Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (Lc 9, 1-6)

En ce temps-là,
Jésus rassembla les Douze ;
il leur donna pouvoir et autorité sur tous les démons,
et de même pour faire des guérisons ;
il les envoya proclamer le règne de Dieu
et guérir les malades.
Il leur dit :
« Ne prenez rien pour la route,
ni bâton, ni sac, ni pain, ni argent ;
n’ayez pas chacun une tunique de rechange.
Quand vous serez reçus dans une maison,
restez-y ; c’est de là que vous repartirez.
Et si les gens ne vous accueillent pas,
sortez de la ville et secouez la poussière de vos pieds :
ce sera un témoignage contre eux. »
Ils partirent
et ils allaient de village en village,
annonçant la Bonne Nouvelle
et faisant partout des guérisons.

De là que vous repartirez

 

La lettre de mission est assez claire. Esprit de pauvreté, abandon à la Providence. Pas de chaussures de rechange ni tunique de secours. Aucun contrat d’assurance. Ni sac ni bâton, le voyage se fera donc sans armes ni bagages.

La carte de l’itinéraire se déploie en revanche sur de grandes largeurs. Il s’agit de ne pas chômer ! C’est que les besoins sont grands, et les malades nombreux. Menace de suractivité ? Les apôtres, étant partis, passèrent bien « de village en village », pour annoncer la Bonne Nouvelle et faire « partout » des guérisons.

Un risque ? Ne faire que passer. Ou passer un peu vite. Revenons à la lettre de mission. En donnant la méthode, elle prévient du danger par une précision utile sur laquelle on peut glisser vite : Si vous trouvez l’hospitalité dans une maison, restez-y. Belle exigence du service apostolique, et peut-être du mystère du Christ, dans cette dialectique du « je ne fais que passer mais je sais aussi demeurer ». Ainsi Jésus sait « être là », il sait aussi s’attarder, même si on ne le retient jamais, ni on ne met pas la main sur lui.

Autre recommandation curieuse, peut-être plus qu’un détail : « C’est de là que vous repartirez ». Qu’est-ce à dire ? Afin de partir du bon pied pour guérir les gens et annoncer la Bonne Nouvelle, on n’honorera jamais assez les maisons des hommes. Il faut savoir y entrer, s’y arrêter, ne pas craindre de s’asseoir à leur table. De là que vous repartirez : la commensalité, comme une source.

Diacre Patrick LAUDET

Diacre Patrick LAUDET