En ce temps-là,
comme les disciples de Jean le Baptiste et les pharisiens jeûnaient,
on vint demander à Jésus :
« Pourquoi, alors que les disciples de Jean
et les disciples des Pharisiens jeûnent,
tes disciples ne jeûnent-ils pas ? »
Jésus leur dit :
« Les invités de la noce pourraient-ils jeûner,
pendant que l’Époux est avec eux ?
Tant qu’ils ont l’Époux avec eux,
ils ne peuvent pas jeûner.
Mais des jours viendront où l’Époux leur sera enlevé ;
alors, ce jour-là, ils jeûneront.
Personne ne raccommode un vieux vêtement
avec une pièce d’étoffe neuve ;
autrement le morceau neuf ajouté tire sur le vieux tissu
et la déchirure s’agrandit.
Ou encore, personne ne met du vin nouveau
dans de vieilles outres ;
car alors, le vin fera éclater les outres,
et l’on perd à la fois le vin et les outres.
À vin nouveau, outres neuves. »
Évangile de Marc, chapitre 2. Jésus n’a pas chômé ! Il vient d’appeler Lévi, le publicain. Il a libéré un possédé, guéri la belle-mère de Pierre. Un homme est même reparti, son brancard à la main. Tout cela creuse !
Le voilà donc à table, dans sa maison, où il mange avec ses disciples. Quoi de plus normal ? Son humanité, il lui faut bien la restaurer. Mais tout de même : il mange avec les publicains et les pécheurs ! Les malentendus commencent, ou plutôt continuent. Certains, prêts à le suivre, s’offusquent d’un manque de zèle. N’osant le critiquer de front, ils visent les disciples : Pourquoi tes disciples ne jeûnent-ils pas ?
Touchant reproche en vérité, qui en dit long sur leur cécité. Ils n’ont rien deviné de celui qui, là déjà, s’offrait à rompre avec eux le pain. En faisant ainsi la fine bouche, savent-ils bien ce qu’ils font ? Quant à la réponse de Jésus, qui pouvait la comprendre ? Les invités de la noce pourraient-il jeûner, pendant que l’Époux est avec eux ? Mais de quoi donc parle cet homme ? D’époux ? De noces ?
A leur soif de règles, il a répondu par la confidence voilée de son mystère. Face à leur débat liturgique, il révèle en creux l’attente de son propre cœur, altéré. C’est l’Épouse qu’il désire. Mais quand viendra-t-elle librement à sa table ? En voyant ces pauvres-là contester, il pense pourtant à l’Église, sainte. Il songe secrètement à la Cène, à toutes les eucharisties à venir. Mais à cet instant, en les entendant récriminer, il mesure tout le chemin qui reste à parcourir.
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc (Mc 2, 18-22)
En ce temps-là,
comme les disciples de Jean le Baptiste et les pharisiens jeûnaient,
on vint demander à Jésus :
« Pourquoi, alors que les disciples de Jean
et les disciples des Pharisiens jeûnent,
tes disciples ne jeûnent-ils pas ? »
Jésus leur dit :
« Les invités de la noce pourraient-ils jeûner,
pendant que l’Époux est avec eux ?
Tant qu’ils ont l’Époux avec eux,
ils ne peuvent pas jeûner.
Mais des jours viendront où l’Époux leur sera enlevé ;
alors, ce jour-là, ils jeûneront.
Personne ne raccommode un vieux vêtement
avec une pièce d’étoffe neuve ;
autrement le morceau neuf ajouté tire sur le vieux tissu
et la déchirure s’agrandit.
Ou encore, personne ne met du vin nouveau
dans de vieilles outres ;
car alors, le vin fera éclater les outres,
et l’on perd à la fois le vin et les outres.
À vin nouveau, outres neuves. »
L’Époux avec eux
Évangile de Marc, chapitre 2. Jésus n’a pas chômé ! Il vient d’appeler Lévi, le publicain. Il a libéré un possédé, guéri la belle-mère de Pierre. Un homme est même reparti, son brancard à la main. Tout cela creuse !
Le voilà donc à table, dans sa maison, où il mange avec ses disciples. Quoi de plus normal ? Son humanité, il lui faut bien la restaurer. Mais tout de même : il mange avec les publicains et les pécheurs ! Les malentendus commencent, ou plutôt continuent. Certains, prêts à le suivre, s’offusquent d’un manque de zèle. N’osant le critiquer de front, ils visent les disciples : Pourquoi tes disciples ne jeûnent-ils pas ?
Touchant reproche en vérité, qui en dit long sur leur cécité. Ils n’ont rien deviné de celui qui, là déjà, s’offrait à rompre avec eux le pain. En faisant ainsi la fine bouche, savent-ils bien ce qu’ils font ? Quant à la réponse de Jésus, qui pouvait la comprendre ? Les invités de la noce pourraient-il jeûner, pendant que l’Époux est avec eux ? Mais de quoi donc parle cet homme ? D’époux ? De noces ?
A leur soif de règles, il a répondu par la confidence voilée de son mystère. Face à leur débat liturgique, il révèle en creux l’attente de son propre cœur, altéré. C’est l’Épouse qu’il désire. Mais quand viendra-t-elle librement à sa table ? En voyant ces pauvres-là contester, il pense pourtant à l’Église, sainte. Il songe secrètement à la Cène, à toutes les eucharisties à venir. Mais à cet instant, en les entendant récriminer, il mesure tout le chemin qui reste à parcourir.
Diacre Patrick LAUDET