En ce temps-là,
Jean le Baptiste proclamait :
« Voici venir derrière moi
celui qui est plus fort que moi ;
je ne suis pas digne de m’abaisser
pour défaire la courroie de ses sandales.
Moi, je vous ai baptisés avec de l’eau ;
lui vous baptisera dans l’Esprit Saint. »
En ces jours-là,
Jésus vint de Nazareth, ville de Galilée,
et il fut baptisé par Jean dans le Jourdain.
Et aussitôt, en remontant de l’eau,
il vit les cieux se déchirer
et l’Esprit descendre sur lui comme une colombe.
Il y eut une voix venant des cieux :
« Tu es mon Fils bien-aimé ;
en toi, je trouve ma joie. »
L’épiphanie du Jourdain ! Le colossal Jean-Baptiste voulait y tremper tout Israël pour un baptême de conversion. Ce jour-là, qui vit-il arriver de Nazareth ? Jésus, son cousin, le fils du charpentier ! Jusqu’où savait-il que ce Messie dont il proclamait la venue imminente, c’était lui ! Avaient-ils naguère échangé là-dessus ? S’étaient-ils fait confidence de leur vocation ? L’a-t-il compris ce jour-là, en le voyant s’approcher ? Ce qui est si émouvant dans la scène, c’est que Jésus, comme les autres, a voulu prendre discrètement rang dans la file. Dans un fleuve dont le nom hébraïque signifie « descendre », il est lui aussi « descendu ».
Et aussitôt, en remontant de l’eau, il vit les cieux se déchirer et l’Esprit descendre sur lui comme une colombe. Curieusement, ce que rapporte l’évangéliste, ce n’est pas tant le phénomène surnaturel, que d’autres ont bien dû voir aussi, que le regard même du Christ sur ce qui se passe, à cet instant si solennel. Comment Jésus regarda-t-il à cet instant les cieux se déchirer ? Qui a vu, dans ses yeux, la profondeur d’une touchante gravité face à la tâche qui l’attend ? Qui a vu alors dans son regard l’intensité de l’amour pour ces hommes et femmes au milieu de qui, lui qui n’en n’avait pas besoin, il venait de recevoir le baptême ! Tu es mon fils bien aimé ; en toi, je trouve ma joie. Comme il a dû aussi tressaillir à cette voix dont il connaît le secret ! Ces mots, c’est à lui que le Père les adresse. Mais un long chemin s’ouvre à lui maintenant : ces mots, il lui faut désormais nous faire comprendre que c’est à chacun de nous surtout que le Père veut les faire entendre. Un bien long chemin, dont il n’est pas sûr qu’il ne soit jamais achevé.
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc (Mc 1, 7-11)
En ce temps-là,
Jean le Baptiste proclamait :
« Voici venir derrière moi
celui qui est plus fort que moi ;
je ne suis pas digne de m’abaisser
pour défaire la courroie de ses sandales.
Moi, je vous ai baptisés avec de l’eau ;
lui vous baptisera dans l’Esprit Saint. »
En ces jours-là,
Jésus vint de Nazareth, ville de Galilée,
et il fut baptisé par Jean dans le Jourdain.
Et aussitôt, en remontant de l’eau,
il vit les cieux se déchirer
et l’Esprit descendre sur lui comme une colombe.
Il y eut une voix venant des cieux :
« Tu es mon Fils bien-aimé ;
en toi, je trouve ma joie. »
Tu es mon Fils bien-aimé
L’épiphanie du Jourdain ! Le colossal Jean-Baptiste voulait y tremper tout Israël pour un baptême de conversion. Ce jour-là, qui vit-il arriver de Nazareth ? Jésus, son cousin, le fils du charpentier ! Jusqu’où savait-il que ce Messie dont il proclamait la venue imminente, c’était lui ! Avaient-ils naguère échangé là-dessus ? S’étaient-ils fait confidence de leur vocation ? L’a-t-il compris ce jour-là, en le voyant s’approcher ? Ce qui est si émouvant dans la scène, c’est que Jésus, comme les autres, a voulu prendre discrètement rang dans la file. Dans un fleuve dont le nom hébraïque signifie « descendre », il est lui aussi « descendu ».
Et aussitôt, en remontant de l’eau, il vit les cieux se déchirer et l’Esprit descendre sur lui comme une colombe. Curieusement, ce que rapporte l’évangéliste, ce n’est pas tant le phénomène surnaturel, que d’autres ont bien dû voir aussi, que le regard même du Christ sur ce qui se passe, à cet instant si solennel. Comment Jésus regarda-t-il à cet instant les cieux se déchirer ? Qui a vu, dans ses yeux, la profondeur d’une touchante gravité face à la tâche qui l’attend ? Qui a vu alors dans son regard l’intensité de l’amour pour ces hommes et femmes au milieu de qui, lui qui n’en n’avait pas besoin, il venait de recevoir le baptême ! Tu es mon fils bien aimé ; en toi, je trouve ma joie. Comme il a dû aussi tressaillir à cette voix dont il connaît le secret ! Ces mots, c’est à lui que le Père les adresse. Mais un long chemin s’ouvre à lui maintenant : ces mots, il lui faut désormais nous faire comprendre que c’est à chacun de nous surtout que le Père veut les faire entendre. Un bien long chemin, dont il n’est pas sûr qu’il ne soit jamais achevé.
Diacre Patrick LAUDET