En ce temps-là,
les yeux levés au ciel, Jésus priait ainsi :
« Père saint, je ne prie pas seulement pour ceux qui sont là,
mais encore pour ceux qui, grâce à leur parole, croiront en moi.
Que tous soient un,
comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi.
Qu’ils soient un en nous, eux aussi,
pour que le monde croie que tu m’as envoyé.
Et moi, je leur ai donné la gloire que tu m’as donnée,
pour qu’ils soient un comme nous sommes UN :
moi en eux, et toi en moi.
Qu’ils deviennent ainsi parfaitement un,
afin que le monde sache que tu m’as envoyé,
et que tu les as aimés comme tu m’as aimé.
Père,
ceux que tu m’as donnés,
je veux que là où je suis,
ils soient eux aussi avec moi,
et qu’ils contemplent ma gloire,
celle que tu m’as donnée
parce que tu m’as aimé avant la fondation du monde.
Père juste,
le monde ne t’a pas connu,
mais moi je t’ai connu,
et ceux-ci ont reconnu
que tu m’as envoyé.
Je leur ai fait connaître ton nom,
et je le ferai connaître,
pour que l’amour dont tu m’as aimé soit en eux,
et que moi aussi, je sois en eux. »
Est-il passage d’évangile qui nous fasse entrer plus pleinement dans la prière de Jésus et dans la communion du Fils avec son Père ? Le plus bouleversant, c’est de mesurer à quel point les hommes sont au cœur de ce colloque intime. Autant les contemporains de ce moment unique que tous ceux qui viendront jusqu’au dernier soir du monde. A la bouche comme au cœur, Jésus n’a décidément que l’homme. L’homme en général ? Gageons que le nom de chacun de nous alors a été prononcé !
Ce passage de Jean est-il encore bien une prière, ou déjà un cri ? On y sent la soif, on y sent les larmes. Quelque chose ici culmine, qui nous dépasse. N’est-ce pas la folie de l’amour de Dieu : rien de ce qui unit intimement le Christ à son Père ne semble plus devoir être inaccessible à l’homme. La Trinité, qui ne dit pas encore son nom, cette incroyable circulation d’amour entre les personnes divines, se révèle ici moins comme une communion enclose sur elle-même que comme une grande arche, ouverte à l’humanité, par tout un pan d’elle-même ! Par le Christ lui-même.
Véritable porche de la Trinité : le cœur ouvert de Jésus. La lance qui le transpercera sur la Croix le moment venu ne fera que manifester cette ouverture béante que sa prière ici nous révèle déjà. Passage mystique, par lequel l’homme retrouve, enfin, le chemin de son créateur, qui est aussi son vrai terme. Bien plus qu’une sortie d’Égypte. Bien plus qu’une traversée de la Mer Rouge. L’entrée dans la Trinité, la Terre promise ultime et véritable !
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean (Jn 17, 20-26)
En ce temps-là,
les yeux levés au ciel, Jésus priait ainsi :
« Père saint, je ne prie pas seulement pour ceux qui sont là,
mais encore pour ceux qui, grâce à leur parole, croiront en moi.
Que tous soient un,
comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi.
Qu’ils soient un en nous, eux aussi,
pour que le monde croie que tu m’as envoyé.
Et moi, je leur ai donné la gloire que tu m’as donnée,
pour qu’ils soient un comme nous sommes UN :
moi en eux, et toi en moi.
Qu’ils deviennent ainsi parfaitement un,
afin que le monde sache que tu m’as envoyé,
et que tu les as aimés comme tu m’as aimé.
Père,
ceux que tu m’as donnés,
je veux que là où je suis,
ils soient eux aussi avec moi,
et qu’ils contemplent ma gloire,
celle que tu m’as donnée
parce que tu m’as aimé avant la fondation du monde.
Père juste,
le monde ne t’a pas connu,
mais moi je t’ai connu,
et ceux-ci ont reconnu
que tu m’as envoyé.
Je leur ai fait connaître ton nom,
et je le ferai connaître,
pour que l’amour dont tu m’as aimé soit en eux,
et que moi aussi, je sois en eux. »
Jésus priait
Est-il passage d’évangile qui nous fasse entrer plus pleinement dans la prière de Jésus et dans la communion du Fils avec son Père ? Le plus bouleversant, c’est de mesurer à quel point les hommes sont au cœur de ce colloque intime. Autant les contemporains de ce moment unique que tous ceux qui viendront jusqu’au dernier soir du monde. A la bouche comme au cœur, Jésus n’a décidément que l’homme. L’homme en général ? Gageons que le nom de chacun de nous alors a été prononcé !
Ce passage de Jean est-il encore bien une prière, ou déjà un cri ? On y sent la soif, on y sent les larmes. Quelque chose ici culmine, qui nous dépasse. N’est-ce pas la folie de l’amour de Dieu : rien de ce qui unit intimement le Christ à son Père ne semble plus devoir être inaccessible à l’homme. La Trinité, qui ne dit pas encore son nom, cette incroyable circulation d’amour entre les personnes divines, se révèle ici moins comme une communion enclose sur elle-même que comme une grande arche, ouverte à l’humanité, par tout un pan d’elle-même ! Par le Christ lui-même.
Véritable porche de la Trinité : le cœur ouvert de Jésus. La lance qui le transpercera sur la Croix le moment venu ne fera que manifester cette ouverture béante que sa prière ici nous révèle déjà. Passage mystique, par lequel l’homme retrouve, enfin, le chemin de son créateur, qui est aussi son vrai terme. Bien plus qu’une sortie d’Égypte. Bien plus qu’une traversée de la Mer Rouge. L’entrée dans la Trinité, la Terre promise ultime et véritable !
Diacre Patrick LAUDET