En ce temps-là,
parmi les disciples,
le Seigneur en désigna encore 72,
et il les envoya deux par deux, en avant de lui,
en toute ville et localité
où lui-même allait se rendre.
Il leur dit :
« La moisson est abondante,
mais les ouvriers sont peu nombreux.
Priez donc le maître de la moisson
d’envoyer des ouvriers pour sa moisson.
Allez ! Voici que je vous envoie
comme des agneaux au milieu des loups.
Ne portez ni bourse, ni sac, ni sandales,
et ne saluez personne en chemin.
Mais dans toute maison où vous entrerez,
dites d’abord :
‘Paix à cette maison.’
S’il y a là un ami de la paix,
votre paix ira reposer sur lui ;
sinon, elle reviendra sur vous.
Restez dans cette maison,
mangeant et buvant ce que l’on vous sert ;
car l’ouvrier mérite son salaire.
Ne passez pas de maison en maison.
Dans toute ville où vous entrerez
et où vous serez accueillis,
mangez ce qui vous est présenté.
Guérissez les malades qui s’y trouvent
et dites-leur :
‘Le règne de Dieu s’est approché de vous.’ »
La moisson est abondante mais les ouvriers peu nombreux. La formule est devenue proverbiale, elle sert souvent, et à juste titre, de verset d’évangile de référence pour les prières pour les vocations. Elle sensibilise ainsi au manque de bras, à la crise du recrutement qui, aujourd’hui, n’affecte pas que le monde de l’enseignement, celui de l’hôpital ou de la restauration, mais aussi l’Église ! Il s’agit donc, comme le demande Jésus, de prier le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour sa moisson. Dont acte. Mais met-on assez d’espérance dans cette prière, teintée de mélancolie dès qu’on regarde les chiffres ? C’est de la pénurie d’ouvriers dont parle Jésus, mais pas du tout de la pauvreté de la moisson ! La moisson est abondante ! Prête-t-on assez attention au début de la formule ? Car il y a un maître de la moisson, il est encore question plus loin de sa moisson. Pénurie d’ouvriers certes, mais abondance de la moisson ! Bien sûr que sans ouvriers pour la récolter, la moisson périmera : mais la moisson est abondante. L’entendons-nous bien ? C’est dans cette certitude-là, assez mystérieuse en vérité, qu’il faut arrimer l’espérance, et trouver l’allant et l’engagement. Quand Saint Paul arriva à Corinthe, qui n’avait rien d’une ville sainte, le Seigneur lui parla en songe et le rassura : je suis avec toi et personne de s’en prendra à toi pour te maltraiter, car dans cette ville j’ai pour moi un peuple nombreux (Ac,18,10). Là ? Un peuple nombreux ? Qui l’eût cru ? Une chose après l’autre, donc. Pénurie d’ouvriers, certes ? Mais d’abord : bien voir que la moisson est abondante ! Et faire confiance à son maître, qui ne la laissera pas se gâter.
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (Lc 10, 1-9)
En ce temps-là,
parmi les disciples,
le Seigneur en désigna encore 72,
et il les envoya deux par deux, en avant de lui,
en toute ville et localité
où lui-même allait se rendre.
Il leur dit :
« La moisson est abondante,
mais les ouvriers sont peu nombreux.
Priez donc le maître de la moisson
d’envoyer des ouvriers pour sa moisson.
Allez ! Voici que je vous envoie
comme des agneaux au milieu des loups.
Ne portez ni bourse, ni sac, ni sandales,
et ne saluez personne en chemin.
Mais dans toute maison où vous entrerez,
dites d’abord :
‘Paix à cette maison.’
S’il y a là un ami de la paix,
votre paix ira reposer sur lui ;
sinon, elle reviendra sur vous.
Restez dans cette maison,
mangeant et buvant ce que l’on vous sert ;
car l’ouvrier mérite son salaire.
Ne passez pas de maison en maison.
Dans toute ville où vous entrerez
et où vous serez accueillis,
mangez ce qui vous est présenté.
Guérissez les malades qui s’y trouvent
et dites-leur :
‘Le règne de Dieu s’est approché de vous.’ »
La moisson est abondante
La moisson est abondante mais les ouvriers peu nombreux. La formule est devenue proverbiale, elle sert souvent, et à juste titre, de verset d’évangile de référence pour les prières pour les vocations. Elle sensibilise ainsi au manque de bras, à la crise du recrutement qui, aujourd’hui, n’affecte pas que le monde de l’enseignement, celui de l’hôpital ou de la restauration, mais aussi l’Église ! Il s’agit donc, comme le demande Jésus, de prier le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour sa moisson. Dont acte. Mais met-on assez d’espérance dans cette prière, teintée de mélancolie dès qu’on regarde les chiffres ? C’est de la pénurie d’ouvriers dont parle Jésus, mais pas du tout de la pauvreté de la moisson ! La moisson est abondante ! Prête-t-on assez attention au début de la formule ? Car il y a un maître de la moisson, il est encore question plus loin de sa moisson. Pénurie d’ouvriers certes, mais abondance de la moisson ! Bien sûr que sans ouvriers pour la récolter, la moisson périmera : mais la moisson est abondante. L’entendons-nous bien ? C’est dans cette certitude-là, assez mystérieuse en vérité, qu’il faut arrimer l’espérance, et trouver l’allant et l’engagement. Quand Saint Paul arriva à Corinthe, qui n’avait rien d’une ville sainte, le Seigneur lui parla en songe et le rassura : je suis avec toi et personne de s’en prendra à toi pour te maltraiter, car dans cette ville j’ai pour moi un peuple nombreux (Ac,18,10). Là ? Un peuple nombreux ? Qui l’eût cru ? Une chose après l’autre, donc. Pénurie d’ouvriers, certes ? Mais d’abord : bien voir que la moisson est abondante ! Et faire confiance à son maître, qui ne la laissera pas se gâter.
Diacre Patrick LAUDET