En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Un bon arbre ne donne pas de fruit pourri ;
jamais non plus un arbre qui pourrit ne donne de bon fruit.
Chaque arbre, en effet, se reconnaît à son fruit :
on ne cueille pas des figues sur des épines ;
on ne vendange pas non plus du raisin sur des ronces.
L’homme bon tire le bien
du trésor de son cœur qui est bon ;
et l’homme mauvais tire le mal
de son cœur qui est mauvais :
car ce que dit la bouche,
c’est ce qui déborde du cœur.
Et pourquoi m’appelez-vous en disant : “Seigneur ! Seigneur !”
et ne faites-vous pas ce que je dis ?
Quiconque vient à moi,
écoute mes paroles et les met en pratique,
je vais vous montrer à qui il ressemble.
Il ressemble à celui qui construit une maison.
Il a creusé très profond
et il a posé les fondations sur le roc.
Quand est venue l’inondation,
le torrent s’est précipité sur cette maison,
mais il n’a pas pu l’ébranler
parce qu’elle était bien construite.
Mais celui qui a écouté
et n’a pas mis en pratique
ressemble à celui qui a construit sa maison
à même le sol, sans fondations.
Le torrent s’est précipité sur elle,
et aussitôt elle s’est effondrée ;
la destruction de cette maison a été complète. »
À bien écouter Jésus, on voit l’avantage qu’il y a à observer attentivement la nature, son fonctionnement, implacable parfois. De quoi le Christ fait-il souvent la matière de son enseignement, sinon de ce que nous enseignent les arbres, de ce que nous disent les figues, les ronces, les vendanges, le raisin ou les épines, ou encore les torrents, qui dévastent les maisons mal établies. La sagesse de l’évangile prend souvent corps de la sagesse humaine, en nous invitant à mettre spirituellement à profit les lois du monde. Apparemment simple ! Encore nous faut-il consentir à ce que les choses soient ce qu’elles sont, selon un principe de réalité, qui parfois contrarie notre principe de plaisir.
Avec toutes ces images, Jésus veut aussi nous rendre plus présents au monde. Il creuse en nous l’attention à ce qui, naturellement féconde, ou ce qui, naturellement, détruit. Et si nous sommes vraiment disponibles à l’accueil des lois de nature, sans doute seront-nous plus disponibles à cette Loi de vie qu’il veut donner à l’humanité. Mais si sa Loi d’amour prend souvent appui sur la sagesse humaine, cette bonne sagesse humaine qu’elle bénit, elle n’en fait jamais une fin en soi. Et en nous invitant ultimement à la folie du don total, Jésus, c’est clair, ne prétend pas d’abord faire de nous des sages !
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (Lc 6, 43-49)
En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Un bon arbre ne donne pas de fruit pourri ;
jamais non plus un arbre qui pourrit ne donne de bon fruit.
Chaque arbre, en effet, se reconnaît à son fruit :
on ne cueille pas des figues sur des épines ;
on ne vendange pas non plus du raisin sur des ronces.
L’homme bon tire le bien
du trésor de son cœur qui est bon ;
et l’homme mauvais tire le mal
de son cœur qui est mauvais :
car ce que dit la bouche,
c’est ce qui déborde du cœur.
Et pourquoi m’appelez-vous en disant : “Seigneur ! Seigneur !”
et ne faites-vous pas ce que je dis ?
Quiconque vient à moi,
écoute mes paroles et les met en pratique,
je vais vous montrer à qui il ressemble.
Il ressemble à celui qui construit une maison.
Il a creusé très profond
et il a posé les fondations sur le roc.
Quand est venue l’inondation,
le torrent s’est précipité sur cette maison,
mais il n’a pas pu l’ébranler
parce qu’elle était bien construite.
Mais celui qui a écouté
et n’a pas mis en pratique
ressemble à celui qui a construit sa maison
à même le sol, sans fondations.
Le torrent s’est précipité sur elle,
et aussitôt elle s’est effondrée ;
la destruction de cette maison a été complète. »
Écologie évangélique
À bien écouter Jésus, on voit l’avantage qu’il y a à observer attentivement la nature, son fonctionnement, implacable parfois. De quoi le Christ fait-il souvent la matière de son enseignement, sinon de ce que nous enseignent les arbres, de ce que nous disent les figues, les ronces, les vendanges, le raisin ou les épines, ou encore les torrents, qui dévastent les maisons mal établies. La sagesse de l’évangile prend souvent corps de la sagesse humaine, en nous invitant à mettre spirituellement à profit les lois du monde. Apparemment simple ! Encore nous faut-il consentir à ce que les choses soient ce qu’elles sont, selon un principe de réalité, qui parfois contrarie notre principe de plaisir.
Avec toutes ces images, Jésus veut aussi nous rendre plus présents au monde. Il creuse en nous l’attention à ce qui, naturellement féconde, ou ce qui, naturellement, détruit. Et si nous sommes vraiment disponibles à l’accueil des lois de nature, sans doute seront-nous plus disponibles à cette Loi de vie qu’il veut donner à l’humanité. Mais si sa Loi d’amour prend souvent appui sur la sagesse humaine, cette bonne sagesse humaine qu’elle bénit, elle n’en fait jamais une fin en soi. Et en nous invitant ultimement à la folie du don total, Jésus, c’est clair, ne prétend pas d’abord faire de nous des sages !
Diacre Patrick LAUDET