En ce temps-là,
Jésus était en train d’enseigner dans une synagogue,
le jour du sabbat.
Voici qu’il y avait là une femme, possédée par un esprit
qui la rendait infirme depuis dix-huit ans ;
elle était toute courbée
et absolument incapable de se redresser.
Quand Jésus la vit, il l’interpella et lui dit :
« Femme, te voici délivrée de ton infirmité. »
Et il lui imposa les mains.
À l’instant même elle redevint droite
et rendait gloire à Dieu.
Alors le chef de la synagogue, indigné
de voir Jésus faire une guérison le jour du sabbat,
prit la parole et dit à la foule :
« Il y a six jours pour travailler ;
venez donc vous faire guérir ces jours-là,
et non pas le jour du sabbat. »
Le Seigneur lui répliqua :
« Hypocrites !
Chacun de vous, le jour du sabbat,
ne détache-t-il pas de la mangeoire son bœuf ou son âne
pour le mener boire ?
Alors cette femme, une fille d’Abraham,
que Satan avait liée voici dix-huit ans,
ne fallait-il pas la délivrer de ce lien le jour du sabbat ? »
À ces paroles de Jésus,
tous ses adversaires furent remplis de honte,
et toute la foule était dans la joie
à cause de toutes les actions éclatantes qu’il faisait.
Jésus a aimé le sabbat plus que quiconque ! De doux souvenirs des sabbats familiaux à Nazareth, il en a plein la tête. Il revoit sa mère en faire le pain. Il revoie Joseph lui apprenant à dire le Kiddoush sur la coupe de vin. Il en a aimé les règles, l’exigence et la joie. Comme personne, il en sait le prix, en comprend la valeur. Lui qui est Dieu, il sait bien quelle pédagogie le Père a déployé en demandant de telles exigences rituelles à son peuple, pour le sanctifier, pas pour le corseter. Mais du haut de ses meilleures intentions, Dieu avait-il tout vu ? Maintenant qu’il est venu habiter parmi les hommes, son regard ne peut plus être exactement le même. Homme parmi les hommes, il prend fait et cause pour eux d’une manière très inédite. Par sa venue dans le monde, les temps vont donc changer, et les règles aussi : voici qu’il y eut ce jour-là, à quelques mètres de lui, une pauvre femme, qui souffrait depuis dix-huit ans. Dix-huit ans ! Elle est là, si près de lui, si écrasée de misère. Un bon juif ne se serait pas permis d’enfreindre la Loi un jour de sabbat, mais Dieu lui-même ? Celui même qui en a posé l’exigence peut désormais en déclarer l’urgence : aucune règle ne tient devant une vie en souffrance. Devant un être courbé sous le poids de l’épreuve et incapable de se redresser, il le relève, sabbat ou pas. Les relevailles, celle de nos misères comme celle du tombeau, c’est vraiment son affaire. Pour nous relever, pour nous sauver, du sabbat, ce jour-là, il a pris la place, à jamais.
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc » (Lc 13, 10-17)
En ce temps-là,
Jésus était en train d’enseigner dans une synagogue,
le jour du sabbat.
Voici qu’il y avait là une femme, possédée par un esprit
qui la rendait infirme depuis dix-huit ans ;
elle était toute courbée
et absolument incapable de se redresser.
Quand Jésus la vit, il l’interpella et lui dit :
« Femme, te voici délivrée de ton infirmité. »
Et il lui imposa les mains.
À l’instant même elle redevint droite
et rendait gloire à Dieu.
Alors le chef de la synagogue, indigné
de voir Jésus faire une guérison le jour du sabbat,
prit la parole et dit à la foule :
« Il y a six jours pour travailler ;
venez donc vous faire guérir ces jours-là,
et non pas le jour du sabbat. »
Le Seigneur lui répliqua :
« Hypocrites !
Chacun de vous, le jour du sabbat,
ne détache-t-il pas de la mangeoire son bœuf ou son âne
pour le mener boire ?
Alors cette femme, une fille d’Abraham,
que Satan avait liée voici dix-huit ans,
ne fallait-il pas la délivrer de ce lien le jour du sabbat ? »
À ces paroles de Jésus,
tous ses adversaires furent remplis de honte,
et toute la foule était dans la joie
à cause de toutes les actions éclatantes qu’il faisait.
Délivrer, le jour du sabbat.
Jésus a aimé le sabbat plus que quiconque ! De doux souvenirs des sabbats familiaux à Nazareth, il en a plein la tête. Il revoit sa mère en faire le pain. Il revoie Joseph lui apprenant à dire le Kiddoush sur la coupe de vin. Il en a aimé les règles, l’exigence et la joie. Comme personne, il en sait le prix, en comprend la valeur. Lui qui est Dieu, il sait bien quelle pédagogie le Père a déployé en demandant de telles exigences rituelles à son peuple, pour le sanctifier, pas pour le corseter. Mais du haut de ses meilleures intentions, Dieu avait-il tout vu ? Maintenant qu’il est venu habiter parmi les hommes, son regard ne peut plus être exactement le même. Homme parmi les hommes, il prend fait et cause pour eux d’une manière très inédite. Par sa venue dans le monde, les temps vont donc changer, et les règles aussi : voici qu’il y eut ce jour-là, à quelques mètres de lui, une pauvre femme, qui souffrait depuis dix-huit ans. Dix-huit ans ! Elle est là, si près de lui, si écrasée de misère. Un bon juif ne se serait pas permis d’enfreindre la Loi un jour de sabbat, mais Dieu lui-même ? Celui même qui en a posé l’exigence peut désormais en déclarer l’urgence : aucune règle ne tient devant une vie en souffrance. Devant un être courbé sous le poids de l’épreuve et incapable de se redresser, il le relève, sabbat ou pas. Les relevailles, celle de nos misères comme celle du tombeau, c’est vraiment son affaire. Pour nous relever, pour nous sauver, du sabbat, ce jour-là, il a pris la place, à jamais.
Diacre Patrick LAUDET