Dans la synagogue de Nazareth,
Jésus déclara :
« Amen, je vous le dis :
aucun prophète ne trouve un accueil favorable dans son pays.
En vérité, je vous le dis :
Au temps du prophète Élie,
lorsque pendant trois ans et demi le ciel retint la pluie,
et qu’une grande famine se produisit sur toute la terre,
il y avait beaucoup de veuves en Israël ;
pourtant Élie ne fut envoyé vers aucune d’entre elles,
mais bien dans la ville de Sarepta, au pays de Sidon,
chez une veuve étrangère.
Au temps du prophète Élisée,
il y avait beaucoup de lépreux en Israël ;
et aucun d’eux n’a été purifié,
mais bien Naaman le Syrien. »
À ces mots, dans la synagogue,
tous devinrent furieux.
Ils se levèrent,
poussèrent Jésus hors de la ville,
et le menèrent jusqu’à un escarpement
de la colline où leur ville est construite,
pour le précipiter en bas.
Mais lui, passant au milieu d’eux,
allait son chemin.
Hommage à sa vie d’homme ? Au début de sa vie publique, Jésus veut-il donc revenir à Nazareth ? Nazareth, ses rues, ses maisons, ses odeurs, ses cris, il les connaît bien. Ils sont ceux de son enfance. Il les aime, il aurait aimé être compris, là au moins. Il n’en sera rien. Il est venu quand même. C’est qu’il ne se donne jamais à proportion du résultat.
A la synagogue, il va lire dans le livre d’Isaïe, et laisser entendre qu’il est le Messie. Peut-il leur dire autre chose, quoi de plus essentiel ? Cette parole de l’Écriture, c’est aujourd’hui qu’elle s’accomplit. Il va prononcer devant eux, les siens, cette phrase incroyable, violemment blasphématoire si elle est fausse. Un court instant, les fidèles de la synagogue vont rester en admiration. Un très court instant ! Car ils sont vite repris par la méfiance. Le fils du charpentier, le Messie d’Israël ? Ils ne peuvent pas y croire ! Ils ne peuvent pas croire pas en lui, peut-être aussi parce qu’ils ne croient pas assez en eux : que peut-il sortir de bon de Nazareth, ils sont sans doute les premiers à le répéter.
L’enchainement est poignant : ils le mènent alors au sommet d’une falaise pour le précipiter en bas. Voilà Nazareth en furie ! Ainsi va le monde…On l’imagine, passant au milieu d’eux, allant son chemin, fendant la foule comme une mer déchaînée. Curieux « passage », comme une toute première Pâque. Il a dû avoir le cœur bien lourd, lourd de tous nos refus, de tout notre péché, déjà. La route sera longue. Elle commence à Nazareth, elle finira au Golgotha. Mais en chemin, sur son passage, des veuves et des lépreux sauront eux le reconnaître et, du fond de leur misère, tourner vers lui leur beau visage de pauvres.
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (Lc 4, 24-30)
Dans la synagogue de Nazareth,
Jésus déclara :
« Amen, je vous le dis :
aucun prophète ne trouve un accueil favorable dans son pays.
En vérité, je vous le dis :
Au temps du prophète Élie,
lorsque pendant trois ans et demi le ciel retint la pluie,
et qu’une grande famine se produisit sur toute la terre,
il y avait beaucoup de veuves en Israël ;
pourtant Élie ne fut envoyé vers aucune d’entre elles,
mais bien dans la ville de Sarepta, au pays de Sidon,
chez une veuve étrangère.
Au temps du prophète Élisée,
il y avait beaucoup de lépreux en Israël ;
et aucun d’eux n’a été purifié,
mais bien Naaman le Syrien. »
À ces mots, dans la synagogue,
tous devinrent furieux.
Ils se levèrent,
poussèrent Jésus hors de la ville,
et le menèrent jusqu’à un escarpement
de la colline où leur ville est construite,
pour le précipiter en bas.
Mais lui, passant au milieu d’eux,
allait son chemin.
La Synagogue de Nazareth
Hommage à sa vie d’homme ? Au début de sa vie publique, Jésus veut-il donc revenir à Nazareth ? Nazareth, ses rues, ses maisons, ses odeurs, ses cris, il les connaît bien. Ils sont ceux de son enfance. Il les aime, il aurait aimé être compris, là au moins. Il n’en sera rien. Il est venu quand même. C’est qu’il ne se donne jamais à proportion du résultat.
A la synagogue, il va lire dans le livre d’Isaïe, et laisser entendre qu’il est le Messie. Peut-il leur dire autre chose, quoi de plus essentiel ? Cette parole de l’Écriture, c’est aujourd’hui qu’elle s’accomplit. Il va prononcer devant eux, les siens, cette phrase incroyable, violemment blasphématoire si elle est fausse. Un court instant, les fidèles de la synagogue vont rester en admiration. Un très court instant ! Car ils sont vite repris par la méfiance. Le fils du charpentier, le Messie d’Israël ? Ils ne peuvent pas y croire ! Ils ne peuvent pas croire pas en lui, peut-être aussi parce qu’ils ne croient pas assez en eux : que peut-il sortir de bon de Nazareth, ils sont sans doute les premiers à le répéter.
L’enchainement est poignant : ils le mènent alors au sommet d’une falaise pour le précipiter en bas. Voilà Nazareth en furie ! Ainsi va le monde…On l’imagine, passant au milieu d’eux, allant son chemin, fendant la foule comme une mer déchaînée. Curieux « passage », comme une toute première Pâque. Il a dû avoir le cœur bien lourd, lourd de tous nos refus, de tout notre péché, déjà. La route sera longue. Elle commence à Nazareth, elle finira au Golgotha. Mais en chemin, sur son passage, des veuves et des lépreux sauront eux le reconnaître et, du fond de leur misère, tourner vers lui leur beau visage de pauvres.
Diacre Patrick LAUDET