Le premier jour de la semaine,
Marie Madeleine se rend au tombeau de grand matin ;
c’était encore les ténèbres.
Elle s’aperçoit que la pierre a été enlevée du tombeau.
Elle se tenait près du tombeau,
au-dehors, tout en pleurs.
Et en pleurant,
elle se pencha vers le tombeau.
Elle aperçoit deux anges vêtus de blanc,
assis l’un à la tête et l’autre aux pieds,
à l’endroit où avait reposé le corps de Jésus.
Ils lui demandent :
« Femme, pourquoi pleures-tu ? »
Elle leur répond :
« On a enlevé mon Seigneur,
et je ne sais pas où on l’a déposé. »
Ayant dit cela, elle se retourna ;
elle aperçoit Jésus qui se tenait là,
mais elle ne savait pas que c’était Jésus.
Jésus lui dit :
« Femme, pourquoi pleures-tu ?
Qui cherches-tu ? »
Le prenant pour le jardinier, elle lui répond :
« Si c’est toi qui l’as emporté,
dis-moi où tu l’as déposé,
et moi, j’irai le prendre. »
Jésus lui dit alors :
« Marie ! »
S’étant retournée, elle lui dit en hébreu :
« Rabbouni ! »,
c’est-à-dire : Maître.
Jésus reprend :
« Ne me retiens pas,
car je ne suis pas encore monté vers le Père.
Va trouver mes frères pour leur dire
que je monte vers mon Père et votre Père,
vers mon Dieu et votre Dieu. »
Marie Madeleine s’en va donc annoncer aux disciples :
« J’ai vu le Seigneur ! »,
et elle raconta ce qu’il lui avait dit.
Le christianisme n’est pas d’abord une morale, ni un embourgeoisement de la foi, propre à mettre en avant les dames patronnesses qui font l’aumône. La vraie foi rayonne dans la chair, quand bien même celle-ci se serait d’abord perdue dans la prostitution. Rahab déjà, la putain de Jéricho, sera la mère de Booz et entrera dans la lignée des matriarches qui feront la généalogie du Christ. Jésus le déclare clairement dans l’Évangile de Matthieu (21, 31) : « les prostituées entrent avant vous dans le royaume de Dieu ». Est-il si étonnant qu’il réserve à Madeleine la première de ses apparitions de Ressuscité ?
On connaît la méprise au petit matin. Elle le prend pour le gardien, ou le jardinier. Comme si remontait à la mémoire, par son erreur, l’épisode d’un autre jardin, originel celui-là : histoire de solder une vieille affaire. D’un jardin à l’autre. Au premier regard, elle n’identifie pas Jésus. Inattention de Madeleine ? Ou plutôt délicatesse du Ressuscité, qui voile encore sa gloire et tamise sa splendeur pour ménager l’œil humain, lui laisser du temps pour s’accommoder. Dieu n’en finira jamais de se mettre à notre portée. Mais à la voix, plus aucun doute. « Marie ! » Les brebis connaissent la voix du berger.
Puisse chacun de nous entendre un jour cette voix du Ressuscité, le grain d’une voix si douce et ferme. A chacune de nos Pâques, au jardin de tous nos tombeaux, elle est là qui attend, pour prononcer notre nom, et nous assurer que la mort n’a pas le dernier mot.
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean (Jn 20, 1.11-18)
Le premier jour de la semaine,
Marie Madeleine se rend au tombeau de grand matin ;
c’était encore les ténèbres.
Elle s’aperçoit que la pierre a été enlevée du tombeau.
Elle se tenait près du tombeau,
au-dehors, tout en pleurs.
Et en pleurant,
elle se pencha vers le tombeau.
Elle aperçoit deux anges vêtus de blanc,
assis l’un à la tête et l’autre aux pieds,
à l’endroit où avait reposé le corps de Jésus.
Ils lui demandent :
« Femme, pourquoi pleures-tu ? »
Elle leur répond :
« On a enlevé mon Seigneur,
et je ne sais pas où on l’a déposé. »
Ayant dit cela, elle se retourna ;
elle aperçoit Jésus qui se tenait là,
mais elle ne savait pas que c’était Jésus.
Jésus lui dit :
« Femme, pourquoi pleures-tu ?
Qui cherches-tu ? »
Le prenant pour le jardinier, elle lui répond :
« Si c’est toi qui l’as emporté,
dis-moi où tu l’as déposé,
et moi, j’irai le prendre. »
Jésus lui dit alors :
« Marie ! »
S’étant retournée, elle lui dit en hébreu :
« Rabbouni ! »,
c’est-à-dire : Maître.
Jésus reprend :
« Ne me retiens pas,
car je ne suis pas encore monté vers le Père.
Va trouver mes frères pour leur dire
que je monte vers mon Père et votre Père,
vers mon Dieu et votre Dieu. »
Marie Madeleine s’en va donc annoncer aux disciples :
« J’ai vu le Seigneur ! »,
et elle raconta ce qu’il lui avait dit.
Le prenant pour le jardinier
Le christianisme n’est pas d’abord une morale, ni un embourgeoisement de la foi, propre à mettre en avant les dames patronnesses qui font l’aumône. La vraie foi rayonne dans la chair, quand bien même celle-ci se serait d’abord perdue dans la prostitution. Rahab déjà, la putain de Jéricho, sera la mère de Booz et entrera dans la lignée des matriarches qui feront la généalogie du Christ. Jésus le déclare clairement dans l’Évangile de Matthieu (21, 31) : « les prostituées entrent avant vous dans le royaume de Dieu ». Est-il si étonnant qu’il réserve à Madeleine la première de ses apparitions de Ressuscité ?
On connaît la méprise au petit matin. Elle le prend pour le gardien, ou le jardinier. Comme si remontait à la mémoire, par son erreur, l’épisode d’un autre jardin, originel celui-là : histoire de solder une vieille affaire. D’un jardin à l’autre. Au premier regard, elle n’identifie pas Jésus. Inattention de Madeleine ? Ou plutôt délicatesse du Ressuscité, qui voile encore sa gloire et tamise sa splendeur pour ménager l’œil humain, lui laisser du temps pour s’accommoder. Dieu n’en finira jamais de se mettre à notre portée. Mais à la voix, plus aucun doute. « Marie ! » Les brebis connaissent la voix du berger.
Puisse chacun de nous entendre un jour cette voix du Ressuscité, le grain d’une voix si douce et ferme. A chacune de nos Pâques, au jardin de tous nos tombeaux, elle est là qui attend, pour prononcer notre nom, et nous assurer que la mort n’a pas le dernier mot.
Diacre Patrick LAUDET