On célébrait la fête de la dédicace du Temple à Jérusalem.
C’était l’hiver.
Jésus allait et venait dans le Temple,
sous la colonnade de Salomon.
Les Juifs firent cercle autour de lui ;
ils lui disaient :
« Combien de temps vas-tu nous tenir en haleine ?
Si c’est toi le Christ, dis-le nous ouvertement ! »
Jésus leur répondit :
« Je vous l’ai dit, et vous ne croyez pas.
Les œuvres que je fais, moi, au nom de mon Père,
voilà ce qui me rend témoignage.
Mais vous, vous ne croyez pas,
parce que vous n’êtes pas de mes brebis.
Mes brebis écoutent ma voix ;
moi, je les connais, et elles me suivent.
Je leur donne la vie éternelle :
jamais elles ne périront,
et personne ne les arrachera de ma main.
Mon Père, qui me les a données, est plus grand que tout,
et personne ne peut les arracher de la main du Père.
Le Père et moi, nous sommes UN. »
C’était l’hiver. Temps froid sans doute, dans les cœurs autant qu’à Jérusalem. Les soupçons et les récriminations arrivent, ; et les disputailles avec les autorités du Temple. Tout cela finira mal pour lui, il le sait bien. La croix est encore loin, mais il l’empoigne déjà, secrètement. Ce jour-là, au portique de Salomon, comme bientôt à Gethsémani. Comment leur faire comprendre qu’il est le messie, mais pas tout à fait celui qu’ils attendent. Pense-t-il alors à la Galilée, à ces moments de soleil, toutes ces rencontres inoubliables, ces hommes et ces femmes à cœur ouvert, et notamment la samaritaine, à qui il a tout dit ? A Jérusalem, c’est une autre affaire. Pas un endroit pour lui où reposer la tête, ici pas un coin de nature ou une montagne solitaire où se retirer un peu, pour envelopper tout de sa prière et communier avec le Père. Son refuge, il le trouve donc au Temple, précisément sous la colonnade de Salomon, un passage couvert de la partie orientale de l’édifice où l’on est un peu à l’abri de la pluie et du vent. C’était l’hiver. Un triste jour de décembre où la Fête de la dédicace, censée célébrer la restauration du Temple, avait depuis longtemps perdu son âme. Le Temple ! Bâti jadis par Salomon dans un élan d’amour… Que reste-t-il de vrai dans la maison du Père ? C’était l’hiver. Jésus allait et venait dans la Temple, sous la colonnade de Salomon. Il fait les cent pas, il va et vient : à cet instant, et dans ce lieu, on aurait aimé savoir, à chaque pas, ce qu’il avait dans le cœur. Le refuge est précaire, les autorités vont l’encercler, c’est imminent. Sous la colonnade de Salomon. Pour l’heure, c’est là qu’il va et vient. A cet endroit même où Pierre guérira un jour en son nom (Ac 3, 1-11). A cet endroit même où les tout premiers Chrétiens aimeront venir en mémoire de lui. Y puise-t-il de la force ?
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean (Jn 10, 22-30)
On célébrait la fête de la dédicace du Temple à Jérusalem.
C’était l’hiver.
Jésus allait et venait dans le Temple,
sous la colonnade de Salomon.
Les Juifs firent cercle autour de lui ;
ils lui disaient :
« Combien de temps vas-tu nous tenir en haleine ?
Si c’est toi le Christ, dis-le nous ouvertement ! »
Jésus leur répondit :
« Je vous l’ai dit, et vous ne croyez pas.
Les œuvres que je fais, moi, au nom de mon Père,
voilà ce qui me rend témoignage.
Mais vous, vous ne croyez pas,
parce que vous n’êtes pas de mes brebis.
Mes brebis écoutent ma voix ;
moi, je les connais, et elles me suivent.
Je leur donne la vie éternelle :
jamais elles ne périront,
et personne ne les arrachera de ma main.
Mon Père, qui me les a données, est plus grand que tout,
et personne ne peut les arracher de la main du Père.
Le Père et moi, nous sommes UN. »
Sous la colonnade de Salomon
C’était l’hiver. Temps froid sans doute, dans les cœurs autant qu’à Jérusalem. Les soupçons et les récriminations arrivent, ; et les disputailles avec les autorités du Temple. Tout cela finira mal pour lui, il le sait bien. La croix est encore loin, mais il l’empoigne déjà, secrètement. Ce jour-là, au portique de Salomon, comme bientôt à Gethsémani. Comment leur faire comprendre qu’il est le messie, mais pas tout à fait celui qu’ils attendent. Pense-t-il alors à la Galilée, à ces moments de soleil, toutes ces rencontres inoubliables, ces hommes et ces femmes à cœur ouvert, et notamment la samaritaine, à qui il a tout dit ? A Jérusalem, c’est une autre affaire. Pas un endroit pour lui où reposer la tête, ici pas un coin de nature ou une montagne solitaire où se retirer un peu, pour envelopper tout de sa prière et communier avec le Père. Son refuge, il le trouve donc au Temple, précisément sous la colonnade de Salomon, un passage couvert de la partie orientale de l’édifice où l’on est un peu à l’abri de la pluie et du vent. C’était l’hiver. Un triste jour de décembre où la Fête de la dédicace, censée célébrer la restauration du Temple, avait depuis longtemps perdu son âme. Le Temple ! Bâti jadis par Salomon dans un élan d’amour… Que reste-t-il de vrai dans la maison du Père ? C’était l’hiver. Jésus allait et venait dans la Temple, sous la colonnade de Salomon. Il fait les cent pas, il va et vient : à cet instant, et dans ce lieu, on aurait aimé savoir, à chaque pas, ce qu’il avait dans le cœur. Le refuge est précaire, les autorités vont l’encercler, c’est imminent. Sous la colonnade de Salomon. Pour l’heure, c’est là qu’il va et vient. A cet endroit même où Pierre guérira un jour en son nom (Ac 3, 1-11). A cet endroit même où les tout premiers Chrétiens aimeront venir en mémoire de lui. Y puise-t-il de la force ?
Diacre Patrick LAUDET