En ce temps-là,
comme une grande foule se rassemblait,
et que de chaque ville on venait vers Jésus,
il dit dans une parabole :
« Le semeur sortit pour semer la semence,
et comme il semait, il en tomba au bord du chemin.
Les passants la piétinèrent,
et les oiseaux du ciel mangèrent tout.
Il en tomba aussi dans les pierres,
elle poussa et elle sécha parce qu’elle n’avait pas d’humidité.
Il en tomba aussi au milieu des ronces,
et les ronces, en poussant avec elle, l’étouffèrent.
Il en tomba enfin dans la bonne terre,
elle poussa et elle donna du fruit au centuple. »
Disant cela, il éleva la voix :
« Celui qui a des oreilles pour entendre,
qu’il entende ! »
Ses disciples lui demandaient ce que signifiait cette parabole.
Il leur déclara :
« À vous il est donné de connaître les mystères du royaume de Dieu,
mais les autres n’ont que les paraboles.
Ainsi, comme il est écrit : Ils regardent sans regarder,
ils entendent sans comprendre.
Voici ce que signifie la parabole.
La semence, c’est la parole de Dieu.
Il y a ceux qui sont au bord du chemin :
ceux-là ont entendu ;
puis le diable survient
et il enlève de leur cœur la Parole,
pour les empêcher de croire et d’être sauvés.
Il y a ceux qui sont dans les pierres :
lorsqu’ils entendent, ils accueillent la Parole avec joie ;
mais ils n’ont pas de racines,
ils croient pour un moment
et, au moment de l’épreuve, ils abandonnent.
Ce qui est tombé dans les ronces,
ce sont les gens qui ont entendu,
mais qui sont étouffés, chemin faisant,
par les soucis, la richesse
et les plaisirs de la vie,
et ne parviennent pas à maturité.
Et ce qui est tombé dans la bonne terre,
ce sont les gens qui ont entendu la Parole
dans un cœur bon et généreux,
qui la retiennent
et portent du fruit par leur persévérance. »
La parabole du semeur est plus qu’une parabole, c’est une leçon d’herméneutique. Avec une sollicitude infatigable, Jésus met les mots de Dieu à hauteur d’homme. Ici apparemment, plus de mystère. Interprétation close : la semence, c’est la parole de Dieu. Le bord du chemin est bien identifié. Pierres et ronces sont démasqués, jusqu’à cette bonne terre, qui livre son secret et montre ici son beau visage.
Commentateurs circulez ! L’explication de texte est donc terminée ? Du terrain et de ses différents états, Jésus a dit l’essentiel. Il s’attarde assez peu sur celui qui traverse obliquement la scène, comme une ombre. Il désigne pourtant clairement le démon, déguisé en oiseau et qui, l’air de rien, s’obstine à dé-semer, à arracher la Parole de Dieu des terres superficielles.
Il reste surtout très discret sur le protagoniste essentiel. S’il a parlé de la semence, qui correspond à la parole de Dieu, il ne dit rien, curieusement, de l’action du semeur. Le geste inaugural est pourtant magnifique : « Le semeur sortit pour semer la semence » Voilà bien qui méritait commentaire. Et pas seulement pour l’allitération et la répétition…
Jésus est toujours très discret sur sa présence en creux dans les paraboles. Il nous laisse du travail d’interprétation et d’attention. Oui, Dieu est sorti. Du silence, dès l’origine, pour venir à nous dans l’Alliance. Mais par son Fils, le semeur de la parabole, il ira même jusqu’à sortir un jour d’un tombeau, parce qu’il ne se résignait pas à abandonner sols légers, pierres et ronces à leur fatale stérilité.
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (Lc 8, 4-15)
En ce temps-là,
comme une grande foule se rassemblait,
et que de chaque ville on venait vers Jésus,
il dit dans une parabole :
« Le semeur sortit pour semer la semence,
et comme il semait, il en tomba au bord du chemin.
Les passants la piétinèrent,
et les oiseaux du ciel mangèrent tout.
Il en tomba aussi dans les pierres,
elle poussa et elle sécha parce qu’elle n’avait pas d’humidité.
Il en tomba aussi au milieu des ronces,
et les ronces, en poussant avec elle, l’étouffèrent.
Il en tomba enfin dans la bonne terre,
elle poussa et elle donna du fruit au centuple. »
Disant cela, il éleva la voix :
« Celui qui a des oreilles pour entendre,
qu’il entende ! »
Ses disciples lui demandaient ce que signifiait cette parabole.
Il leur déclara :
« À vous il est donné de connaître les mystères du royaume de Dieu,
mais les autres n’ont que les paraboles.
Ainsi, comme il est écrit :
Ils regardent sans regarder,
ils entendent sans comprendre.
Voici ce que signifie la parabole.
La semence, c’est la parole de Dieu.
Il y a ceux qui sont au bord du chemin :
ceux-là ont entendu ;
puis le diable survient
et il enlève de leur cœur la Parole,
pour les empêcher de croire et d’être sauvés.
Il y a ceux qui sont dans les pierres :
lorsqu’ils entendent, ils accueillent la Parole avec joie ;
mais ils n’ont pas de racines,
ils croient pour un moment
et, au moment de l’épreuve, ils abandonnent.
Ce qui est tombé dans les ronces,
ce sont les gens qui ont entendu,
mais qui sont étouffés, chemin faisant,
par les soucis, la richesse
et les plaisirs de la vie,
et ne parviennent pas à maturité.
Et ce qui est tombé dans la bonne terre,
ce sont les gens qui ont entendu la Parole
dans un cœur bon et généreux,
qui la retiennent
et portent du fruit par leur persévérance. »
Le semeur sortit pour semer la semence.
La parabole du semeur est plus qu’une parabole, c’est une leçon d’herméneutique. Avec une sollicitude infatigable, Jésus met les mots de Dieu à hauteur d’homme. Ici apparemment, plus de mystère. Interprétation close : la semence, c’est la parole de Dieu. Le bord du chemin est bien identifié. Pierres et ronces sont démasqués, jusqu’à cette bonne terre, qui livre son secret et montre ici son beau visage.
Commentateurs circulez ! L’explication de texte est donc terminée ? Du terrain et de ses différents états, Jésus a dit l’essentiel. Il s’attarde assez peu sur celui qui traverse obliquement la scène, comme une ombre. Il désigne pourtant clairement le démon, déguisé en oiseau et qui, l’air de rien, s’obstine à dé-semer, à arracher la Parole de Dieu des terres superficielles.
Il reste surtout très discret sur le protagoniste essentiel. S’il a parlé de la semence, qui correspond à la parole de Dieu, il ne dit rien, curieusement, de l’action du semeur. Le geste inaugural est pourtant magnifique : « Le semeur sortit pour semer la semence » Voilà bien qui méritait commentaire. Et pas seulement pour l’allitération et la répétition…
Jésus est toujours très discret sur sa présence en creux dans les paraboles. Il nous laisse du travail d’interprétation et d’attention. Oui, Dieu est sorti. Du silence, dès l’origine, pour venir à nous dans l’Alliance. Mais par son Fils, le semeur de la parabole, il ira même jusqu’à sortir un jour d’un tombeau, parce qu’il ne se résignait pas à abandonner sols légers, pierres et ronces à leur fatale stérilité.
Diacre Patrick LAUDET