En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples une parabole
sur la nécessité pour eux
de toujours prier sans se décourager :
« Il y avait dans une ville
un juge qui ne craignait pas Dieu
et ne respectait pas les hommes.
Dans cette même ville,
il y avait une veuve qui venait lui demander :
“Rends-moi justice contre mon adversaire.”
Longtemps il refusa ;
puis il se dit :
“Même si je ne crains pas Dieu
et ne respecte personne,
comme cette veuve commence à m’ennuyer,
je vais lui rendre justice
pour qu’elle ne vienne plus sans cesse m’assommer.” »
Le Seigneur ajouta :
« Écoutez bien ce que dit ce juge dépourvu de justice !
Et Dieu ne ferait pas justice à ses élus,
qui crient vers lui jour et nuit ?
Les fait-il attendre ?
Je vous le déclare :
bien vite, il leur fera justice.
Cependant, le Fils de l’homme, quand il viendra,
trouvera-t-il la foi sur la terre ? »
La parabole n’est pas à l’avantage de Dieu, qui accepte une comparaison peu flatteuse avec ce juge très pragmatique rendant justice moins par idéal que pour qu’on ne lui casse plus la tête. Parce qu’il connaît notre infidélité chronique et notre peine à persévérer dans la prière, Jésus ne craint pas un exemple aussi grossier pour nous convaincre que si ce juge misérable se laisse fléchir, combien a fortiori Dieu le fera à son tour. Rien n’exclut d’ailleurs de penser que Jésus dit cette parabole avec un sourire. Dieu veut donc, c’est Jésus qui en fait la démonstration, qu’on lui casse les pieds avec nos prières ! Dont acte.
Pourquoi une telle demande ? Qu’a-t-il besoin de nos prières incessantes pour faire justice, le moment venu. Ce n’est pas là une exigence de prince, mais une prévenance à notre égard. C’est pour nous qu’il veut être constamment importuné. Pour que jamais nous ne décrochions de la demande. Pour que jamais nous ne perdions le lien avec lui. Cela s’appelle la foi, et il sait bien que l’histoire des hommes n’y dispose guère.
Au moment de la pointe de la parabole, le ton se fait plus grave. Jésus ne s’y trompe pas. Du côté des hommes, il fait le constat que la foi leur manquera toujours, malgré la parabole qu’il vient de proposer. Du côté de Dieu, il sait jusqu’où, par amour, il est prêt à se laisser importuner : pas seulement qu’on lui casse la tête tous les jours. Qu’un jour, on aille même jusqu’à le mettre en croix. Pour un Dieu, c’est beaucoup.
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (Lc 18, 1-8)
En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples une parabole
sur la nécessité pour eux
de toujours prier sans se décourager :
« Il y avait dans une ville
un juge qui ne craignait pas Dieu
et ne respectait pas les hommes.
Dans cette même ville,
il y avait une veuve qui venait lui demander :
“Rends-moi justice contre mon adversaire.”
Longtemps il refusa ;
puis il se dit :
“Même si je ne crains pas Dieu
et ne respecte personne,
comme cette veuve commence à m’ennuyer,
je vais lui rendre justice
pour qu’elle ne vienne plus sans cesse m’assommer.” »
Le Seigneur ajouta :
« Écoutez bien ce que dit ce juge dépourvu de justice !
Et Dieu ne ferait pas justice à ses élus,
qui crient vers lui jour et nuit ?
Les fait-il attendre ?
Je vous le déclare :
bien vite, il leur fera justice.
Cependant, le Fils de l’homme, quand il viendra,
trouvera-t-il la foi sur la terre ? »
La veuve importune
La parabole n’est pas à l’avantage de Dieu, qui accepte une comparaison peu flatteuse avec ce juge très pragmatique rendant justice moins par idéal que pour qu’on ne lui casse plus la tête. Parce qu’il connaît notre infidélité chronique et notre peine à persévérer dans la prière, Jésus ne craint pas un exemple aussi grossier pour nous convaincre que si ce juge misérable se laisse fléchir, combien a fortiori Dieu le fera à son tour. Rien n’exclut d’ailleurs de penser que Jésus dit cette parabole avec un sourire. Dieu veut donc, c’est Jésus qui en fait la démonstration, qu’on lui casse les pieds avec nos prières ! Dont acte.
Pourquoi une telle demande ? Qu’a-t-il besoin de nos prières incessantes pour faire justice, le moment venu. Ce n’est pas là une exigence de prince, mais une prévenance à notre égard. C’est pour nous qu’il veut être constamment importuné. Pour que jamais nous ne décrochions de la demande. Pour que jamais nous ne perdions le lien avec lui. Cela s’appelle la foi, et il sait bien que l’histoire des hommes n’y dispose guère.
Au moment de la pointe de la parabole, le ton se fait plus grave. Jésus ne s’y trompe pas. Du côté des hommes, il fait le constat que la foi leur manquera toujours, malgré la parabole qu’il vient de proposer. Du côté de Dieu, il sait jusqu’où, par amour, il est prêt à se laisser importuner : pas seulement qu’on lui casse la tête tous les jours. Qu’un jour, on aille même jusqu’à le mettre en croix. Pour un Dieu, c’est beaucoup.
Diacre Patrick LAUDET