Le premier jour de la semaine,
Marie Madeleine courut trouver Simon-Pierre et l’autre disciple,
celui que Jésus aimait,
et elle leur dit :
« On a enlevé le Seigneur de son tombeau,
et nous ne savons pas où on l’a déposé. »
Pierre partit donc avec l’autre disciple
pour se rendre au tombeau.
Ils couraient tous les deux ensemble,
mais l’autre disciple courut plus vite que Pierre
et arriva le premier au tombeau.
En se penchant, il s’aperçoit que les linges sont posés à plat ;
cependant il n’entre pas.
Simon-Pierre, qui le suivait, arrive à son tour.
Il entre dans le tombeau ;
il aperçoit les linges, posés à plat,
ainsi que le suaire qui avait entouré la tête de Jésus,
non pas posé avec les linges,
mais roulé à part à sa place.
C’est alors qu’entra l’autre disciple,
lui qui était arrivé le premier au tombeau.
Il vit, et il crut;
La liturgie n’a pas prévu de nous laisser nous attarder dans les guirlandes… De Noël à la Résurrection : deux jours, un sacré direct ! C’est tout un, en vérité. Si près du sapin : aujourd’hui, la découverte du tombeau vide ! Un épisode plutôt à la gloire des femmes ! De Marie à Madeleine, ce sont elles que Dieu positionne toujours à des moments stratégiques de la révélation. Témoin de l’inouï, c’est Madeleine qui la première, en reçoit la primeur et va se charger, en toute urgence, d’aller partager aux hommes sa découverte. Voilà que Pierre et Jean s’y précipitent à leur tour. On a en tête la belle toile d’Eugène Burnand du Musée d’Orsay. Jean y est certes au second plan, mais à la pointe ardente de leur commune hâte. Grâce de l’impatience, ou vertu de la jeunesse ? Il arrive le premier mais, avec quelle délicatesse, il laisse Pierre entrer d’abord. Jean ? Est-ce bien lui d’ailleurs ? Curieux que par quatre fois, alors que Simon-Pierre est lui dûment nommé dans ce décisif passage, Jean ne soit nommé que par périphrase : L’autre disciple, celui dit-on ailleurs, que Jésus aimait. Irénée, sans doute sur la base d’une vive tradition orale, y a confirmé Jean. Mais pourquoi cette ambiguïté, sur laquelle certains ont parfois glosé. Une chose est sûre ; ce disciple se savait aimé. Comme si c’était cela qui le qualifiait pour comprendre avant les autres et arriver le premier. Se savoir aimé, très aimé du Christ, et de façon unique. Comme si cela avait une incidence décisive sur sa capacité à pénétrer le mystère central de la foi et l’inouï de la résurrection. Se savoir aimé par lui, première étape de toute approche de Dieu et de son incroyable mystère ! Autre délicatesse pour cette fête de la Saint-Jean : à l’évidence, si dans son évangile, Jean laisse ainsi vide la place du disciple bien-aimé, c’est bien pour que chacun de nous puisse à son tour l’occuper.
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean (Jn 20, 2-8)
Le premier jour de la semaine,
Marie Madeleine courut trouver Simon-Pierre et l’autre disciple,
celui que Jésus aimait,
et elle leur dit :
« On a enlevé le Seigneur de son tombeau,
et nous ne savons pas où on l’a déposé. »
Pierre partit donc avec l’autre disciple
pour se rendre au tombeau.
Ils couraient tous les deux ensemble,
mais l’autre disciple courut plus vite que Pierre
et arriva le premier au tombeau.
En se penchant, il s’aperçoit que les linges sont posés à plat ;
cependant il n’entre pas.
Simon-Pierre, qui le suivait, arrive à son tour.
Il entre dans le tombeau ;
il aperçoit les linges, posés à plat,
ainsi que le suaire qui avait entouré la tête de Jésus,
non pas posé avec les linges,
mais roulé à part à sa place.
C’est alors qu’entra l’autre disciple,
lui qui était arrivé le premier au tombeau.
Il vit, et il crut;
L’autre disciple
La liturgie n’a pas prévu de nous laisser nous attarder dans les guirlandes… De Noël à la Résurrection : deux jours, un sacré direct ! C’est tout un, en vérité. Si près du sapin : aujourd’hui, la découverte du tombeau vide ! Un épisode plutôt à la gloire des femmes ! De Marie à Madeleine, ce sont elles que Dieu positionne toujours à des moments stratégiques de la révélation. Témoin de l’inouï, c’est Madeleine qui la première, en reçoit la primeur et va se charger, en toute urgence, d’aller partager aux hommes sa découverte. Voilà que Pierre et Jean s’y précipitent à leur tour. On a en tête la belle toile d’Eugène Burnand du Musée d’Orsay. Jean y est certes au second plan, mais à la pointe ardente de leur commune hâte. Grâce de l’impatience, ou vertu de la jeunesse ? Il arrive le premier mais, avec quelle délicatesse, il laisse Pierre entrer d’abord. Jean ? Est-ce bien lui d’ailleurs ? Curieux que par quatre fois, alors que Simon-Pierre est lui dûment nommé dans ce décisif passage, Jean ne soit nommé que par périphrase : L’autre disciple, celui dit-on ailleurs, que Jésus aimait. Irénée, sans doute sur la base d’une vive tradition orale, y a confirmé Jean. Mais pourquoi cette ambiguïté, sur laquelle certains ont parfois glosé. Une chose est sûre ; ce disciple se savait aimé. Comme si c’était cela qui le qualifiait pour comprendre avant les autres et arriver le premier. Se savoir aimé, très aimé du Christ, et de façon unique. Comme si cela avait une incidence décisive sur sa capacité à pénétrer le mystère central de la foi et l’inouï de la résurrection. Se savoir aimé par lui, première étape de toute approche de Dieu et de son incroyable mystère ! Autre délicatesse pour cette fête de la Saint-Jean : à l’évidence, si dans son évangile, Jean laisse ainsi vide la place du disciple bien-aimé, c’est bien pour que chacun de nous puisse à son tour l’occuper.
Diacre Patrick LAUDET