En ce temps-là,
Jésus disait au chef des pharisiens qui l’avait invité :
« Quand tu donnes un déjeuner ou un dîner,
n’invite pas tes amis, ni tes frères,
ni tes parents, ni de riches voisins ;
sinon, eux aussi te rendraient l’invitation
et ce serait pour toi un don en retour.
Au contraire, quand tu donnes une réception,
invite des pauvres, des estropiés,
des boiteux, des aveugles ;
heureux seras-tu,
parce qu’ils n’ont rien à te donner en retour :
cela te sera rendu à la résurrection des justes. »
Jésus bouscule les lois mondaines du bien recevoir. Sans doute taquine-t-il un peu son hôte, chef des pharisiens qui l’avait invité à dîner. Au risque de bafouer l’usage et de manquer aux usages ordinaires de la courtoisie, Jésus ne rendra donc pas l’invitation ! Il va même jusqu’à faire de l’entorse une règle de la vie chrétienne. Le potlatch n’est pas évangélique.
Que nos dons soient vraiment gratuits, et libres de tout calcul ! Aucun retour sur investissement à espérer ! Quoi de plus difficile en vérité, quand nous donnons, de ne pas y mettre l’escompte d’un petit bénéfice, sinon d’une invitation en retour, au moins d’une reconnaissance. Rabelais avait fait en son temps « l’éloge des dettes », sûr que les trop bons comptes ne font pas les bons amis ! Heureux monde celui où tous doivent à tous, sans possibilité de remboursement ! Donner à fonds perdus, bel idéal que le Christ nous assigne.
Et pourtant ? Rien n’est mystérieusement perdu, et tout sera « rendu à la résurrection des justes » ! La résurrection des justes, qui n’est donc pas qu’une affaire de réanimation des morts mais un grand moment, inimaginable, de rétribution universelle. Non, Jésus ne rendra pas l’invitation à dîner au pharisien, mais alors, qu’est-ce qui lui sera immanquablement rendu ?
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (Lc 14, 12-14)
En ce temps-là,
Jésus disait au chef des pharisiens qui l’avait invité :
« Quand tu donnes un déjeuner ou un dîner,
n’invite pas tes amis, ni tes frères,
ni tes parents, ni de riches voisins ;
sinon, eux aussi te rendraient l’invitation
et ce serait pour toi un don en retour.
Au contraire, quand tu donnes une réception,
invite des pauvres, des estropiés,
des boiteux, des aveugles ;
heureux seras-tu,
parce qu’ils n’ont rien à te donner en retour :
cela te sera rendu à la résurrection des justes. »
Quand tu donnes une réception.
Jésus bouscule les lois mondaines du bien recevoir. Sans doute taquine-t-il un peu son hôte, chef des pharisiens qui l’avait invité à dîner. Au risque de bafouer l’usage et de manquer aux usages ordinaires de la courtoisie, Jésus ne rendra donc pas l’invitation ! Il va même jusqu’à faire de l’entorse une règle de la vie chrétienne. Le potlatch n’est pas évangélique.
Que nos dons soient vraiment gratuits, et libres de tout calcul ! Aucun retour sur investissement à espérer ! Quoi de plus difficile en vérité, quand nous donnons, de ne pas y mettre l’escompte d’un petit bénéfice, sinon d’une invitation en retour, au moins d’une reconnaissance. Rabelais avait fait en son temps « l’éloge des dettes », sûr que les trop bons comptes ne font pas les bons amis ! Heureux monde celui où tous doivent à tous, sans possibilité de remboursement ! Donner à fonds perdus, bel idéal que le Christ nous assigne.
Et pourtant ? Rien n’est mystérieusement perdu, et tout sera « rendu à la résurrection des justes » ! La résurrection des justes, qui n’est donc pas qu’une affaire de réanimation des morts mais un grand moment, inimaginable, de rétribution universelle. Non, Jésus ne rendra pas l’invitation à dîner au pharisien, mais alors, qu’est-ce qui lui sera immanquablement rendu ?
Diacre Patrick LAUDET