voyons pas : ces angles morts que nos fils, sans pitié à leur tour, nous reprocherons violemment un jour. Sommes-nous donc ainsi condamnés, de fils en fils et sans pitié entre génération, à toujours assassiner les prophètes, ou l’équivalent ?
Relisons le beau final de Malachie, à l’intersection de l’Ancien et du Nouveau Testament, qui annonce le Jour béni où Dieu « ramènera le cœur des pères vers leurs fils et le cœur des fils vers leurs pères ». Voilà peut-être l’horizon qui manquait aux pharisiens. Du secret du cœur des pères et des fils, voilà aussi ce dont Jésus est venu leur parler.
Diacre Patrick LAUDET