En ce temps-là,
Jésus disait à la foule :
« À qui donc vais-je comparer les gens de cette génération ?
À qui ressemblent-ils ?
Ils ressemblent à des gamins assis sur la place,
qui s’interpellent en disant :
“Nous avons joué de la flûte,
et vous n’avez pas dansé.
Nous avons chanté des lamentations,
et vous n’avez pas pleuré.”
Jean le Baptiste est venu, en effet ;
il ne mange pas de pain, il ne boit pas de vin,
et vous dites : “C’est un possédé !”
Le Fils de l’homme est venu ;
il mange et il boit,
et vous dites : “Voilà un glouton et un ivrogne,
un ami des publicains et des pécheurs.”
Mais, par tous ses enfants,
la sagesse de Dieu a été reconnue juste. »
Pourquoi donc aller chercher cette histoire de gamins assis sur des places qui en interpellent d’autres, pour nous réveiller de nos inattentions ? Pour nous arracher au « cause toujours ! », désensabler en nous la disponibilité à bien entendre et à bien comprendre, quelle curieuse comparaison ! Et à qui ressemble cette génération, celle du temps de Jésus, mais aussi la nôtre, puisque la richesse du démonstratif permet de jouer de la double référence ? Plutôt à ces sales gamins, les autres, ceux qui sont interpelés parce qu’ils n’en font jamais qu’à leur tête, bornés et définitivement à côté de la plaque ? Ou, sur la même place, assis à leurs côtés, à ces vivants enfants qui passent leur temps à jouer de la flûte et chanter des lamentations ? A chaque époque, ce coin où jouent les enfants, la place du village se diviserait donc en deux ? A moins que ce ne soit dans notre cœur que tout se joue, dans tous les sens du mot. En nous, ce qui rechigne : L’éternelle acrimonie qui nous assigne à rester de bien mauvais joueurs, comme il y a des mauvais coucheurs, et des jamais contents. À l’opposé, ce qui en nous joue et chante vraiment, la joie comme la peine. Ce qui en nous surtout interpelle ceux qui renâclent. L’esprit d’enfance est en tension ! Volontaire et concerné, il y aura toujours, à chaque génération comme dans chacune de nos vies, un enfant bénévole, très au fait de la partition. Il apostrophe sans répit celui qui ne veut jamais rien savoir, il ne laissera pas en paix.
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (Lc 7, 31-35)
En ce temps-là,
Jésus disait à la foule :
« À qui donc vais-je comparer les gens de cette génération ?
À qui ressemblent-ils ?
Ils ressemblent à des gamins assis sur la place,
qui s’interpellent en disant :
“Nous avons joué de la flûte,
et vous n’avez pas dansé.
Nous avons chanté des lamentations,
et vous n’avez pas pleuré.”
Jean le Baptiste est venu, en effet ;
il ne mange pas de pain, il ne boit pas de vin,
et vous dites : “C’est un possédé !”
Le Fils de l’homme est venu ;
il mange et il boit,
et vous dites : “Voilà un glouton et un ivrogne,
un ami des publicains et des pécheurs.”
Mais, par tous ses enfants,
la sagesse de Dieu a été reconnue juste. »
Gamins assis sur la place
Pourquoi donc aller chercher cette histoire de gamins assis sur des places qui en interpellent d’autres, pour nous réveiller de nos inattentions ? Pour nous arracher au « cause toujours ! », désensabler en nous la disponibilité à bien entendre et à bien comprendre, quelle curieuse comparaison ! Et à qui ressemble cette génération, celle du temps de Jésus, mais aussi la nôtre, puisque la richesse du démonstratif permet de jouer de la double référence ? Plutôt à ces sales gamins, les autres, ceux qui sont interpelés parce qu’ils n’en font jamais qu’à leur tête, bornés et définitivement à côté de la plaque ? Ou, sur la même place, assis à leurs côtés, à ces vivants enfants qui passent leur temps à jouer de la flûte et chanter des lamentations ? A chaque époque, ce coin où jouent les enfants, la place du village se diviserait donc en deux ? A moins que ce ne soit dans notre cœur que tout se joue, dans tous les sens du mot. En nous, ce qui rechigne : L’éternelle acrimonie qui nous assigne à rester de bien mauvais joueurs, comme il y a des mauvais coucheurs, et des jamais contents. À l’opposé, ce qui en nous joue et chante vraiment, la joie comme la peine. Ce qui en nous surtout interpelle ceux qui renâclent. L’esprit d’enfance est en tension ! Volontaire et concerné, il y aura toujours, à chaque génération comme dans chacune de nos vies, un enfant bénévole, très au fait de la partition. Il apostrophe sans répit celui qui ne veut jamais rien savoir, il ne laissera pas en paix.
Diacre Patrick LAUDET