En ce temps-là,
Jésus expulsait un démon qui rendait un homme muet.
Lorsque le démon fut sorti, le muet se mit à parler,
et les foules furent dans l’admiration.
Mais certains d’entre eux dirent :
« C’est par Béelzéboul, le chef des démons,
qu’il expulse les démons. »
D’autres, pour le mettre à l’épreuve,
cherchaient à obtenir de lui un signe venant du ciel.
Jésus, connaissant leurs pensées, leur dit :
« Tout royaume divisé contre lui-même devient désert,
ses maisons s’écroulent les unes sur les autres.
Si Satan, lui aussi, est divisé contre lui-même,
comment son royaume tiendra-t-il ?
Vous dites en effet que c’est par Béelzéboul
que j’expulse les démons.
Mais si c’est par Béelzéboul que moi, je les expulse,
vos disciples, par qui les expulsent-ils ?
Dès lors, ils seront eux-mêmes vos juges.
En revanche, si c’est par le doigt de Dieu
que j’expulse les démons,
c’est donc que le règne de Dieu est venu jusqu’à vous.
Quand l’homme fort, et bien armé, garde son palais,
tout ce qui lui appartient est en sécurité.
Mais si un plus fort survient et triomphe de lui,
il lui enlève son armement, auquel il se fiait,
et il distribue tout ce dont il l’a dépouillé.
Celui qui n’est pas avec moi est contre moi ;
celui qui ne rassemble pas avec moi disperse. »
Guérison miraculeuse d’un muet. Sans doute assez émouvants, ces tout premiers mots d’un homme si longtemps empêché de parler ! Quels furent-ils ? Les premiers d’un homme enfin libéré de sa misère… Les foules furent, on le comprend, dans l’admiration. Mais de l’admiration, certains parmi eux ont perdu la vertu, et sont d’emblée dans la discutaille. C’est à peine s’ils font attention au miracle. Ont-ils seulement vu cet homme, emmuré sans doute depuis des années dans son mal ? Ont-ils compati à sa souffrance, participé à sa joie ? Là n’est pas leur souci.
En un sens, ils n’ont pas tort. Ils ne se laissent pas impressionner par le spectaculaire. Ce sont hommes de rectitude, ils ne veulent pas se laisser abuser. Un prodige certes, mais à quel prix ? Ils veulent savoir pour qui roule ce jeune rabbi et d’où lui vient son pouvoir exceptionnel. Leur souci de vérité en un sens les honore.
Pourtant, leur approche du monde est trop excessivement juridique. Dans leur besoin de savoir si le miracle est casher ou non, ils font montre de méfiance plus que d’espérance. Ils veulent garder le contrôle. Mais acceptent-ils encore de se laisser surprendre ?
« Le règne de Dieu est venu jusqu’à vous », leur dit pourtant Jésus. Phrase incroyable en vérité, qui nous dit à quel point, visible ou non, la grâce de Dieu nous cerne de toute part. Il vient jusqu’à nous, et ne cesse de venir. De cela, savons-nous nous mettre en présence, plutôt que de le mettre en question ?
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (Lc 11, 14-23)
En ce temps-là,
Jésus expulsait un démon qui rendait un homme muet.
Lorsque le démon fut sorti, le muet se mit à parler,
et les foules furent dans l’admiration.
Mais certains d’entre eux dirent :
« C’est par Béelzéboul, le chef des démons,
qu’il expulse les démons. »
D’autres, pour le mettre à l’épreuve,
cherchaient à obtenir de lui un signe venant du ciel.
Jésus, connaissant leurs pensées, leur dit :
« Tout royaume divisé contre lui-même devient désert,
ses maisons s’écroulent les unes sur les autres.
Si Satan, lui aussi, est divisé contre lui-même,
comment son royaume tiendra-t-il ?
Vous dites en effet que c’est par Béelzéboul
que j’expulse les démons.
Mais si c’est par Béelzéboul que moi, je les expulse,
vos disciples, par qui les expulsent-ils ?
Dès lors, ils seront eux-mêmes vos juges.
En revanche, si c’est par le doigt de Dieu
que j’expulse les démons,
c’est donc que le règne de Dieu est venu jusqu’à vous.
Quand l’homme fort, et bien armé, garde son palais,
tout ce qui lui appartient est en sécurité.
Mais si un plus fort survient et triomphe de lui,
il lui enlève son armement, auquel il se fiait,
et il distribue tout ce dont il l’a dépouillé.
Celui qui n’est pas avec moi est contre moi ;
celui qui ne rassemble pas avec moi disperse. »
Le règne de Dieu est venu jusqu’à vous
Guérison miraculeuse d’un muet. Sans doute assez émouvants, ces tout premiers mots d’un homme si longtemps empêché de parler ! Quels furent-ils ? Les premiers d’un homme enfin libéré de sa misère… Les foules furent, on le comprend, dans l’admiration. Mais de l’admiration, certains parmi eux ont perdu la vertu, et sont d’emblée dans la discutaille. C’est à peine s’ils font attention au miracle. Ont-ils seulement vu cet homme, emmuré sans doute depuis des années dans son mal ? Ont-ils compati à sa souffrance, participé à sa joie ? Là n’est pas leur souci.
En un sens, ils n’ont pas tort. Ils ne se laissent pas impressionner par le spectaculaire. Ce sont hommes de rectitude, ils ne veulent pas se laisser abuser. Un prodige certes, mais à quel prix ? Ils veulent savoir pour qui roule ce jeune rabbi et d’où lui vient son pouvoir exceptionnel. Leur souci de vérité en un sens les honore.
Pourtant, leur approche du monde est trop excessivement juridique. Dans leur besoin de savoir si le miracle est casher ou non, ils font montre de méfiance plus que d’espérance. Ils veulent garder le contrôle. Mais acceptent-ils encore de se laisser surprendre ?
« Le règne de Dieu est venu jusqu’à vous », leur dit pourtant Jésus. Phrase incroyable en vérité, qui nous dit à quel point, visible ou non, la grâce de Dieu nous cerne de toute part. Il vient jusqu’à nous, et ne cesse de venir. De cela, savons-nous nous mettre en présence, plutôt que de le mettre en question ?
Diacre Patrick LAUDET