En ce temps-là,
Jésus sortit de Capharnaüm
et vit, en passant, un homme, du nom de Matthieu,
assis à son bureau de collecteur d’impôts.
Il lui dit :
« Suis-moi. »
L’homme se leva et le suivit.
Comme Jésus était à table à la maison,
voici que beaucoup de publicains (c’est-à-dire des collecteurs d’impôts)
et beaucoup de pécheurs
vinrent prendre place avec lui et ses disciples.
Voyant cela, les pharisiens disaient à ses disciples :
« Pourquoi votre maître mange-t-il
avec les publicains et les pécheurs ? »
Jésus, qui avait entendu, déclara :
« Ce ne sont pas les gens bien portants
qui ont besoin du médecin,
mais les malades.
Allez apprendre ce que signifie : Je veux la miséricorde, non le sacrifice.
En effet, je ne suis pas venu appeler des justes,
mais des pécheurs. »
L’idée est fortement inscrite en l’homme, comme un réflexe. Dieu ? D’abord et avant tout, un juge. Beaucoup de religions lui donnent spontanément ce visage, le revêtent de ce qui semble l’attribut majeur et universel de la divinité. La culpabilité et son insidieux travail en nous entretiennent la menace du Père Fouettard. « Ni Dieu ni Maître » a-t-on alors proclamé naguère, comme un cri de libération, en faisant évidemment du judéo-christianisme le responsable historique de la culpabilité, sans reconnaître qu’elle n’est pas son invention, sans comprendre que le Christ est justement venu pour nous en relever, et faire du pardon l’issue. On s’est débarrassé de la faute et du péché. On a évacué Dieu…mais pas la culpabilité ! Elle demeure, elle gangrène les vies, elle cancérise la joie des hommes. Il suffit de voir comment elle occupe les cabinets des psys. Les gens n’ont jamais été si mal en point. Le juge céleste n’y était donc pour rien…
La prendra-t-on vraiment au sérieux un jour, cette parole du Christ, qui se présente d’abord comme médecin des corps et des âmes ? Non pas qu’il réfute d’être un juge, car la justice viendra, en dernier, et notre cœur la souhaite. Oui, il y aura un jugement, dernier, sans quoi les actes de nos vies n’auraient pas de poids. Mais en premier, surtout pour les cas graves, un incroyable acharnement thérapeutique. Avant le tribunal, l’hôpital. C’était déjà sa toute première parole aux Hébreux sortis d’Égypte : « Je suis le Seigneur, celui qui te guérit ».
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (Mt 9, 9-13)
En ce temps-là,
Jésus sortit de Capharnaüm
et vit, en passant, un homme, du nom de Matthieu,
assis à son bureau de collecteur d’impôts.
Il lui dit :
« Suis-moi. »
L’homme se leva et le suivit.
Comme Jésus était à table à la maison,
voici que beaucoup de publicains (c’est-à-dire des collecteurs d’impôts)
et beaucoup de pécheurs
vinrent prendre place avec lui et ses disciples.
Voyant cela, les pharisiens disaient à ses disciples :
« Pourquoi votre maître mange-t-il
avec les publicains et les pécheurs ? »
Jésus, qui avait entendu, déclara :
« Ce ne sont pas les gens bien portants
qui ont besoin du médecin,
mais les malades.
Allez apprendre ce que signifie :
Je veux la miséricorde, non le sacrifice.
En effet, je ne suis pas venu appeler des justes,
mais des pécheurs. »
Besoin du médecin
L’idée est fortement inscrite en l’homme, comme un réflexe. Dieu ? D’abord et avant tout, un juge. Beaucoup de religions lui donnent spontanément ce visage, le revêtent de ce qui semble l’attribut majeur et universel de la divinité. La culpabilité et son insidieux travail en nous entretiennent la menace du Père Fouettard. « Ni Dieu ni Maître » a-t-on alors proclamé naguère, comme un cri de libération, en faisant évidemment du judéo-christianisme le responsable historique de la culpabilité, sans reconnaître qu’elle n’est pas son invention, sans comprendre que le Christ est justement venu pour nous en relever, et faire du pardon l’issue. On s’est débarrassé de la faute et du péché. On a évacué Dieu…mais pas la culpabilité ! Elle demeure, elle gangrène les vies, elle cancérise la joie des hommes. Il suffit de voir comment elle occupe les cabinets des psys. Les gens n’ont jamais été si mal en point. Le juge céleste n’y était donc pour rien…
La prendra-t-on vraiment au sérieux un jour, cette parole du Christ, qui se présente d’abord comme médecin des corps et des âmes ? Non pas qu’il réfute d’être un juge, car la justice viendra, en dernier, et notre cœur la souhaite. Oui, il y aura un jugement, dernier, sans quoi les actes de nos vies n’auraient pas de poids. Mais en premier, surtout pour les cas graves, un incroyable acharnement thérapeutique. Avant le tribunal, l’hôpital. C’était déjà sa toute première parole aux Hébreux sortis d’Égypte : « Je suis le Seigneur, celui qui te guérit ».
Diacre Patrick LAUDET