En ce temps-là,
comme Jésus était en train de parler,
une femme éleva la voix au milieu de la foule
pour lui dire :
« Heureuse la mère qui t’a porté en elle,
et dont les seins t’ont nourri ! »
Alors Jésus lui déclara :
« Heureux plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu,
et qui la gardent ! »
Il était en train de parler : sans doute essayait-il à ce moment-là d’éclairer pour eux l’aventure humaine, de leur révéler un peu du dessein du Père, de leur laisser deviner la part mystérieuse que lui, Jésus, y prenait. Il leur parlait de l’importance de la Parole. Et voilà qu’un cœur de femme déborde, et s’émerveille, de façon intempestive mais si spontanée ! Belle embardée d’enthousiasme, mais qui parasite la conférence et oblige à une brève interruption de séance. Il est touchant, ce petit échange entre elle et lui : comme une incise tendre et pleine d’humour, qui tourne à un souriant jeu du qui dit mieux ! Oui, émouvant, ce petit concours de béatitude ! Elle avait bien raison, cette brave femme, de célébrer l’heureuse mère qui a porté et nourri un tel fils ! Mais Jésus, sans ego, surenchérit sur le propos de la femme et déplace illico la bénédiction prononcée sur sa mère pour en faire une invitation pour tous : plus heureux encore, ceux qui écoutent la parole de Dieu et la gardent ! Avec douceur, humour sans doute, il ramène alors au centre, réduit la digression et reprend ainsi le fil de son propos. Il n’empêche ! En insérant en pleine causerie la maternité bénie de Marie, en évoquant son sein nourricier, la femme a certes un peu détourné Jésus de son propos. Elle a surtout permis, pas ce petit détour quasi hors-sujet, et la surimpression qu’elle crée ainsi à son insu, d’éclairer la parole de Dieu : heureux ceux qui la portent en eux comme une mère, et la nourrisse de leur sein ! Dieu lui-même ne se serait peut-être pas permis une telle image. Il y fallait peut-être une femme : heureuse femme qui, par sa sortie intempestive en pleine foule, a suggéré in fine une si belle et si profonde analogie !
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (Lc 11, 27-28)
En ce temps-là,
comme Jésus était en train de parler,
une femme éleva la voix au milieu de la foule
pour lui dire :
« Heureuse la mère qui t’a porté en elle,
et dont les seins t’ont nourri ! »
Alors Jésus lui déclara :
« Heureux plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu,
et qui la gardent ! »
Une voix au milieu de la foule
Il était en train de parler : sans doute essayait-il à ce moment-là d’éclairer pour eux l’aventure humaine, de leur révéler un peu du dessein du Père, de leur laisser deviner la part mystérieuse que lui, Jésus, y prenait. Il leur parlait de l’importance de la Parole. Et voilà qu’un cœur de femme déborde, et s’émerveille, de façon intempestive mais si spontanée ! Belle embardée d’enthousiasme, mais qui parasite la conférence et oblige à une brève interruption de séance. Il est touchant, ce petit échange entre elle et lui : comme une incise tendre et pleine d’humour, qui tourne à un souriant jeu du qui dit mieux ! Oui, émouvant, ce petit concours de béatitude ! Elle avait bien raison, cette brave femme, de célébrer l’heureuse mère qui a porté et nourri un tel fils ! Mais Jésus, sans ego, surenchérit sur le propos de la femme et déplace illico la bénédiction prononcée sur sa mère pour en faire une invitation pour tous : plus heureux encore, ceux qui écoutent la parole de Dieu et la gardent ! Avec douceur, humour sans doute, il ramène alors au centre, réduit la digression et reprend ainsi le fil de son propos. Il n’empêche ! En insérant en pleine causerie la maternité bénie de Marie, en évoquant son sein nourricier, la femme a certes un peu détourné Jésus de son propos. Elle a surtout permis, pas ce petit détour quasi hors-sujet, et la surimpression qu’elle crée ainsi à son insu, d’éclairer la parole de Dieu : heureux ceux qui la portent en eux comme une mère, et la nourrisse de leur sein ! Dieu lui-même ne se serait peut-être pas permis une telle image. Il y fallait peut-être une femme : heureuse femme qui, par sa sortie intempestive en pleine foule, a suggéré in fine une si belle et si profonde analogie !
Diacre Patrick LAUDET