En ce temps-là, Jésus traversait la Galilée avec ses disciples, et il ne voulait pas qu’on le sache, car il enseignait ses disciples en leur disant : « Le Fils de l’homme est livré aux mains des hommes ; ils le tueront et, trois jours après sa mort, il ressuscitera. » Mais les disciples ne comprenaient pas ces paroles et ils avaient peur de l’interroger.
Ils arrivèrent à Capharnaüm, et, une fois à la maison, Jésus leur demanda : « De quoi discutiez-vous en chemin ? » Ils se taisaient, car, en chemin, ils avaient discuté entre eux pour savoir qui était le plus grand. S’étant assis, Jésus appela les Douze et leur dit : « Si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le dernier de tous et le serviteur de tous. » Prenant alors un enfant, il le plaça au milieu d’eux, l’embrassa, et leur dit : « Quiconque accueille en mon nom un enfant comme celui-ci, c’est moi qu’il accueille. Et celui qui m’accueille, ce n’est pas moi qu’il accueille, mais Celui qui m’a envoyé. »
De quoi discutiez-vous en chemin ? Comme si Jésus ne le savait pas… On l’imagine, ayant marché en avant ou en arrière d’eux, à quelques pas. Il fait mine alors de ne pas savoir, pointe une apparente curiosité. Mais en Dieu qu’il est, il a bien sûr percé leur querelle de préséance. Lui qui se prépare à donner sa vie au-delà de ce qu’aucun d’eux ne peut imaginer, il s’attriste, dans son âme profonde, que ses amis en soient toujours là. Il leur pose pourtant la question. « De quoi discutiez-vous en chemin ? ». Il n’attend pas leur réponse, il table sur la capacité de la question à les mettre en arrêt. À les dérouter un peu du chemin humain, trop humain, de l’éternelle comparaison, du pouvoir, et de l’art de vouloir être le premier.
Personne d’ailleurs ne tente une réponse, ne se risque à prendre la parole. Ils se taisaient, dit l’évangile qui nous les montre alors tout penauds, pas très fiers de leurs sujets de discussion. Il aurait pu alors les réprimander un peu, ou leur faire la morale. A leur querelle puérile, il répond par un geste, sobre. Il place un enfant au milieu d’eux et le bénit en l’embrassant. Un enfant ! Pour sa fragilité, sa faiblesse, sa dépendance totale des autres.
Et nous, sur les chemins ordinaires de nos vies, de quoi discutons-nous ?
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc (Mc 9, 30-37)
En ce temps-là,
Jésus traversait la Galilée avec ses disciples,
et il ne voulait pas qu’on le sache,
car il enseignait ses disciples en leur disant :
« Le Fils de l’homme est livré aux mains des hommes ;
ils le tueront
et, trois jours après sa mort, il ressuscitera. »
Mais les disciples ne comprenaient pas ces paroles
et ils avaient peur de l’interroger.
Ils arrivèrent à Capharnaüm,
et, une fois à la maison, Jésus leur demanda :
« De quoi discutiez-vous en chemin ? »
Ils se taisaient,
car, en chemin, ils avaient discuté entre eux
pour savoir qui était le plus grand.
S’étant assis, Jésus appela les Douze et leur dit :
« Si quelqu’un veut être le premier,
qu’il soit le dernier de tous et le serviteur de tous. »
Prenant alors un enfant,
il le plaça au milieu d’eux,
l’embrassa, et leur dit :
« Quiconque accueille en mon nom
un enfant comme celui-ci,
c’est moi qu’il accueille.
Et celui qui m’accueille,
ce n’est pas moi qu’il accueille,
mais Celui qui m’a envoyé. »
De quoi discutiez-vous ?
De quoi discutiez-vous en chemin ? Comme si Jésus ne le savait pas… On l’imagine, ayant marché en avant ou en arrière d’eux, à quelques pas. Il fait mine alors de ne pas savoir, pointe une apparente curiosité. Mais en Dieu qu’il est, il a bien sûr percé leur querelle de préséance. Lui qui se prépare à donner sa vie au-delà de ce qu’aucun d’eux ne peut imaginer, il s’attriste, dans son âme profonde, que ses amis en soient toujours là. Il leur pose pourtant la question. « De quoi discutiez-vous en chemin ? ». Il n’attend pas leur réponse, il table sur la capacité de la question à les mettre en arrêt. À les dérouter un peu du chemin humain, trop humain, de l’éternelle comparaison, du pouvoir, et de l’art de vouloir être le premier.
Personne d’ailleurs ne tente une réponse, ne se risque à prendre la parole. Ils se taisaient, dit l’évangile qui nous les montre alors tout penauds, pas très fiers de leurs sujets de discussion. Il aurait pu alors les réprimander un peu, ou leur faire la morale. A leur querelle puérile, il répond par un geste, sobre. Il place un enfant au milieu d’eux et le bénit en l’embrassant. Un enfant ! Pour sa fragilité, sa faiblesse, sa dépendance totale des autres.
Et nous, sur les chemins ordinaires de nos vies, de quoi discutons-nous ?
Diacre Patrick LAUDET