En ce temps-là,
Jésus enseignait au temple de Jérusalem.
Dans la foule, on avait entendu ses paroles,
et les uns disaient :
« C’est vraiment lui, le Prophète annoncé ! »
D’autres disaient :
« C’est lui le Christ ! »
Mais d’autres encore demandaient :
« Le Christ peut-il venir de Galilée ?
L’Écriture ne dit-elle pas
que c’est de la descendance de David
et de Bethléem, le village de David, que vient le Christ ? »
C’est ainsi que la foule se divisa à cause de lui.
Quelques-uns d’entre eux voulaient l’arrêter,
mais personne ne mit la main sur lui.
Les gardes revinrent auprès des grands prêtres et des pharisiens,
qui leur demandèrent :
« Pourquoi ne l’avez-vous pas amené ? »
Les gardes répondirent :
« Jamais un homme n’a parlé de la sorte ! »
Les pharisiens leur répliquèrent :
« Alors, vous aussi, vous vous êtes laissé égarer ?
Parmi les chefs du peuple et les pharisiens,
y en a-t-il un seul qui ait cru en lui ?
Quant à cette foule qui ne sait rien de la Loi,
ce sont des maudits ! »
Nicodème, l’un d’entre eux,
celui qui était allé précédemment trouver Jésus,
leur dit :
« Notre Loi permet-elle de juger un homme
sans l’entendre d’abord pour savoir ce qu’il a fait ? »
Ils lui répondirent :
« Serais- tu, toi aussi, de Galilée ?
Cherche bien, et tu verras
que jamais aucun prophète ne surgit de Galilée ! »
Puis ils s’en allèrent chacun chez soi.
La question préoccupait les gens. D’où vient le Messie ? Comme si la seule origine géographique de Jésus suffisait à garantir sa messianité. Et ce Jésus, évidemment « de Nazareth », ne remplit pas bien les conditions de la qualification. On en discute ferme. Sa misérable Galilée originelle invalide l’hypothèse messianique. De Nazareth, que peut-il sortir de bon ? Et les plus informés savent bien que la descendance de David est requise, et que Bethléem est une bien meilleure carte à jouer pour l’authentification divine. Qui alors se souvient des vicissitudes de l’Histoire, et d’un recensement d’il y a trois décennies ?
Non, rien de bon ne peut sortir de Galilée, et surtout pas des prophètes. La conviction est largement partagée, et le pauvre Nicodème fait les frais d’un préjugé bien ancré : Serais-tu, toi aussi, de Galilée ? Son intuition d’emblée est suspecte. Ces deux-là ne seraient-il pas du même coin ? Un coin dont il n’y a vraiment rien à attendre.
Y-a-t-il sur cette terre, que le Christ est venu habiter et bénir par son incarnation, un seul endroit d’où il n’y a rien à attendre ? Y-a-t-il un seul endroit d’où Dieu ne puisse jamais sortir ? D’où est venu le Messie ? D’où vient-t-il encore, secrètement ? D’où reviendra-t-il ?
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean (Jn 7, 40-53)
En ce temps-là,
Jésus enseignait au temple de Jérusalem.
Dans la foule, on avait entendu ses paroles,
et les uns disaient :
« C’est vraiment lui, le Prophète annoncé ! »
D’autres disaient :
« C’est lui le Christ ! »
Mais d’autres encore demandaient :
« Le Christ peut-il venir de Galilée ?
L’Écriture ne dit-elle pas
que c’est de la descendance de David
et de Bethléem, le village de David, que vient le Christ ? »
C’est ainsi que la foule se divisa à cause de lui.
Quelques-uns d’entre eux voulaient l’arrêter,
mais personne ne mit la main sur lui.
Les gardes revinrent auprès des grands prêtres et des pharisiens,
qui leur demandèrent :
« Pourquoi ne l’avez-vous pas amené ? »
Les gardes répondirent :
« Jamais un homme n’a parlé de la sorte ! »
Les pharisiens leur répliquèrent :
« Alors, vous aussi, vous vous êtes laissé égarer ?
Parmi les chefs du peuple et les pharisiens,
y en a-t-il un seul qui ait cru en lui ?
Quant à cette foule qui ne sait rien de la Loi,
ce sont des maudits ! »
Nicodème, l’un d’entre eux,
celui qui était allé précédemment trouver Jésus,
leur dit :
« Notre Loi permet-elle de juger un homme
sans l’entendre d’abord pour savoir ce qu’il a fait ? »
Ils lui répondirent :
« Serais- tu, toi aussi, de Galilée ?
Cherche bien, et tu verras
que jamais aucun prophète ne surgit de Galilée ! »
Puis ils s’en allèrent chacun chez soi.
Surgir de Galilée
La question préoccupait les gens. D’où vient le Messie ? Comme si la seule origine géographique de Jésus suffisait à garantir sa messianité. Et ce Jésus, évidemment « de Nazareth », ne remplit pas bien les conditions de la qualification. On en discute ferme. Sa misérable Galilée originelle invalide l’hypothèse messianique. De Nazareth, que peut-il sortir de bon ? Et les plus informés savent bien que la descendance de David est requise, et que Bethléem est une bien meilleure carte à jouer pour l’authentification divine. Qui alors se souvient des vicissitudes de l’Histoire, et d’un recensement d’il y a trois décennies ?
Non, rien de bon ne peut sortir de Galilée, et surtout pas des prophètes. La conviction est largement partagée, et le pauvre Nicodème fait les frais d’un préjugé bien ancré : Serais-tu, toi aussi, de Galilée ? Son intuition d’emblée est suspecte. Ces deux-là ne seraient-il pas du même coin ? Un coin dont il n’y a vraiment rien à attendre.
Y-a-t-il sur cette terre, que le Christ est venu habiter et bénir par son incarnation, un seul endroit d’où il n’y a rien à attendre ? Y-a-t-il un seul endroit d’où Dieu ne puisse jamais sortir ? D’où est venu le Messie ? D’où vient-t-il encore, secrètement ? D’où reviendra-t-il ?
Ouvrons bien l’œil, et le cœur !
Diacre Patrick LAUDET