Au sixième mois d’Élisabeth,
l’ange Gabriel fut envoyé par Dieu
dans une ville de Galilée, appelée Nazareth,
à une jeune fille vierge,
accordée en mariage à un homme de la maison de David,
appelé Joseph ;
et le nom de la jeune fille était Marie.
L’ange entra chez elle et dit :
« Je te salue, Comblée-de-grâce,
le Seigneur est avec toi. »
À cette parole, elle fut toute bouleversée,
et elle se demandait ce que pouvait signifier cette salutation.
L’ange lui dit alors :
« Sois sans crainte, Marie,
car tu as trouvé grâce auprès de Dieu.
Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils ;
tu lui donneras le nom de Jésus.
Il sera grand,
il sera appelé Fils du Très-Haut ;
le Seigneur Dieu
lui donnera le trône de David son père ;
il régnera pour toujours sur la maison de Jacob,
et son règne n’aura pas de fin. »
Marie dit à l’ange :
« Comment cela va-t-il se faire,
puisque je ne connais pas d’homme ? »
L’ange lui répondit :
« L’Esprit Saint viendra sur toi,
et la puissance du Très-Haut
te prendra sous son ombre ;
c’est pourquoi celui qui va naître sera saint,
il sera appelé Fils de Dieu.
Or voici que, dans sa vieillesse, Élisabeth, ta parente,
a conçu, elle aussi, un fils
et en est à son sixième mois,
alors qu’on l’appelait la femme stérile.
Car rien n’est impossible à Dieu. »
Marie dit alors :
« Voici la servante du Seigneur ;
que tout m’advienne selon ta parole. »
Alors l’ange la quitta.
Parce qu’il est tout puissant, Dieu est aussi infiniment délicat. Et c’est souvent avec beaucoup de tact qu’il fait effraction dans nos vies, qu’il passe un jour le seuil de nos portes. L’irruption divine peut être fulgurante, elle garde toujours une marque de douceur qui signe l’empreinte d’un Dieu avant tout miséricordieux.
Ainsi de l’ambassade des ambassades, celle qui va ouvrir à l’humanité la voie du salut. Rien de bien spectaculaire en vérité. Tant pis pour Hollywood ! Juste un ange, en délégation. Quelques paroles, simples, rassurantes, à hauteur d’humanité, assorties d’une preuve pour authentifier la promesse et soutenir dans le temps la foi spontanée de Marie. Une invitation, décisive en somme, mais qui laisse à la toute jeune fille, surprise, la possibilité d’une question (ou peut-être d’une hâte : comment cela va-t-il se faire !) et la pleine liberté de sa réponse. Et par-dessus tout, cette dernière délicatesse divine, si pudique : Alors l’ange la quitta. Il la quitte, non pour l’abandonner à son sort nouveau, mais pour lui en laisser librement écrire l’histoire, du moins la part secrète qui lui est laissée, confiée. Dieu nous accompagne et parfois nous appelle, il ne téléguide jamais notre réponse et nous laisse en inventer le cours. Pour gage d’une alliance qu’il veut authentique, il respecte la part que nous avons pleinement à jouer. Bel écho du retrait de Dieu, du tsimtsoum de la mystique juive, selon lequel tout acte créateur ou recréateur de Dieu est suivi de son retirement mystérieux. D’emblée, Marie a fait confiance. Mais Dieu aussi.
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (Lc 1, 26-38)
Au sixième mois d’Élisabeth,
l’ange Gabriel fut envoyé par Dieu
dans une ville de Galilée, appelée Nazareth,
à une jeune fille vierge,
accordée en mariage à un homme de la maison de David,
appelé Joseph ;
et le nom de la jeune fille était Marie.
L’ange entra chez elle et dit :
« Je te salue, Comblée-de-grâce,
le Seigneur est avec toi. »
À cette parole, elle fut toute bouleversée,
et elle se demandait ce que pouvait signifier cette salutation.
L’ange lui dit alors :
« Sois sans crainte, Marie,
car tu as trouvé grâce auprès de Dieu.
Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils ;
tu lui donneras le nom de Jésus.
Il sera grand,
il sera appelé Fils du Très-Haut ;
le Seigneur Dieu
lui donnera le trône de David son père ;
il régnera pour toujours sur la maison de Jacob,
et son règne n’aura pas de fin. »
Marie dit à l’ange :
« Comment cela va-t-il se faire,
puisque je ne connais pas d’homme ? »
L’ange lui répondit :
« L’Esprit Saint viendra sur toi,
et la puissance du Très-Haut
te prendra sous son ombre ;
c’est pourquoi celui qui va naître sera saint,
il sera appelé Fils de Dieu.
Or voici que, dans sa vieillesse, Élisabeth, ta parente,
a conçu, elle aussi, un fils
et en est à son sixième mois,
alors qu’on l’appelait la femme stérile.
Car rien n’est impossible à Dieu. »
Marie dit alors :
« Voici la servante du Seigneur ;
que tout m’advienne selon ta parole. »
Alors l’ange la quitta.
L’ange entra chez elle
Parce qu’il est tout puissant, Dieu est aussi infiniment délicat. Et c’est souvent avec beaucoup de tact qu’il fait effraction dans nos vies, qu’il passe un jour le seuil de nos portes. L’irruption divine peut être fulgurante, elle garde toujours une marque de douceur qui signe l’empreinte d’un Dieu avant tout miséricordieux.
Ainsi de l’ambassade des ambassades, celle qui va ouvrir à l’humanité la voie du salut. Rien de bien spectaculaire en vérité. Tant pis pour Hollywood ! Juste un ange, en délégation. Quelques paroles, simples, rassurantes, à hauteur d’humanité, assorties d’une preuve pour authentifier la promesse et soutenir dans le temps la foi spontanée de Marie. Une invitation, décisive en somme, mais qui laisse à la toute jeune fille, surprise, la possibilité d’une question (ou peut-être d’une hâte : comment cela va-t-il se faire !) et la pleine liberté de sa réponse. Et par-dessus tout, cette dernière délicatesse divine, si pudique : Alors l’ange la quitta. Il la quitte, non pour l’abandonner à son sort nouveau, mais pour lui en laisser librement écrire l’histoire, du moins la part secrète qui lui est laissée, confiée. Dieu nous accompagne et parfois nous appelle, il ne téléguide jamais notre réponse et nous laisse en inventer le cours. Pour gage d’une alliance qu’il veut authentique, il respecte la part que nous avons pleinement à jouer. Bel écho du retrait de Dieu, du tsimtsoum de la mystique juive, selon lequel tout acte créateur ou recréateur de Dieu est suivi de son retirement mystérieux. D’emblée, Marie a fait confiance. Mais Dieu aussi.
Diacre Patrick LAUDET