En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Ne vous faites pas de trésors sur la terre, là où les mites et les vers les dévorent, où les voleurs percent les murs pour voler. Mais faites-vous des trésors dans le ciel, là où il n’y a pas de mites ni de vers qui dévorent, pas de voleurs qui percent les murs pour voler. Car là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur.
La lampe du corps, c’est l’œil. Donc, si ton œil est limpide, ton corps tout entier sera dans la lumière ; mais si ton œil est mauvais, ton corps tout entier sera dans les ténèbres. Si donc la lumière qui est en toi est ténèbres, comme elles seront grandes, les ténèbres ! »
Les trésors terrestres sont fragiles, périssables. Cette vérité, nous préférons souvent l’oublier. Jésus en appelle à notre expérience sensible pour nous réveiller. Les mites, la rouille, les voleurs : autant de réalités qui concrètement nous parlent. Toutes les sagesses veulent en convaincre, la peinture a même imaginé des Vanités. « C’est assez d’engranger ! Il est temps d’éventer et d’honorer notre aire ! » s’exclamait le poète Saint-John Perse au milieu du siècle passé. Toujours plus : telle est bien la loi de ce monde ! Oui, il s’agit de veiller sur tout ce qui pénètre par l’œil jusqu’au cœur -possession comme convoitise- pour s’y déposer et l’encrasser. L’enjeu est clair : Là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur. A quoi donc ressemblent aujourd’hui nos cœurs ?
Il existe pourtant une tonalité spécifiquement chrétienne à cet appel. La pauvreté du Christ n’est pas privation, ni mépris des réalités du monde. Dieu vit que cela était bon ; il le voit encore ! Jésus a pu aimer « le doux royaume de la terre », comme dit Bernanos. En l’homme, dans le plus misérable d’entre nous, Dieu lui-même a sur la terre un trésor. Et là précisément où était ce trésor, il a voulu venir ; il a voulu manifester son cœur.
Ne vous faites pas de trésors sur la terre : c’est surtout le complément d’attribution qu’il faut entendre, c’est le « vous » qui est dangereux ! Car, comme disait le Père Ceyrac, tout ce qui n’est pas donné est perdu. Sur terre, il y a donc des trésors possibles. Pourvu qu’ils soient en vue du don.
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (Mt 6, 19-23)
En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Ne vous faites pas de trésors sur la terre,
là où les mites et les vers les dévorent,
où les voleurs percent les murs pour voler.
Mais faites-vous des trésors dans le ciel,
là où il n’y a pas de mites ni de vers qui dévorent,
pas de voleurs qui percent les murs pour voler.
Car là où est ton trésor,
là aussi sera ton cœur.
La lampe du corps, c’est l’œil.
Donc, si ton œil est limpide,
ton corps tout entier sera dans la lumière ;
mais si ton œil est mauvais,
ton corps tout entier sera dans les ténèbres.
Si donc la lumière qui est en toi est ténèbres,
comme elles seront grandes, les ténèbres ! »
Trésors sur la terre
Les trésors terrestres sont fragiles, périssables. Cette vérité, nous préférons souvent l’oublier. Jésus en appelle à notre expérience sensible pour nous réveiller. Les mites, la rouille, les voleurs : autant de réalités qui concrètement nous parlent. Toutes les sagesses veulent en convaincre, la peinture a même imaginé des Vanités. « C’est assez d’engranger ! Il est temps d’éventer et d’honorer notre aire ! » s’exclamait le poète Saint-John Perse au milieu du siècle passé. Toujours plus : telle est bien la loi de ce monde ! Oui, il s’agit de veiller sur tout ce qui pénètre par l’œil jusqu’au cœur -possession comme convoitise- pour s’y déposer et l’encrasser. L’enjeu est clair : Là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur. A quoi donc ressemblent aujourd’hui nos cœurs ?
Il existe pourtant une tonalité spécifiquement chrétienne à cet appel. La pauvreté du Christ n’est pas privation, ni mépris des réalités du monde. Dieu vit que cela était bon ; il le voit encore ! Jésus a pu aimer « le doux royaume de la terre », comme dit Bernanos. En l’homme, dans le plus misérable d’entre nous, Dieu lui-même a sur la terre un trésor. Et là précisément où était ce trésor, il a voulu venir ; il a voulu manifester son cœur.
Ne vous faites pas de trésors sur la terre : c’est surtout le complément d’attribution qu’il faut entendre, c’est le « vous » qui est dangereux ! Car, comme disait le Père Ceyrac, tout ce qui n’est pas donné est perdu. Sur terre, il y a donc des trésors possibles. Pourvu qu’ils soient en vue du don.
Diacre Patrick LAUDET