En ce temps-là,
comme Jésus marchait le long de la mer de Galilée,
il vit deux frères,
Simon, appelé Pierre,
et son frère André,
qui jetaient leurs filets dans la mer ;
car c’étaient des pêcheurs.
Jésus leur dit :
« Venez à ma suite,
et je vous ferai pêcheurs d’hommes. »
Aussitôt, laissant leurs filets, ils le suivirent.
De là, il avança et il vit deux autres frères,
Jacques, fils de Zébédée,
et son frère Jean,
qui étaient dans la barque avec leur père,
en train de réparer leurs filets.
Il les appela.
Aussitôt, laissant leur barque et leur père,
ils le suivirent.
L’appel des quatre premiers disciples a fait évidemment date dans le déroulement de l’aventure messianique. La situation aurait peut-être mérité un ancrage spatiotemporel un peu soigné, plus solennel, à la hauteur de l’événement. Elle est pourtant bien modeste, la petite incise du moment et du lieu. Comme Jésus marchait le long de la mer de Galilée… Pourquoi cette simple notation bucolique, qui relève presque de l’accidentel. Elle a bien sûr sa raison d’être théologique. Il fallait la Galilée, celle des nations, plutôt que la grande Jérusalem : Jésus préfère aller au cœur des hommes plutôt qu’au centre du pouvoir. Il fallait une mer, pour y trouver forcément des pécheurs. Oui, à sa mission qu’il prépare pour le monde, il faut des barques, des filets, des poissons, pour le symbole. Mais surtout des gens ordinaires, de la vie simple et joyeuse tout autant que du courage. Comme Jésus marchait le long de la mer de Galilée… Pouvait-il marcher ailleurs ? Combien de temps dura-t-elle, cette déambulation résolutive et méditative d’un Dieu face à ce monde si beau qu’il a créé. Au seuil de sa mission publique, a-t-il pris un peu de temps, marchant sur le rivage, pour se dire que le monde est quand même magnifique ? S’est-il arrêté, à distance, incognito pour les regarder longuement, ces hommes avec qui il allait vivre tant de choses. Tout à leur tâche accaparés, ces bons gars pouvaient-ils se douter un instant de ce qui allait dans arriver dans quelques minutes ? Durant sa marche aux rives de la mer de Galilée, Jésus a sans doute pris le temps de les envisager, de les aimer déjà., Ces quatre-là ! De sacrés pécheurs ! Mais surtout des frères. C’est surtout cela qu’il a dû contempler en eux ! Car pour redonner au monde la fraternité, il lui fallait peut-être commencer par appeler des frères : en voilà quatre.
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (Mt 4, 18-22)
En ce temps-là,
comme Jésus marchait le long de la mer de Galilée,
il vit deux frères,
Simon, appelé Pierre,
et son frère André,
qui jetaient leurs filets dans la mer ;
car c’étaient des pêcheurs.
Jésus leur dit :
« Venez à ma suite,
et je vous ferai pêcheurs d’hommes. »
Aussitôt, laissant leurs filets, ils le suivirent.
De là, il avança et il vit deux autres frères,
Jacques, fils de Zébédée,
et son frère Jean,
qui étaient dans la barque avec leur père,
en train de réparer leurs filets.
Il les appela.
Aussitôt, laissant leur barque et leur père,
ils le suivirent.
Comme Jésus marchait le long de la mer de Galilée
L’appel des quatre premiers disciples a fait évidemment date dans le déroulement de l’aventure messianique. La situation aurait peut-être mérité un ancrage spatiotemporel un peu soigné, plus solennel, à la hauteur de l’événement. Elle est pourtant bien modeste, la petite incise du moment et du lieu. Comme Jésus marchait le long de la mer de Galilée… Pourquoi cette simple notation bucolique, qui relève presque de l’accidentel. Elle a bien sûr sa raison d’être théologique. Il fallait la Galilée, celle des nations, plutôt que la grande Jérusalem : Jésus préfère aller au cœur des hommes plutôt qu’au centre du pouvoir. Il fallait une mer, pour y trouver forcément des pécheurs. Oui, à sa mission qu’il prépare pour le monde, il faut des barques, des filets, des poissons, pour le symbole. Mais surtout des gens ordinaires, de la vie simple et joyeuse tout autant que du courage. Comme Jésus marchait le long de la mer de Galilée… Pouvait-il marcher ailleurs ? Combien de temps dura-t-elle, cette déambulation résolutive et méditative d’un Dieu face à ce monde si beau qu’il a créé. Au seuil de sa mission publique, a-t-il pris un peu de temps, marchant sur le rivage, pour se dire que le monde est quand même magnifique ? S’est-il arrêté, à distance, incognito pour les regarder longuement, ces hommes avec qui il allait vivre tant de choses. Tout à leur tâche accaparés, ces bons gars pouvaient-ils se douter un instant de ce qui allait dans arriver dans quelques minutes ? Durant sa marche aux rives de la mer de Galilée, Jésus a sans doute pris le temps de les envisager, de les aimer déjà., Ces quatre-là ! De sacrés pécheurs ! Mais surtout des frères. C’est surtout cela qu’il a dû contempler en eux ! Car pour redonner au monde la fraternité, il lui fallait peut-être commencer par appeler des frères : en voilà quatre.
Diacre Patrick LAUDET