En ce temps-là,
les disciples qui rentraient d’Emmaüs
racontaient aux onze Apôtres et à leurs compagnons
ce qui s’était passé sur la route,
et comment le Seigneur s’était fait reconnaître par eux
à la fraction du pain.
Comme ils en parlaient encore,
lui-même fut présent au milieu d’eux,
et leur dit :
« La paix soit avec vous ! »
Saisis de frayeur et de crainte,
ils croyaient voir un esprit.
Jésus leur dit :
« Pourquoi êtes-vous bouleversés ?
Et pourquoi ces pensées qui surgissent dans votre cœur ?
Voyez mes mains et mes pieds : c’est bien moi !
Touchez-moi, regardez :
un esprit n’a pas de chair ni d’os
comme vous constatez que j’en ai. »
Après cette parole,
il leur montra ses mains et ses pieds.
Dans leur joie, ils n’osaient pas encore y croire,
et restaient saisis d’étonnement.
Jésus leur dit :
« Avez-vous ici quelque chose à manger ? »
Ils lui présentèrent une part de poisson grillé
qu’il prit et mangea devant eux.
Puis il leur déclara :
« Voici les paroles que je vous ai dites
quand j’étais encore avec vous :
“Il faut que s’accomplisse
tout ce qui a été écrit à mon sujet
dans la loi de Moïse, les Prophètes et les Psaumes.” »
Alors il ouvrit leur intelligence
à la compréhension des Écritures.
Il leur dit :
« Ainsi est-il écrit que le Christ souffrirait,
qu’il ressusciterait d’entre les morts le troisième jour,
et que la conversion serait proclamée en son nom,
pour le pardon des péchés,
à toutes les nations,
en commençant par Jérusalem.
À vous d’en être les témoins. »
Le chagrin comme le désespoir étaient tellement grands chez les disciples. Mais partout, des lézardes de la grâce, des apparitions du ressuscité qui viennent sérieusement troubler la déprime générale. La tristesse craque, de tous côtés. On n’avait pas encore fini de se raconter l’épisode d’Emmaüs. On n’en revenait pas ! Mais on y revenait sans cesse, comme pour mieux amarrer l’espérance. Et voilà que soudain il est là, on ne sait pas bien comment, sans autre forme de procès que d’être parmi eux. Lui-même fut présent au milieu d’eux. Double miracle ! Ne pas être mort, et être là, sans passer par la porte. De quoi intéresser Hollywood pour un film de fantômes ! La performance est stupéfiante, et devant un tel prodige, les bons apôtres n’en mènent d’abord pas large ! Sa vie publique était pourtant enserrée par deux refus de miracles : en réponse à Satan, au désert, et aux soldats sur la Croix : si tu es le fils de Dieu, descends de la croix ! Il est possible que Dieu n’aime pas tant que ça les miracles ! Il en est économe, ne s’en sert pas pour intervenir à tout bout de champ, ni pour manipuler sa créature qu’il respecte trop. Il en faut bien quelques-uns pourtant ! S’il consent parfois à sortir des lois de nature, ce n’est pas pour nous en mettre plein les yeux. Double miracle quand même ce jour-là ! Mais, c’est touchant, à l’évidence, il en voile le spectaculaire. Avez-vous quelque chose à manger ? Comme si le ressuscité avait faim ! Elle est poignante, cette demande d’un Dieu inouï, tellement plus commensal et fraternel qu’éclatant et spectaculaire.
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (Lc 24, 35-48)
En ce temps-là,
les disciples qui rentraient d’Emmaüs
racontaient aux onze Apôtres et à leurs compagnons
ce qui s’était passé sur la route,
et comment le Seigneur s’était fait reconnaître par eux
à la fraction du pain.
Comme ils en parlaient encore,
lui-même fut présent au milieu d’eux,
et leur dit :
« La paix soit avec vous ! »
Saisis de frayeur et de crainte,
ils croyaient voir un esprit.
Jésus leur dit :
« Pourquoi êtes-vous bouleversés ?
Et pourquoi ces pensées qui surgissent dans votre cœur ?
Voyez mes mains et mes pieds : c’est bien moi !
Touchez-moi, regardez :
un esprit n’a pas de chair ni d’os
comme vous constatez que j’en ai. »
Après cette parole,
il leur montra ses mains et ses pieds.
Dans leur joie, ils n’osaient pas encore y croire,
et restaient saisis d’étonnement.
Jésus leur dit :
« Avez-vous ici quelque chose à manger ? »
Ils lui présentèrent une part de poisson grillé
qu’il prit et mangea devant eux.
Puis il leur déclara :
« Voici les paroles que je vous ai dites
quand j’étais encore avec vous :
“Il faut que s’accomplisse
tout ce qui a été écrit à mon sujet
dans la loi de Moïse, les Prophètes et les Psaumes.” »
Alors il ouvrit leur intelligence
à la compréhension des Écritures.
Il leur dit :
« Ainsi est-il écrit que le Christ souffrirait,
qu’il ressusciterait d’entre les morts le troisième jour,
et que la conversion serait proclamée en son nom,
pour le pardon des péchés,
à toutes les nations,
en commençant par Jérusalem.
À vous d’en être les témoins. »
Commensalité de Dieu
Le chagrin comme le désespoir étaient tellement grands chez les disciples. Mais partout, des lézardes de la grâce, des apparitions du ressuscité qui viennent sérieusement troubler la déprime générale. La tristesse craque, de tous côtés. On n’avait pas encore fini de se raconter l’épisode d’Emmaüs. On n’en revenait pas ! Mais on y revenait sans cesse, comme pour mieux amarrer l’espérance. Et voilà que soudain il est là, on ne sait pas bien comment, sans autre forme de procès que d’être parmi eux. Lui-même fut présent au milieu d’eux. Double miracle ! Ne pas être mort, et être là, sans passer par la porte. De quoi intéresser Hollywood pour un film de fantômes ! La performance est stupéfiante, et devant un tel prodige, les bons apôtres n’en mènent d’abord pas large ! Sa vie publique était pourtant enserrée par deux refus de miracles : en réponse à Satan, au désert, et aux soldats sur la Croix : si tu es le fils de Dieu, descends de la croix ! Il est possible que Dieu n’aime pas tant que ça les miracles ! Il en est économe, ne s’en sert pas pour intervenir à tout bout de champ, ni pour manipuler sa créature qu’il respecte trop. Il en faut bien quelques-uns pourtant ! S’il consent parfois à sortir des lois de nature, ce n’est pas pour nous en mettre plein les yeux. Double miracle quand même ce jour-là ! Mais, c’est touchant, à l’évidence, il en voile le spectaculaire. Avez-vous quelque chose à manger ? Comme si le ressuscité avait faim ! Elle est poignante, cette demande d’un Dieu inouï, tellement plus commensal et fraternel qu’éclatant et spectaculaire.
Diacre Patrick LAUDET