En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Je m’en vais maintenant auprès de Celui qui m’a envoyé,
et aucun de vous ne me demande : “Où vas-tu ?”
Mais, parce que je vous dis cela,
la tristesse remplit votre cœur.
Pourtant, je vous dis la vérité :
il vaut mieux pour vous que je m’en aille,
car, si je ne m’en vais pas,
le Défenseur ne viendra pas à vous ;
mais si je pars, je vous l’enverrai.
Quand il viendra, il établira la culpabilité du monde
en matière de péché, de justice et de jugement.
En matière de péché,
puisqu’on ne croit pas en moi.
En matière de justice,
puisque je m’en vais auprès du Père,
et que vous ne me verrez plus.
En matière de jugement,
puisque déjà le prince de ce monde est jugé. »
Fin du repas. Il est poignant, le désarroi des apôtres à ce moment-là. Judas vient de quitter la table pour aller faire son sinistre ministère. Tous sentent bien que quelque chose se prépare, ils ne se savent pas bien quoi. Jésus alors s’est levé, et les a regardés longuement ; avec une audace bouleversante, il les apostrophe d’une tendresse qu’il ne contient plus : Petits enfants ! Avec une gravité inhabituelle qu’ils perçoivent tous, il les avertit clairement : c’est pour peu de temps que je suis encore avec vous (Jn, 13, 33). Au pic de l’amour et montant déjà sur une croix que lui seul connaît, il va soudain leur parler comme peut-être il n’a jamais parlé. Un discours qui n’en finit pas. Un discours les larmes aux yeux. Une avalanche d’explications, de révélations, où dans des mots d’homme à hommes, il leur donne alors tout de son mystère, comme il va bientôt nous donner toute sa vie. Pauvres apôtres, évidemment dépassés ! Ces deux ou trois chapitres de Saint Jean que nous lisons en continu ces jours-ci, sont d’incroyable concentrés de théologie. Bien sûr, réécrits après coup, et forcément et rétrospectivement théologiques. Mais poignants ! Quels furent les mots exacts que, ce soir-là, Jésus adressa à ses si chers amis ? Si l’on tient la bonne intonation, si l’on entend d’abord cette volonté folle de tout leur dire, par amour, au-delà de ce qu’ils pouvaient à ce moment-là comprendre, on a des chances d’accéder à la vérité de son discours. Ce soir-là, la tristesse remplissait leur cœur. L’amour faisait déborder le sien.
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean (Jn 16, 5-11)
En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Je m’en vais maintenant auprès de Celui qui m’a envoyé,
et aucun de vous ne me demande : “Où vas-tu ?”
Mais, parce que je vous dis cela,
la tristesse remplit votre cœur.
Pourtant, je vous dis la vérité :
il vaut mieux pour vous que je m’en aille,
car, si je ne m’en vais pas,
le Défenseur ne viendra pas à vous ;
mais si je pars, je vous l’enverrai.
Quand il viendra, il établira la culpabilité du monde
en matière de péché, de justice et de jugement.
En matière de péché,
puisqu’on ne croit pas en moi.
En matière de justice,
puisque je m’en vais auprès du Père,
et que vous ne me verrez plus.
En matière de jugement,
puisque déjà le prince de ce monde est jugé. »
La tristesse remplissait leur cœur.
Fin du repas. Il est poignant, le désarroi des apôtres à ce moment-là. Judas vient de quitter la table pour aller faire son sinistre ministère. Tous sentent bien que quelque chose se prépare, ils ne se savent pas bien quoi. Jésus alors s’est levé, et les a regardés longuement ; avec une audace bouleversante, il les apostrophe d’une tendresse qu’il ne contient plus : Petits enfants ! Avec une gravité inhabituelle qu’ils perçoivent tous, il les avertit clairement : c’est pour peu de temps que je suis encore avec vous (Jn, 13, 33). Au pic de l’amour et montant déjà sur une croix que lui seul connaît, il va soudain leur parler comme peut-être il n’a jamais parlé. Un discours qui n’en finit pas. Un discours les larmes aux yeux. Une avalanche d’explications, de révélations, où dans des mots d’homme à hommes, il leur donne alors tout de son mystère, comme il va bientôt nous donner toute sa vie. Pauvres apôtres, évidemment dépassés ! Ces deux ou trois chapitres de Saint Jean que nous lisons en continu ces jours-ci, sont d’incroyable concentrés de théologie. Bien sûr, réécrits après coup, et forcément et rétrospectivement théologiques. Mais poignants ! Quels furent les mots exacts que, ce soir-là, Jésus adressa à ses si chers amis ? Si l’on tient la bonne intonation, si l’on entend d’abord cette volonté folle de tout leur dire, par amour, au-delà de ce qu’ils pouvaient à ce moment-là comprendre, on a des chances d’accéder à la vérité de son discours. Ce soir-là, la tristesse remplissait leur cœur. L’amour faisait déborder le sien.
Diacre Patrick LAUDET