En ce temps-là,
Jésus disait aux foules :
« Personne, après avoir allumé une lampe,
ne la couvre d’un vase
ou ne la met sous le lit ;
on la met sur le lampadaire
pour que ceux qui entrent voient la lumière.
Car rien n’est caché
qui ne doive paraître au grand jour ;
rien n’est secret
qui ne doive être connu
et venir au grand jour.
Faites attention à la manière dont vous écoutez.
Car à celui qui a,
on donnera ;
et à celui qui n’a pas,
même ce qu’il croit avoir sera enlevé. »
Entre deux paraboles et trois préceptes avisés, une recommandation de Jésus ce matin, comme en incise, qui pourrait bien passer inaperçue, et ne faire que passer : faites attention à la manière dont vous écoutez. Juste un petit conseil de bon aloi ? Une petite indication relevant de la fonction phatique du langage, comme disent les linguistes, équivalent à un votre attention s’il vous plaît ? En vérité, l’air de rien, le commandement des commandements ! Bien sûr qu’il faut aimer Dieu de tout son cœur et son prochain comme soi-même. Mais tout autant, il s’agit surtout de veiller sur nos oreilles ! Nos oreilles ! L’organe essentiel, et le diable, qui les déteste ouvertes, se plait à bien les boucher. C’est fou le nombre de trucs et de machins qu’on se fourre dans les oreilles, pour en obstruer la belle disponibilité et la confiance. Dans l’Eden déjà, le serpent subtilement joue très bien avec les oreilles d’Eve et Adam. Le péché originel, c’est en vérité l’obstruction de nos oreilles, la pollution de l’entendement ! Et Dieu de nous supplier : écoute Israël. Comme des garnements indociles, nous n’écoutons plus rien, à tous les sens du mot. Le bon Rabelais, médecin et religieux, savait bien le soin qu’il faut accorder à l’oreille. De sa panacée fantaisiste qui fait tant de bien et qu’il nomme pantagruélion, la première des vertus, est-ce un hasard, est de déboucher les oreilles ? Déboucher les oreilles, pour rouvrir le beau canal qui mène droit au cœur ! Dieu pourtant à la création avait pourvu : il a fait miséricordieusement à l’homme des paupières pour baisser de temps à autre le rideau du visuel, mais rien dans notre anatomie pour fermer nos oreilles, comme si, de jour comme de nuit, il nous voulait tout-ouïe. Et tout oui !
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (Lc 8, 16-18)
En ce temps-là,
Jésus disait aux foules :
« Personne, après avoir allumé une lampe,
ne la couvre d’un vase
ou ne la met sous le lit ;
on la met sur le lampadaire
pour que ceux qui entrent voient la lumière.
Car rien n’est caché
qui ne doive paraître au grand jour ;
rien n’est secret
qui ne doive être connu
et venir au grand jour.
Faites attention à la manière dont vous écoutez.
Car à celui qui a,
on donnera ;
et à celui qui n’a pas,
même ce qu’il croit avoir sera enlevé. »
La manière dont vous écoutez
Entre deux paraboles et trois préceptes avisés, une recommandation de Jésus ce matin, comme en incise, qui pourrait bien passer inaperçue, et ne faire que passer : faites attention à la manière dont vous écoutez. Juste un petit conseil de bon aloi ? Une petite indication relevant de la fonction phatique du langage, comme disent les linguistes, équivalent à un votre attention s’il vous plaît ? En vérité, l’air de rien, le commandement des commandements ! Bien sûr qu’il faut aimer Dieu de tout son cœur et son prochain comme soi-même. Mais tout autant, il s’agit surtout de veiller sur nos oreilles ! Nos oreilles ! L’organe essentiel, et le diable, qui les déteste ouvertes, se plait à bien les boucher. C’est fou le nombre de trucs et de machins qu’on se fourre dans les oreilles, pour en obstruer la belle disponibilité et la confiance. Dans l’Eden déjà, le serpent subtilement joue très bien avec les oreilles d’Eve et Adam. Le péché originel, c’est en vérité l’obstruction de nos oreilles, la pollution de l’entendement ! Et Dieu de nous supplier : écoute Israël. Comme des garnements indociles, nous n’écoutons plus rien, à tous les sens du mot. Le bon Rabelais, médecin et religieux, savait bien le soin qu’il faut accorder à l’oreille. De sa panacée fantaisiste qui fait tant de bien et qu’il nomme pantagruélion, la première des vertus, est-ce un hasard, est de déboucher les oreilles ? Déboucher les oreilles, pour rouvrir le beau canal qui mène droit au cœur ! Dieu pourtant à la création avait pourvu : il a fait miséricordieusement à l’homme des paupières pour baisser de temps à autre le rideau du visuel, mais rien dans notre anatomie pour fermer nos oreilles, comme si, de jour comme de nuit, il nous voulait tout-ouïe. Et tout oui !
Diacre Patrick LAUDET