En ce temps-là, des gens présentaient à Jésus des enfants pour qu’il pose la main sur eux ; mais les disciples les écartèrent vivement. Voyant cela, Jésus se fâcha et leur dit : « Laissez les enfants venir à moi, ne les empêchez pas, car le royaume de Dieu est à ceux qui leur ressemblent. Amen, je vous le dis : celui qui n’accueille pas le royaume de Dieu à la manière d’un enfant n’y entrera pas. » Il les embrassait et les bénissait en leur imposant les mains.
Il arrive que le mauvais travail des disciples, parfois des clercs et des gens d’église, ce soit hélas d’écarter. Et d’écarter vivement. Autour de Jésus, déjà à l’œuvre, on voit là comme un redoutable service d’ordre. Pour le préserver sans doute, pour assurer sa sécurité, sa tranquillité. Mais c’est quand même mal le connaître. Ceux qui le devinent davantage, ce ne sont pas les disciples ! Ce sont des gens. Ces gens qui lui présentent des enfants, des gens qui en vérité, eux, savent bien ce qu’ils font et à qui ils s’adressent. Partout, et dans tous les calendriers, il y a donc des gens, qui, par on ne sait quelle grâce, en savent bien plus que les disciples ! Ce sont eux, ces hommes et femmes téméraires mais convaincus qui ont ainsi permis une des scènes les plus bouleversantes de l’évangile. Car Jésus va les bénir, ces enfants, et comment ! Pas par accident ni concession à un sentimentalisme mièvre qui à l’époque n’avait d’ailleurs guère cours. Plus que tout, il bénit l’enfance, car il sait bien que c’est l’âge le plus exposé, le plus blessé. Le creuset souvent irréparé de tant de misères. Il sait qu’une vie ne suffit pas toujours à en surmonter les drames, à en consoler les meurtrissures. C’est cela aussi qu’il embrasse en eux ! Le lieu même du secret de nos existences, bien enfoui souvent. Mais il sait aussi, comme le dit Bernanos, que c’est pourtant l’enfant que nous avons été qui, le moment venu, reprendra pied dans nos vies et nous fera passer cette dernière porte, étroite simplement parce qu’elle exige la petitesse. Que c’est lui et lui seul qui, au soir de l’aventure, nous introduira vaillamment dans la maison du Père.
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc (Mc 10, 13-16)
En ce temps-là,
des gens présentaient à Jésus des enfants
pour qu’il pose la main sur eux ;
mais les disciples les écartèrent vivement.
Voyant cela, Jésus se fâcha et leur dit :
« Laissez les enfants venir à moi,
ne les empêchez pas,
car le royaume de Dieu est à ceux qui leur ressemblent.
Amen, je vous le dis :
celui qui n’accueille pas le royaume de Dieu
à la manière d’un enfant
n’y entrera pas. »
Il les embrassait
et les bénissait en leur imposant les mains.
Des gens présentaient des enfants à Jésus
Il arrive que le mauvais travail des disciples, parfois des clercs et des gens d’église, ce soit hélas d’écarter. Et d’écarter vivement. Autour de Jésus, déjà à l’œuvre, on voit là comme un redoutable service d’ordre. Pour le préserver sans doute, pour assurer sa sécurité, sa tranquillité. Mais c’est quand même mal le connaître. Ceux qui le devinent davantage, ce ne sont pas les disciples ! Ce sont des gens. Ces gens qui lui présentent des enfants, des gens qui en vérité, eux, savent bien ce qu’ils font et à qui ils s’adressent. Partout, et dans tous les calendriers, il y a donc des gens, qui, par on ne sait quelle grâce, en savent bien plus que les disciples ! Ce sont eux, ces hommes et femmes téméraires mais convaincus qui ont ainsi permis une des scènes les plus bouleversantes de l’évangile. Car Jésus va les bénir, ces enfants, et comment ! Pas par accident ni concession à un sentimentalisme mièvre qui à l’époque n’avait d’ailleurs guère cours. Plus que tout, il bénit l’enfance, car il sait bien que c’est l’âge le plus exposé, le plus blessé. Le creuset souvent irréparé de tant de misères. Il sait qu’une vie ne suffit pas toujours à en surmonter les drames, à en consoler les meurtrissures. C’est cela aussi qu’il embrasse en eux ! Le lieu même du secret de nos existences, bien enfoui souvent. Mais il sait aussi, comme le dit Bernanos, que c’est pourtant l’enfant que nous avons été qui, le moment venu, reprendra pied dans nos vies et nous fera passer cette dernière porte, étroite simplement parce qu’elle exige la petitesse. Que c’est lui et lui seul qui, au soir de l’aventure, nous introduira vaillamment dans la maison du Père.
Diacre Patrick LAUDET