En ce temps-là,
quand Lazare fut sorti du tombeau,
beaucoup de Juifs, qui étaient venus auprès de Marie
et avaient donc vu ce que Jésus avait fait,
crurent en lui.
Mais quelques-uns allèrent trouver les pharisiens
pour leur raconter ce qu’il avait fait.
Les grands prêtres et les pharisiens
réunirent donc le Conseil suprême ;
ils disaient :
« Qu’allons-nous faire ?
Cet homme accomplit un grand nombre de signes.
Si nous le laissons faire,
tout le monde va croire en lui,
et les Romains viendront détruire notre Lieu saint
et notre nation. »
Alors, l’un d’entre eux, Caïphe,
qui était grand prêtre cette année-là,
leur dit :
« Vous n’y comprenez rien
vous ne voyez pas quel est votre intérêt :
il vaut mieux qu’un seul homme meure pour le peuple,
et que l’ensemble de la nation ne périsse pas. »
Ce qu’il disait là ne venait pas de lui-même ;
mais, étant grand prêtre cette année-là,
il prophétisa
que Jésus allait mourir pour la nation ;
et ce n’était pas seulement pour la nation,
c’était afin de rassembler dans l’unité
les enfants de Dieu dispersés.
À partir de ce jour-là,
ils décidèrent de le tuer.
C’est pourquoi Jésus ne se déplaçait plus ouvertement
parmi les Juifs ;
il partit pour la région proche du désert,
dans la ville d’Éphraïm
où il séjourna avec ses disciples.
Or, la Pâque juive était proche,
et beaucoup montèrent de la campagne à Jérusalem
pour se purifier avant la Pâque.
Ils cherchaient Jésus
et, dans le Temple, ils se disaient entre eux :
« Qu’en pensez-vous ?
Il ne viendra sûrement pas à la fête ! »
Les grands prêtres et les pharisiens avaient donné des ordres :
quiconque saurait où il était devait le dénoncer,
pour qu’on puisse l’arrêter.
Savons-nous bien ce que nous disons quand nous le disons ? Dans le récit de la Passion, deux hommes font l’expérience d’une parole prophétique qui les dépasse. Pilate d’abord. Sur la Croix, il fait accrocher un écriteau où figure en hébreu, en latin et en grec, le fameux INRI (Jésus de Nazareth, Roi des Juifs). Quand on vient lui dire qu’il aurait dû écrire plus explicitement « Cet homme a prétendu qu’il était le Roi des juifs », il répond : « Ce que j’ai écrit, je l’ai écrit » (Jn, 19/ 19-22). Tautologie agacée, en forme de renvoi ? Début d’une conversion ? (Ce que j’ai écrit, sans savoir ce que j’écrivais vraiment, oui, je l’ai écrit : j’assume le fait de dire que cet homme suspendu au bois de la Croix est bien le Roi des juifs). Le mystère reste entier, et appartient à Pilate…
Ce que j’ai écrit, je l’ai écrit. Mais ce que j’ai dit, je l’ai dit. Caïphe fait aussi une troublante expérience linguistique. Ce jour-là, sans le savoir, le grand prêtre affirme ainsi une vérité capitale, dont il ne mesure pas à quelle profondeur elle s’entend : « Il vaut mieux qu’un seul homme meure pour le peuple, et que l’ensemble de la nation ne périsse pas ». Il reste le Grand Prêtre du Temple, son aveuglement personnel face à Jésus n’enlève rien à sa vocation sacerdotale ni à sa capacité prophétique.
« Ce qu’il disait-là ne venait pas de lui-même ». Nos cécités particulières, si fortes soient-elles, n’entravent pas toujours l’Esprit Saint. En nous, il cherche toujours à parler : c’est qu’il connaît et précède notre désir profond.
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean (Jn 11, 45-57)
En ce temps-là,
quand Lazare fut sorti du tombeau,
beaucoup de Juifs, qui étaient venus auprès de Marie
et avaient donc vu ce que Jésus avait fait,
crurent en lui.
Mais quelques-uns allèrent trouver les pharisiens
pour leur raconter ce qu’il avait fait.
Les grands prêtres et les pharisiens
réunirent donc le Conseil suprême ;
ils disaient :
« Qu’allons-nous faire ?
Cet homme accomplit un grand nombre de signes.
Si nous le laissons faire,
tout le monde va croire en lui,
et les Romains viendront détruire notre Lieu saint
et notre nation. »
Alors, l’un d’entre eux, Caïphe,
qui était grand prêtre cette année-là,
leur dit :
« Vous n’y comprenez rien
vous ne voyez pas quel est votre intérêt :
il vaut mieux qu’un seul homme meure pour le peuple,
et que l’ensemble de la nation ne périsse pas. »
Ce qu’il disait là ne venait pas de lui-même ;
mais, étant grand prêtre cette année-là,
il prophétisa
que Jésus allait mourir pour la nation ;
et ce n’était pas seulement pour la nation,
c’était afin de rassembler dans l’unité
les enfants de Dieu dispersés.
À partir de ce jour-là,
ils décidèrent de le tuer.
C’est pourquoi Jésus ne se déplaçait plus ouvertement
parmi les Juifs ;
il partit pour la région proche du désert,
dans la ville d’Éphraïm
où il séjourna avec ses disciples.
Or, la Pâque juive était proche,
et beaucoup montèrent de la campagne à Jérusalem
pour se purifier avant la Pâque.
Ils cherchaient Jésus
et, dans le Temple, ils se disaient entre eux :
« Qu’en pensez-vous ?
Il ne viendra sûrement pas à la fête ! »
Les grands prêtres et les pharisiens avaient donné des ordres :
quiconque saurait où il était devait le dénoncer,
pour qu’on puisse l’arrêter.
Ce que j’ai dit, je l’ai dit.
Savons-nous bien ce que nous disons quand nous le disons ? Dans le récit de la Passion, deux hommes font l’expérience d’une parole prophétique qui les dépasse. Pilate d’abord. Sur la Croix, il fait accrocher un écriteau où figure en hébreu, en latin et en grec, le fameux INRI (Jésus de Nazareth, Roi des Juifs). Quand on vient lui dire qu’il aurait dû écrire plus explicitement « Cet homme a prétendu qu’il était le Roi des juifs », il répond : « Ce que j’ai écrit, je l’ai écrit » (Jn, 19/ 19-22). Tautologie agacée, en forme de renvoi ? Début d’une conversion ? (Ce que j’ai écrit, sans savoir ce que j’écrivais vraiment, oui, je l’ai écrit : j’assume le fait de dire que cet homme suspendu au bois de la Croix est bien le Roi des juifs). Le mystère reste entier, et appartient à Pilate…
Ce que j’ai écrit, je l’ai écrit. Mais ce que j’ai dit, je l’ai dit. Caïphe fait aussi une troublante expérience linguistique. Ce jour-là, sans le savoir, le grand prêtre affirme ainsi une vérité capitale, dont il ne mesure pas à quelle profondeur elle s’entend : « Il vaut mieux qu’un seul homme meure pour le peuple, et que l’ensemble de la nation ne périsse pas ». Il reste le Grand Prêtre du Temple, son aveuglement personnel face à Jésus n’enlève rien à sa vocation sacerdotale ni à sa capacité prophétique.
« Ce qu’il disait-là ne venait pas de lui-même ». Nos cécités particulières, si fortes soient-elles, n’entravent pas toujours l’Esprit Saint. En nous, il cherche toujours à parler : c’est qu’il connaît et précède notre désir profond.
Diacre Patrick LAUDET