En ce temps-là,
Jésus avait donné un enseignement
dans la synagogue de Capharnaüm.
Beaucoup de ses disciples, qui avaient entendu, déclarèrent :
« Cette parole est rude !
Qui peut l’entendre ? »
Jésus savait en lui-même
que ses disciples récriminaient à son sujet.
Il leur dit :
« Cela vous scandalise ?
Et quand vous verrez le Fils de l’homme
monter là où il était auparavant !…
C’est l’esprit qui fait vivre,
la chair n’est capable de rien.
Les paroles que je vous ai dites sont esprit
et elles sont vie.
Mais il y en a parmi vous qui ne croient pas. »
Jésus savait en effet depuis le commencement
quels étaient ceux qui ne croyaient pas,
et qui était celui qui le livrerait.
Il ajouta :
« Voilà pourquoi je vous ai dit
que personne ne peut venir à moi
si cela ne lui est pas donné par le Père. »
À partir de ce moment, beaucoup de ses disciples s’en retournèrent
et cessèrent de l’accompagner.
Alors Jésus dit aux Douze :
« Voulez-vous partir, vous aussi ? »
Simon-Pierre lui répondit :
« Seigneur, à qui irions-nous ?
Tu as les paroles de la vie éternelle.
Quant à nous, nous croyons,
et nous savons que tu es le Saint de Dieu. »
Quelle était donc cette parole si rude qu’elle en a découragé plus d’un ? Quel fut-il donc, cet enseignement, si radical que beaucoup ont préféré, comme le dit pudiquement l’évangile, « s’en retourner ». Jésus a-t-il ramené tous les commandements de la foi juive au plus grand et au seul, et qui consiste à donner sa vie, totalement. Les a-t-il déçus en dressant à l’horizon de leur attente, plus politique que messianique, l’épouvante d’une mort en croix ignominieuse qui viendrait ruiner leur espérance ?
Même les apôtres ont dû vaciller. Et, comme si Jésus le sentait, il leur pose une question, peut-être angoissée tant la solitude s’approche et l’enserre. Voulez-vous partir vous aussi ? L’idée leur en est peut-être bien venue, elle a pu les tenter. Tellement empreinte de pudeur et de tendresse, elle est poignante, cette ultime et décisive question : Voulez-vous partir vous aussi ? Vous aussi…
Croisant sans doute son regard éperdu d’amour et mendiant du nôtre, les apôtres, pas bien vaillants dans la fidélité, se sont quand même hissés à un niveau d’amour qu’ils entendaient dans la question. Voulez-vous partir vous aussi ?
Leur réponse est émouvante, elle aussi toute en retenue et en pudeur. A qui irions-nous ? Comme pour dire, plus résolument : Seigneur, nous restons avec toi. Non, nous ne partirons pas ! Du moins, autant que nous le pourrons…
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean (Jn 6, 60-69)
En ce temps-là,
Jésus avait donné un enseignement
dans la synagogue de Capharnaüm.
Beaucoup de ses disciples, qui avaient entendu, déclarèrent :
« Cette parole est rude !
Qui peut l’entendre ? »
Jésus savait en lui-même
que ses disciples récriminaient à son sujet.
Il leur dit :
« Cela vous scandalise ?
Et quand vous verrez le Fils de l’homme
monter là où il était auparavant !…
C’est l’esprit qui fait vivre,
la chair n’est capable de rien.
Les paroles que je vous ai dites sont esprit
et elles sont vie.
Mais il y en a parmi vous qui ne croient pas. »
Jésus savait en effet depuis le commencement
quels étaient ceux qui ne croyaient pas,
et qui était celui qui le livrerait.
Il ajouta :
« Voilà pourquoi je vous ai dit
que personne ne peut venir à moi
si cela ne lui est pas donné par le Père. »
À partir de ce moment, beaucoup de ses disciples s’en retournèrent
et cessèrent de l’accompagner.
Alors Jésus dit aux Douze :
« Voulez-vous partir, vous aussi ? »
Simon-Pierre lui répondit :
« Seigneur, à qui irions-nous ?
Tu as les paroles de la vie éternelle.
Quant à nous, nous croyons,
et nous savons que tu es le Saint de Dieu. »
Cette parole est rude
Quelle était donc cette parole si rude qu’elle en a découragé plus d’un ? Quel fut-il donc, cet enseignement, si radical que beaucoup ont préféré, comme le dit pudiquement l’évangile, « s’en retourner ». Jésus a-t-il ramené tous les commandements de la foi juive au plus grand et au seul, et qui consiste à donner sa vie, totalement. Les a-t-il déçus en dressant à l’horizon de leur attente, plus politique que messianique, l’épouvante d’une mort en croix ignominieuse qui viendrait ruiner leur espérance ?
Même les apôtres ont dû vaciller. Et, comme si Jésus le sentait, il leur pose une question, peut-être angoissée tant la solitude s’approche et l’enserre. Voulez-vous partir vous aussi ? L’idée leur en est peut-être bien venue, elle a pu les tenter. Tellement empreinte de pudeur et de tendresse, elle est poignante, cette ultime et décisive question : Voulez-vous partir vous aussi ? Vous aussi…
Croisant sans doute son regard éperdu d’amour et mendiant du nôtre, les apôtres, pas bien vaillants dans la fidélité, se sont quand même hissés à un niveau d’amour qu’ils entendaient dans la question. Voulez-vous partir vous aussi ?
Leur réponse est émouvante, elle aussi toute en retenue et en pudeur. A qui irions-nous ? Comme pour dire, plus résolument : Seigneur, nous restons avec toi. Non, nous ne partirons pas ! Du moins, autant que nous le pourrons…
Diacre Patrick LAUDET