En ce temps-là,
Jésus entra dans une synagogue ;
il y avait là un homme dont la main était atrophiée.
On observait Jésus pour voir s’il le guérirait le jour du sabbat.
C’était afin de pouvoir l’accuser.
Il dit à l’homme qui avait la main atrophiée :
« Lève-toi, viens au milieu. »
Et s’adressant aux autres :
« Est-il permis, le jour du sabbat,
de faire le bien ou de faire le mal ?
de sauver une vie ou de tuer ? »
Mais eux se taisaient.
Alors, promenant sur eux un regard de colère,
navré de l’endurcissement de leurs cœurs,
il dit à l’homme :
« Étends la main. »
Il l’étendit, et sa main redevint normale.
Une fois sortis, les pharisiens se réunirent en conseil
avec les partisans d’Hérode
contre Jésus, pour voir comment le faire périr.
Personne n’a autant aimé le sabbat que Jésus. Le démenti ne porte pas tant sur le sabbat que sur la manière de le vivre. Dans ses trente années de vie cachée à Nazareth, combien de sabbats a-t-il vécus, avec la ferveur qu’on imagine, très intimement uni au Père. Non, ce n’est pas le sabbat qui est en cause, ni même les Pharisiens comme tels. Plutôt des pharisiens qui, dans une humanité obscurcie qui pourrait être aussi la nôtre, l’ont beaucoup amoindri.
Pour leur en redonner le sens profond, est-ce un hasard si Jésus vivifie une main desséchée ? Dans leur rite de bons juifs, comme dans le corps de cet homme, y avait-il donc une partie restée mystérieusement sans vie, une part morte qui n’était plus irriguée par l’obéissance aimante de l’esprit ? Et quelle part ! La part active, la main. Vivaient-ils donc le sabbat à main sèche ? Et surtout, à cœur indisponible ? C’est terrible de voir, pour le coincer, la traque qu’ils disposent. Ils l’épient. Pouvait-il en être autrement : ils finissent remplis de rage. C’est vrai aussi que si cet homme fait là ce qu’il fait sans être Dieu, il y a de quoi dénoncer le blasphème.
En opérant la guérison, Jésus a-t-il pensé les ramener à l’éminence de la charité ? Secrètement, espérait-il qu’ils aillent au bout de ce qui les scandalise ? Qui donc est ce Jésus ? Et qu’est-ce que le sabbat, en présence même du Dieu fait homme ? Comment libérer les cœurs de leur endurcissement ? La guérison d’une main à l’évidence n’y suffira pas. Et la Croix ?
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc (Mc 3, 1-6)
En ce temps-là,
Jésus entra dans une synagogue ;
il y avait là un homme dont la main était atrophiée.
On observait Jésus pour voir s’il le guérirait le jour du sabbat.
C’était afin de pouvoir l’accuser.
Il dit à l’homme qui avait la main atrophiée :
« Lève-toi, viens au milieu. »
Et s’adressant aux autres :
« Est-il permis, le jour du sabbat,
de faire le bien ou de faire le mal ?
de sauver une vie ou de tuer ? »
Mais eux se taisaient.
Alors, promenant sur eux un regard de colère,
navré de l’endurcissement de leurs cœurs,
il dit à l’homme :
« Étends la main. »
Il l’étendit, et sa main redevint normale.
Une fois sortis, les pharisiens se réunirent en conseil
avec les partisans d’Hérode
contre Jésus, pour voir comment le faire périr.
L’endurcissement des cœurs
Personne n’a autant aimé le sabbat que Jésus. Le démenti ne porte pas tant sur le sabbat que sur la manière de le vivre. Dans ses trente années de vie cachée à Nazareth, combien de sabbats a-t-il vécus, avec la ferveur qu’on imagine, très intimement uni au Père. Non, ce n’est pas le sabbat qui est en cause, ni même les Pharisiens comme tels. Plutôt des pharisiens qui, dans une humanité obscurcie qui pourrait être aussi la nôtre, l’ont beaucoup amoindri.
Pour leur en redonner le sens profond, est-ce un hasard si Jésus vivifie une main desséchée ? Dans leur rite de bons juifs, comme dans le corps de cet homme, y avait-il donc une partie restée mystérieusement sans vie, une part morte qui n’était plus irriguée par l’obéissance aimante de l’esprit ? Et quelle part ! La part active, la main. Vivaient-ils donc le sabbat à main sèche ? Et surtout, à cœur indisponible ? C’est terrible de voir, pour le coincer, la traque qu’ils disposent. Ils l’épient. Pouvait-il en être autrement : ils finissent remplis de rage. C’est vrai aussi que si cet homme fait là ce qu’il fait sans être Dieu, il y a de quoi dénoncer le blasphème.
En opérant la guérison, Jésus a-t-il pensé les ramener à l’éminence de la charité ? Secrètement, espérait-il qu’ils aillent au bout de ce qui les scandalise ? Qui donc est ce Jésus ? Et qu’est-ce que le sabbat, en présence même du Dieu fait homme ? Comment libérer les cœurs de leur endurcissement ? La guérison d’une main à l’évidence n’y suffira pas. Et la Croix ?
Diacre Patrick LAUDET