Quand fut accompli le temps où Élisabeth devait enfanter, elle mit au monde un fils. Ses voisins et sa famille apprirent que le Seigneur lui avait montré la grandeur de sa miséricorde, et ils se réjouissaient avec elle. Le huitième jour, ils vinrent pour la circoncision de l’enfant. Ils voulaient l’appeler Zacharie, du nom de son père. Mais sa mère prit la parole et déclara : « Non, il s’appellera Jean. » On lui dit : « Personne dans ta famille ne porte ce nom-là ! » On demandait par signes au père comment il voulait l’appeler. Il se fit donner une tablette sur laquelle il écrivit : « Jean est son nom. » Et tout le monde en fut étonné. À l’instant même, sa bouche s’ouvrit, sa langue se délia : il parlait et il bénissait Dieu. La crainte saisit alors tous les gens du voisinage et, dans toute la région montagneuse de Judée, on racontait tous ces événements. Tous ceux qui les apprenaient les conservaient dans leur cœur et disaient : « Que sera donc cet enfant ? » En effet, la main du Seigneur était avec lui.
L’enfant grandissait et son esprit se fortifiait. Il alla vivre au désert jusqu’au jour où il se fit connaître à Israël.
Même si aujourd’hui les enfants, chez nous du moins, sont souvent désirés (mais tous ne le sont pas), qui peut vraiment savoir qui a présidé à sa destinée ? Qui sait le mystère de son surgissement particulier dans le grand lignage humain depuis l’origine ? Ne sommes-nous qu’un énigmatique assemblage aléatoire d’atomes, que ne fonderait aucune nécessité, et qui réduirait notre vie à un simple accident.
Tout au long de la Bible, Dieu nous souffle au contraire que, dès l’origine, il nous a voulus. Que, dès le sein de notre mère, il nous a connus, et nommés. Et que d’emblée, en prononçant notre nom, et en l’inscrivant dans les archives célestes, il a secrètement planté notre vie en terre d’amour. Dans la nombreuse famille humaine, personne n’a donc jamais été un numéro anonyme. Oui, nous sommes désirés, de longue date, à un point que nous n’imaginons guère.
Il y a ce nom de la terre, que nos parents ont choisi, avec plus ou moins de bonheur. Mais il y a surtout notre nom d’éternité, en réserve dans le cœur de Dieu et qui attend sa révélation. Il arrive, comme pour Jean-Baptiste, que dès ici-bas, Dieu en balbutie quelques lettres. Viendra le jour où lui-même épellera ce nom, notre nom : un nom définitif qui récapitulera si bien le secret profond de notre vie.
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (Lc 1, 57-66.80)
Quand fut accompli le temps où Élisabeth devait enfanter,
elle mit au monde un fils.
Ses voisins et sa famille apprirent
que le Seigneur lui avait montré la grandeur de sa miséricorde,
et ils se réjouissaient avec elle.
Le huitième jour, ils vinrent pour la circoncision de l’enfant.
Ils voulaient l’appeler Zacharie, du nom de son père.
Mais sa mère prit la parole et déclara :
« Non, il s’appellera Jean. »
On lui dit :
« Personne dans ta famille ne porte ce nom-là ! »
On demandait par signes au père
comment il voulait l’appeler.
Il se fit donner une tablette sur laquelle il écrivit :
« Jean est son nom. »
Et tout le monde en fut étonné.
À l’instant même, sa bouche s’ouvrit, sa langue se délia :
il parlait et il bénissait Dieu.
La crainte saisit alors tous les gens du voisinage
et, dans toute la région montagneuse de Judée,
on racontait tous ces événements.
Tous ceux qui les apprenaient
les conservaient dans leur cœur et disaient :
« Que sera donc cet enfant ? »
En effet, la main du Seigneur était avec lui.
L’enfant grandissait
et son esprit se fortifiait.
Il alla vivre au désert
jusqu’au jour où il se fit connaître à Israël.
Que sera donc cet enfant ?
Même si aujourd’hui les enfants, chez nous du moins, sont souvent désirés (mais tous ne le sont pas), qui peut vraiment savoir qui a présidé à sa destinée ? Qui sait le mystère de son surgissement particulier dans le grand lignage humain depuis l’origine ? Ne sommes-nous qu’un énigmatique assemblage aléatoire d’atomes, que ne fonderait aucune nécessité, et qui réduirait notre vie à un simple accident.
Tout au long de la Bible, Dieu nous souffle au contraire que, dès l’origine, il nous a voulus. Que, dès le sein de notre mère, il nous a connus, et nommés. Et que d’emblée, en prononçant notre nom, et en l’inscrivant dans les archives célestes, il a secrètement planté notre vie en terre d’amour. Dans la nombreuse famille humaine, personne n’a donc jamais été un numéro anonyme. Oui, nous sommes désirés, de longue date, à un point que nous n’imaginons guère.
Il y a ce nom de la terre, que nos parents ont choisi, avec plus ou moins de bonheur. Mais il y a surtout notre nom d’éternité, en réserve dans le cœur de Dieu et qui attend sa révélation. Il arrive, comme pour Jean-Baptiste, que dès ici-bas, Dieu en balbutie quelques lettres. Viendra le jour où lui-même épellera ce nom, notre nom : un nom définitif qui récapitulera si bien le secret profond de notre vie.
Diacre Patrick LAUDET