En ce temps-là,
Marie rendit grâce au Seigneur
en disant :
« Mon âme exalte le Seigneur,
exulte mon esprit en Dieu, mon Sauveur !
Il s’est penché sur son humble servante ;
désormais tous les âges me diront bienheureuse.
Le Puissant fit pour moi des merveilles ;
Saint est son nom !
Sa miséricorde s’étend d’âge en âge
sur ceux qui le craignent.
Déployant la force de son bras,
il disperse les superbes.
Il renverse les puissants de leurs trônes,
il élève les humbles.
Il comble de biens les affamés,
renvoie les riches les mains vides.
Il relève Israël son serviteur,
il se souvient de son amour
de la promesse faite à nos pères,
en faveur d’Abraham et sa descendance à jamais. »
Marie resta avec Élisabeth environ trois mois,
puis elle s’en retourna chez elle.
Le cours de l’histoire soudain fut changé, et le monde n’en savait rien. Qui a mesuré ce qui s’est passé, ce jour-là, sur le perron de la maison d’Elisabeth ? La Visitation ! L’ultime épiphanie qui confirme Marie dans son « fiat ». Comme la vie nouvelle qui pousse en elle, si puissante, monte alors à ses lèvres, irrépressible, le chant du magnificat, pour célébrer l’accomplissement du salut et en dire la merveille.
Il monte en elle comme une eau jaillissante, et ses lèvres, comme son cœur, soudain débordent. Il s’est penché sur son humble servante ! C’est la toute première des merveilles, en elle la gratitude prend sa source. Elle libère à sa suite toutes les autres. Il s’est penché, dit ainsi joliment la traduction liturgique : émouvante inclinaison divine, qui laisse poindre, pour l’humain, une très bouleversante et très mystérieuse inclination. Le texte grec dit que, sur elle (epiblepo), il a dirigé intentionnellement son regard. Qui donc est ce Dieu qui baisse les yeux et, sur nous, sur nos pauvres misères, porte son regard. Pas pour jeter un œil, mais pour donner sa vie.
Tant de paroles inoubliables de Jésus dans l’évangile. Mais au long des chemins, combien de regards ! C’est le secret de Dieu : sur nous, sur chacun, porter son regard ! Le sentons-nous, ce regard, vers nous inlassablement incliné ?
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (Lc 1, 46-56)
En ce temps-là,
Marie rendit grâce au Seigneur
en disant :
« Mon âme exalte le Seigneur,
exulte mon esprit en Dieu, mon Sauveur !
Il s’est penché sur son humble servante ;
désormais tous les âges me diront bienheureuse.
Le Puissant fit pour moi des merveilles ;
Saint est son nom !
Sa miséricorde s’étend d’âge en âge
sur ceux qui le craignent.
Déployant la force de son bras,
il disperse les superbes.
Il renverse les puissants de leurs trônes,
il élève les humbles.
Il comble de biens les affamés,
renvoie les riches les mains vides.
Il relève Israël son serviteur,
il se souvient de son amour
de la promesse faite à nos pères,
en faveur d’Abraham et sa descendance à jamais. »
Marie resta avec Élisabeth environ trois mois,
puis elle s’en retourna chez elle.
Le cours de l’histoire soudain fut changé, et le monde n’en savait rien. Qui a mesuré ce qui s’est passé, ce jour-là, sur le perron de la maison d’Elisabeth ? La Visitation ! L’ultime épiphanie qui confirme Marie dans son « fiat ». Comme la vie nouvelle qui pousse en elle, si puissante, monte alors à ses lèvres, irrépressible, le chant du magnificat, pour célébrer l’accomplissement du salut et en dire la merveille.
Il monte en elle comme une eau jaillissante, et ses lèvres, comme son cœur, soudain débordent. Il s’est penché sur son humble servante ! C’est la toute première des merveilles, en elle la gratitude prend sa source. Elle libère à sa suite toutes les autres. Il s’est penché, dit ainsi joliment la traduction liturgique : émouvante inclinaison divine, qui laisse poindre, pour l’humain, une très bouleversante et très mystérieuse inclination. Le texte grec dit que, sur elle (epiblepo), il a dirigé intentionnellement son regard. Qui donc est ce Dieu qui baisse les yeux et, sur nous, sur nos pauvres misères, porte son regard. Pas pour jeter un œil, mais pour donner sa vie.
Tant de paroles inoubliables de Jésus dans l’évangile. Mais au long des chemins, combien de regards ! C’est le secret de Dieu : sur nous, sur chacun, porter son regard ! Le sentons-nous, ce regard, vers nous inlassablement incliné ?
Diacre Patrick LAUDET