En ce temps-là,
Jésus sortit de nouveau le long de la mer ;
toute la foule venait à lui,
et il les enseignait.
En passant, il aperçut Lévi, fils d’Alphée,
assis au bureau des impôts.
Il lui dit :
« Suis-moi. »
L’homme se leva et le suivit.
Comme Jésus était à table dans la maison de Lévi,
beaucoup de publicains (c’est-à-dire des collecteurs d’impôts)
et beaucoup de pécheurs
vinrent prendre place avec Jésus et ses disciples,
car ils étaient nombreux à le suivre.
Les scribes du groupe des pharisiens,
voyant qu’il mangeait avec les pécheurs et les publicains,
disaient à ses disciples :
« Comment ! Il mange avec les publicains et les pécheurs ! »
Jésus, qui avait entendu, leur déclara :
« Ce ne sont pas les gens bien portants
qui ont besoin du médecin,
mais les malades.
Je ne suis pas venu appeler des justes,
mais des pécheurs. »
En passant, il aperçut Lévi, fils d’Alphée, assis au bureau des impôts. Dans une vie, il arrive que Jésus passe, ne fasse même que passer… Mais quel passage ! Certains, du coup, peuvent alors passer à côté ! Celui qui n’était encore que Lévi avait toutes les raisons de manquer le coche ! Il n’était pas dans la foule de ceux qui courent d’emblée pour voir de près ce qui se passe, là où ça se passe. Il ne faisait pas nombre avec la foule curieuse qui grossissait sur les rives du lac pour aller entendre ce jeune rabbi aux paroles étranges. Tandis qu’à quelques centaines de mètres, Jésus commençait à changer l’histoire du monde, lui vaquait simplement à ses occupations ; moins dans l’événementiel que dans l’existentiel, il avait autre chose à faire que de jouer les badauds.
Il ne savait pas que Jésus ne s’adresse pas qu’aux foules, mais aux êtres. Il ignorait que si l’adresse de cet homme est parfois collective, elle reste mystérieusement personnelle. Il ne se doutait pas que la prédication de Jésus a ses lieux privilégiés (les rives du lac alors ou les églises aujourd’hui), mais elle a toujours aussi ses coulisses, ses marges, ses zones franches, ses franges buissonnières, hors protocole. Si Jésus regarde devant lui, il n’oublie pas d’être attentif aux côtés, aux à-côtés, aux bas-côtés et aux chemins de traverse où certains pourraient être en rade, occupés à compter leurs sous. En passant, il aperçut Lévi, fils d’Alphée, assis au bureau des impôts. Heureux bureau.
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc (Mc 2, 13-17)
En ce temps-là,
Jésus sortit de nouveau le long de la mer ;
toute la foule venait à lui,
et il les enseignait.
En passant, il aperçut Lévi, fils d’Alphée,
assis au bureau des impôts.
Il lui dit :
« Suis-moi. »
L’homme se leva et le suivit.
Comme Jésus était à table dans la maison de Lévi,
beaucoup de publicains (c’est-à-dire des collecteurs d’impôts)
et beaucoup de pécheurs
vinrent prendre place avec Jésus et ses disciples,
car ils étaient nombreux à le suivre.
Les scribes du groupe des pharisiens,
voyant qu’il mangeait avec les pécheurs et les publicains,
disaient à ses disciples :
« Comment ! Il mange avec les publicains et les pécheurs ! »
Jésus, qui avait entendu, leur déclara :
« Ce ne sont pas les gens bien portants
qui ont besoin du médecin,
mais les malades.
Je ne suis pas venu appeler des justes,
mais des pécheurs. »
Heureux bureau.
En passant, il aperçut Lévi, fils d’Alphée, assis au bureau des impôts. Dans une vie, il arrive que Jésus passe, ne fasse même que passer… Mais quel passage ! Certains, du coup, peuvent alors passer à côté ! Celui qui n’était encore que Lévi avait toutes les raisons de manquer le coche ! Il n’était pas dans la foule de ceux qui courent d’emblée pour voir de près ce qui se passe, là où ça se passe. Il ne faisait pas nombre avec la foule curieuse qui grossissait sur les rives du lac pour aller entendre ce jeune rabbi aux paroles étranges. Tandis qu’à quelques centaines de mètres, Jésus commençait à changer l’histoire du monde, lui vaquait simplement à ses occupations ; moins dans l’événementiel que dans l’existentiel, il avait autre chose à faire que de jouer les badauds.
Il ne savait pas que Jésus ne s’adresse pas qu’aux foules, mais aux êtres. Il ignorait que si l’adresse de cet homme est parfois collective, elle reste mystérieusement personnelle. Il ne se doutait pas que la prédication de Jésus a ses lieux privilégiés (les rives du lac alors ou les églises aujourd’hui), mais elle a toujours aussi ses coulisses, ses marges, ses zones franches, ses franges buissonnières, hors protocole. Si Jésus regarde devant lui, il n’oublie pas d’être attentif aux côtés, aux à-côtés, aux bas-côtés et aux chemins de traverse où certains pourraient être en rade, occupés à compter leurs sous. En passant, il aperçut Lévi, fils d’Alphée, assis au bureau des impôts. Heureux bureau.
Diacre Patrick LAUDET