En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Moi, je vous le dis :
Faites-vous des amis avec l’argent malhonnête,
afin que, le jour où il ne sera plus là,
ces amis vous accueillent dans les demeures éternelles.
Celui qui est digne de confiance dans la moindre chose
est digne de confiance aussi dans une grande.
Celui qui est malhonnête dans la moindre chose
est malhonnête aussi dans une grande.
Si vous n’avez pas été dignes de confiance pour l’argent malhonnête,
qui vous confiera le bien véritable ?
Et si, pour ce qui est à autrui, vous n’avez pas été dignes de confiance,
ce qui vous revient, qui vous le donnera ?
Aucun domestique ne peut servir deux maîtres :
ou bien il haïra l’un et aimera l’autre,
ou bien il s’attachera à l’un et méprisera l’autre.
Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l’argent. »
Quand ils entendaient tout cela, les pharisiens,
eux qui aimaient l’argent,
tournaient Jésus en dérision.
Il leur dit alors :
« Vous, vous êtes de ceux qui se font passer pour justes
aux yeux des gens,
mais Dieu connaît vos cœurs ;
en effet, ce qui est prestigieux pour les gens
est une chose abominable aux yeux de Dieu. »
Petit débat grammatical dans le passage d’évangile du jour : de quelle nature est la proposition subordonnée relative ? Les traductions semblent hésiter un peu. Explicative ou déterminative, comme diraient les grammairiens ? Soit : « les pharisiens, eux qui aimaient l’argent… » Tous dans le même sac ! Explicative, elle essentialise un groupe et l’affecte par nature d’une tare de cupidité. Jésus pécherait alors par généralisation, et poserait là la première pierre d’un antijudaïsme dont on sait hélas la fortune et les effets. (Lire à cet égard le tout récent et très utile Déconstruire l’antijudaïsme Chrétien de la conférence des évêques de France). Soit, « les pharisiens, ceux qui aimaient l’argent, (mais pas les autres…) ». Déterminative, elle spécifie. Dieu en vérité n’est pas communautariste. Il ne s’adresse pas à des groupes, ne stigmatise aucune communauté. C’est à des individus qu’il parle. C’est parce que les Pharisiens (et par suite les juifs) lui sont si proches et si chers, qu’il peut interpeler ainsi certains d’entre eux. Les mettre en garde, les appeler au meilleur. Dieu connaît les cœurs, et ne fait jamais d’amalgame. Il sait où chacun de nous, indépendamment du groupe ou de la famille auxquels il appartient, en est en vérité de son cœur profond.
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (Lc 16, 9-15)
En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Moi, je vous le dis :
Faites-vous des amis avec l’argent malhonnête,
afin que, le jour où il ne sera plus là,
ces amis vous accueillent dans les demeures éternelles.
Celui qui est digne de confiance dans la moindre chose
est digne de confiance aussi dans une grande.
Celui qui est malhonnête dans la moindre chose
est malhonnête aussi dans une grande.
Si vous n’avez pas été dignes de confiance pour l’argent malhonnête,
qui vous confiera le bien véritable ?
Et si, pour ce qui est à autrui, vous n’avez pas été dignes de confiance,
ce qui vous revient, qui vous le donnera ?
Aucun domestique ne peut servir deux maîtres :
ou bien il haïra l’un et aimera l’autre,
ou bien il s’attachera à l’un et méprisera l’autre.
Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l’argent. »
Quand ils entendaient tout cela, les pharisiens,
eux qui aimaient l’argent,
tournaient Jésus en dérision.
Il leur dit alors :
« Vous, vous êtes de ceux qui se font passer pour justes
aux yeux des gens,
mais Dieu connaît vos cœurs ;
en effet, ce qui est prestigieux pour les gens
est une chose abominable aux yeux de Dieu. »
Les Pharisiens qui aimaient l’argent
Petit débat grammatical dans le passage d’évangile du jour : de quelle nature est la proposition subordonnée relative ? Les traductions semblent hésiter un peu. Explicative ou déterminative, comme diraient les grammairiens ? Soit : « les pharisiens, eux qui aimaient l’argent… » Tous dans le même sac ! Explicative, elle essentialise un groupe et l’affecte par nature d’une tare de cupidité. Jésus pécherait alors par généralisation, et poserait là la première pierre d’un antijudaïsme dont on sait hélas la fortune et les effets. (Lire à cet égard le tout récent et très utile Déconstruire l’antijudaïsme Chrétien de la conférence des évêques de France). Soit, « les pharisiens, ceux qui aimaient l’argent, (mais pas les autres…) ». Déterminative, elle spécifie. Dieu en vérité n’est pas communautariste. Il ne s’adresse pas à des groupes, ne stigmatise aucune communauté. C’est à des individus qu’il parle. C’est parce que les Pharisiens (et par suite les juifs) lui sont si proches et si chers, qu’il peut interpeler ainsi certains d’entre eux. Les mettre en garde, les appeler au meilleur. Dieu connaît les cœurs, et ne fait jamais d’amalgame. Il sait où chacun de nous, indépendamment du groupe ou de la famille auxquels il appartient, en est en vérité de son cœur profond.
Diacre Patrick LAUDET