En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Comme le Père m’a aimé,
moi aussi je vous ai aimés.
Demeurez dans mon amour.
Si vous gardez mes commandements,
vous demeurerez dans mon amour,
comme moi, j’ai gardé les commandements de mon Père,
et je demeure dans son amour.
Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous,
et que votre joie soit parfaite.
Mon commandement, le voici :
Aimez-vous les uns les autres
comme je vous ai aimés.
Il n’y a pas de plus grand amour
que de donner sa vie pour ceux qu’on aime.
Vous êtes mes amis
si vous faites ce que je vous commande.
Je ne vous appelle plus serviteurs,
car le serviteur ne sait pas ce que fait son maître ;
je vous appelle mes amis,
car tout ce que j’ai entendu de mon Père,
je vous l’ai fait connaître.
Ce n’est pas vous qui m’avez choisi,
c’est moi qui vous ai choisis et établis
afin que vous alliez,
que vous portiez du fruit,
et que votre fruit demeure.
Alors, tout ce que vous demanderez au Père en mon nom,
il vous le donnera.
Voici ce que je vous commande :
c’est de vous aimer les uns les autres. »
Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime. Cette phrase si bouleversante, Jésus ne nous la donne pas dans une perspective de performance. Jésus n’est pas très adepte des classements ni des hit-parades. Même si l’acte d’aimer évidemment n’engage pas la même intensité selon qu’il s’agit du chocolat ou d’un frère, il ne veut pas d’abord établir un nomenclature des types d’amour et mettre au pinacle cette forme-là d’amour, valeureuse, qui aime jusqu’au don de sa vie. Il sait bien que tant d’hommes et de femmes essaient d’aimer, sans réussir à aller au sommet, jusqu’au don de soi ; c’est déjà très beau, et il les bénit. Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime. Est-ce affaire de hiérarchie, de performance dans l’amour et d’une aspiration à la grandeur, dont on pourrait s’enorgueillir comme par héroïsme ? Mystérieuse grandeur, qui n’est pas affaire de taille, mais de grâce. Comment bien entendre ce superlatif ? C’est que l’agapè, quand nous y touchons, nous anoblit secrètement en nous configurant au Christ lui-même. C’est alors la grandeur de la divinité qui nous est conférée, davantage que notre propre grandeur qui est signifiée. Le christianisme n’est pas un athlétisme. Si par grâce, nous touchons un jour à cette profondeur-là de l’amour, c’est d’abord notre humble humanité qui en est grandie. Donner sa vie pour ses amis nous fait entrer alors, au-delà de ce que nous en savons, dans une mystérieuse alliance avec le Christ qui nous introduit au plus bouleversant de l’amour divin. Question de configuration, plus que de qualification ! Comme c’est une grâce, à laquelle il suffit juste de disposer notre cœur, elle ne requière finalement aucun héroïsme. Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime. Bien plus qu’une injonction, c’est surtout une poignante confidence sur lui. Jésus n’a vraiment rien d’un kamikaze et ne nous demande pas de l’être. Sentons-nous bien de quoi il s’agit alors, et à quelle grandeur il nous invite ?
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean (Jn 15, 9-17)
En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Comme le Père m’a aimé,
moi aussi je vous ai aimés.
Demeurez dans mon amour.
Si vous gardez mes commandements,
vous demeurerez dans mon amour,
comme moi, j’ai gardé les commandements de mon Père,
et je demeure dans son amour.
Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous,
et que votre joie soit parfaite.
Mon commandement, le voici :
Aimez-vous les uns les autres
comme je vous ai aimés.
Il n’y a pas de plus grand amour
que de donner sa vie pour ceux qu’on aime.
Vous êtes mes amis
si vous faites ce que je vous commande.
Je ne vous appelle plus serviteurs,
car le serviteur ne sait pas ce que fait son maître ;
je vous appelle mes amis,
car tout ce que j’ai entendu de mon Père,
je vous l’ai fait connaître.
Ce n’est pas vous qui m’avez choisi,
c’est moi qui vous ai choisis et établis
afin que vous alliez,
que vous portiez du fruit,
et que votre fruit demeure.
Alors, tout ce que vous demanderez au Père en mon nom,
il vous le donnera.
Voici ce que je vous commande :
c’est de vous aimer les uns les autres. »
Donner sa vie pour ceux qu’on aime
Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime. Cette phrase si bouleversante, Jésus ne nous la donne pas dans une perspective de performance. Jésus n’est pas très adepte des classements ni des hit-parades. Même si l’acte d’aimer évidemment n’engage pas la même intensité selon qu’il s’agit du chocolat ou d’un frère, il ne veut pas d’abord établir un nomenclature des types d’amour et mettre au pinacle cette forme-là d’amour, valeureuse, qui aime jusqu’au don de sa vie. Il sait bien que tant d’hommes et de femmes essaient d’aimer, sans réussir à aller au sommet, jusqu’au don de soi ; c’est déjà très beau, et il les bénit. Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime. Est-ce affaire de hiérarchie, de performance dans l’amour et d’une aspiration à la grandeur, dont on pourrait s’enorgueillir comme par héroïsme ? Mystérieuse grandeur, qui n’est pas affaire de taille, mais de grâce. Comment bien entendre ce superlatif ? C’est que l’agapè, quand nous y touchons, nous anoblit secrètement en nous configurant au Christ lui-même. C’est alors la grandeur de la divinité qui nous est conférée, davantage que notre propre grandeur qui est signifiée. Le christianisme n’est pas un athlétisme. Si par grâce, nous touchons un jour à cette profondeur-là de l’amour, c’est d’abord notre humble humanité qui en est grandie. Donner sa vie pour ses amis nous fait entrer alors, au-delà de ce que nous en savons, dans une mystérieuse alliance avec le Christ qui nous introduit au plus bouleversant de l’amour divin. Question de configuration, plus que de qualification ! Comme c’est une grâce, à laquelle il suffit juste de disposer notre cœur, elle ne requière finalement aucun héroïsme. Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime. Bien plus qu’une injonction, c’est surtout une poignante confidence sur lui. Jésus n’a vraiment rien d’un kamikaze et ne nous demande pas de l’être. Sentons-nous bien de quoi il s’agit alors, et à quelle grandeur il nous invite ?
Diacre Patrick LAUDET