En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples :
« Moi, je suis la vraie vigne,
et mon Père est le vigneron.
Tout sarment qui est en moi,
mais qui ne porte pas de fruit,
mon Père l’enlève ;
tout sarment qui porte du fruit,
il le purifie en le taillant,
pour qu’il en porte davantage.
Mais vous, déjà vous voici purifiés
grâce à la parole que je vous ai dite.
Demeurez en moi, comme moi en vous.
De même que le sarment
ne peut pas porter de fruit par lui-même
s’il ne demeure pas sur la vigne,
de même vous non plus,
si vous ne demeurez pas en moi.
Moi, je suis la vigne,
et vous, les sarments.
Celui qui demeure en moi
et en qui je demeure,
celui-là porte beaucoup de fruit,
car, en dehors de moi, vous ne pouvez rien faire.
Si quelqu’un ne demeure pas en moi,
il est, comme le sarment, jeté dehors,
et il se dessèche.
Les sarments secs, on les ramasse,
on les jette au feu, et ils brûlent.
Si vous demeurez en moi,
et que mes paroles demeurent en vous,
demandez tout ce que vous voulez,
et cela se réalisera pour vous.
Ce qui fait la gloire de mon Père,
c’est que vous portiez beaucoup de fruit
et que vous soyez pour moi des disciples. »
A l’école du bien écrire et du bien parler, une des premières leçons, élémentaire, de l’art rhétorique, c’est d’éviter les répétitions. Mais il est des exceptions de taille ! Dans ces quelques première lignes du chapitre 15 de Saint Jean, Jésus s’affranchit ostensiblement de l’usage. Sous la pression de quelle urgence utilise-t-il huit fois le verbe « demeurer », qui scande le passage de son obsédant retour pour en constituer la basse continue ? Une répétition qui s’entend en vérité comme un cri d’amour. Mes petits-enfants, mes amis, mes bien-aimés, demeurez en moi, demeurez, demeurez !
Car il sait bien que nous sommes comme des chèvres, prompts à sortir vite de l’enclos de l’amour pour aller nous aventurer sur des terres séduisantes mais mortifères. Il sait bien que nous voulons tout faire par nous-mêmes, que nous réclamons avant l’heure notre héritage pour aller vivre notre vie.
C’est le cœur du Père qui pointe son désir en filigrane dans celui du fils. Demeurer ! Quel beau mot en vérité. Il esquisse un art, celui d’habiter, de prendre place. Il assigne un lieu, une demeure, l’espace même de l’amour dont la maison est le bel emblème. Il met aussi en perspective un temps, une durée, celle de la fidélité sans laquelle l’amour n’est qu’une embardée illusoire. Pudiquement, il espère un cœur à cœur, une alliance vraie et durable, l’humble et belle réponse d’un homme à la promesse d’un Dieu. Demeurez en moi comme moi en vous : une supplique, bien plus qu’un commandement.
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean (Jn 15, 1-8)
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples :
« Moi, je suis la vraie vigne,
et mon Père est le vigneron.
Tout sarment qui est en moi,
mais qui ne porte pas de fruit,
mon Père l’enlève ;
tout sarment qui porte du fruit,
il le purifie en le taillant,
pour qu’il en porte davantage.
Mais vous, déjà vous voici purifiés
grâce à la parole que je vous ai dite.
Demeurez en moi, comme moi en vous.
De même que le sarment
ne peut pas porter de fruit par lui-même
s’il ne demeure pas sur la vigne,
de même vous non plus,
si vous ne demeurez pas en moi.
Moi, je suis la vigne,
et vous, les sarments.
Celui qui demeure en moi
et en qui je demeure,
celui-là porte beaucoup de fruit,
car, en dehors de moi, vous ne pouvez rien faire.
Si quelqu’un ne demeure pas en moi,
il est, comme le sarment, jeté dehors,
et il se dessèche.
Les sarments secs, on les ramasse,
on les jette au feu, et ils brûlent.
Si vous demeurez en moi,
et que mes paroles demeurent en vous,
demandez tout ce que vous voulez,
et cela se réalisera pour vous.
Ce qui fait la gloire de mon Père,
c’est que vous portiez beaucoup de fruit
et que vous soyez pour moi des disciples. »
Demeurez.
A l’école du bien écrire et du bien parler, une des premières leçons, élémentaire, de l’art rhétorique, c’est d’éviter les répétitions. Mais il est des exceptions de taille ! Dans ces quelques première lignes du chapitre 15 de Saint Jean, Jésus s’affranchit ostensiblement de l’usage. Sous la pression de quelle urgence utilise-t-il huit fois le verbe « demeurer », qui scande le passage de son obsédant retour pour en constituer la basse continue ? Une répétition qui s’entend en vérité comme un cri d’amour. Mes petits-enfants, mes amis, mes bien-aimés, demeurez en moi, demeurez, demeurez !
Car il sait bien que nous sommes comme des chèvres, prompts à sortir vite de l’enclos de l’amour pour aller nous aventurer sur des terres séduisantes mais mortifères. Il sait bien que nous voulons tout faire par nous-mêmes, que nous réclamons avant l’heure notre héritage pour aller vivre notre vie.
C’est le cœur du Père qui pointe son désir en filigrane dans celui du fils. Demeurer ! Quel beau mot en vérité. Il esquisse un art, celui d’habiter, de prendre place. Il assigne un lieu, une demeure, l’espace même de l’amour dont la maison est le bel emblème. Il met aussi en perspective un temps, une durée, celle de la fidélité sans laquelle l’amour n’est qu’une embardée illusoire. Pudiquement, il espère un cœur à cœur, une alliance vraie et durable, l’humble et belle réponse d’un homme à la promesse d’un Dieu. Demeurez en moi comme moi en vous : une supplique, bien plus qu’un commandement.
Diacre Patrick LAUDET