Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (Lc 11, 29-32)

En ce temps-là,
comme les foules s’amassaient,
Jésus se mit à dire :
« Cette génération est une génération mauvaise :
elle cherche un signe,
mais en fait de signe
il ne lui sera donné que le signe de Jonas.
Car Jonas a été un signe pour les habitants de Ninive ;
il en sera de même avec le Fils de l’homme
pour cette génération.
Lors du Jugement, la reine de Saba se dressera
en même temps que les hommes de cette génération,
et elle les condamnera.
En effet, elle est venue des extrémités de la terre
pour écouter la sagesse de Salomon,
et il y a ici bien plus que Salomon.
Lors du Jugement, les habitants de Ninive se lèveront
en même temps que cette génération,
et ils la condamneront ;
en effet, ils se sont convertis
en réponse à la proclamation faite par Jonas,
et il y a ici bien plus que Jonas. »

La Reine de Saba se dressera

 

Faut-il croire que la Reine de Saba est gardée en réserve pour nous condamner au jour du Jugement ? Va-t-elle se lever, telle une Érinye grecque, pour jeter sur nous des paroles de malédiction ? Ce qui nous condamnera, en vérité, c’est simplement la comparaison. Car quand elle se lèvera, on verra la beauté de l’Étrangère, venue un jour des extrémités du monde pour écouter la sagesse de Salomon. Parure d’éternité, la splendeur de son attention au mystère de Dieu la revêtira. Comme la fiancée du Cantique des Cantiques, elle resplendira de la figure de l’Église-Épouse.

Nous qui croyons être de la maison royale, avouons que nous risquons de nous sentir un peu en haillons. Oui, nous risquons de mal vivre la comparaison. C’est cela qui fera mal, et Jésus nous avertit. Prêtres, prophètes et rois : qu’aurons-nous fait de notre propre vocation à la royauté ? Chaque fois que nous la bafouons, c’est un peu du Royaume de Dieu, rien moins, que nous ternissons. Notre responsabilité est grande.

Si la reine de Saba fait retour dans la bouche de Jésus, c’est pour relever notre royauté humaine. Comme en son temps elle vint vers le Roi d’Israël, mettons-nous sur le chemin de ce cortège séculaire, afin que des extrémités de notre indifférence, nous cheminions nous aussi. Jusqu’au Christ.

Diacre Patrick LAUDET

Diacre Patrick LAUDET