En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Vous avez appris qu’il a été dit : Tu aimeras ton prochain
et tu haïras ton ennemi.
Eh bien ! moi, je vous dis :
Aimez vos ennemis,
et priez pour ceux qui vous persécutent,
afin d’être vraiment les fils de votre Père qui est aux cieux ;
car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons,
il fait tomber la pluie sur les justes et sur les injustes.
En effet, si vous aimez ceux qui vous aiment,
quelle récompense méritez-vous ?
Les publicains eux-mêmes n’en font-ils pas autant ?
Et si vous ne saluez que vos frères,
que faites-vous d’extraordinaire ?
Les païens eux-mêmes n’en font-ils pas autant ?
Vous donc, vous serez parfaits
comme votre Père céleste est parfait. »
Priez pour ceux qui vous persécutent, ça va encore ! Avec un petit effort, soutenu par une morale chrétienne solide et la conviction que la prière ne fait jamais de mal à personne, ni à celui qui la fait, ni à celui qui en bénéficie, fût-ce un ennemi, on peut à la rigueur consentir. Mais aimer ses ennemis ! Comme les épinards ou le cèleri pour certains, on aime, ou on n’aime pas ! Rien à faire. Les ennemis ne sont pas du tout aimables, alors comment comprendre cette demande ? Jésus qui n’est pas un post-moderne sait bien que l’amour ne s’évalue jamais à ce qu’on en éprouve mais à ce qu’on y décide. Le feeling n’y peut rien ! Aimer vraiment est un acte libre de la volonté, pas un état ni un ressenti. Notre époque très romantique ne sait hélas plus qu’aimer est d’abord une résolution. Moins glamour sans doute, mais tellement plus profond et durable. Aimer ses ennemis donc ? Que faut-il aimer en eux, quand rien n’est aimable ? Peut-être cette part d’eux, connue de Dieu seul, qui garde de l’intact. Cette petite porte étroite qui demeure en tout homme, et par où la grâce peut toujours s’infiltrer, et changer un cœur. Il suffit de penser au petit garçon ou à la petite fille qu’ils ont été, et redeviendront peut-être, au soir ultime. Espérer nos ennemis, un chemin fiable pour commencer à les aimer. Poser résolument sur eux, avec une belle volonté confiante, un peu de ce regard d’amour que Dieu pose sur tout homme. Mettre ainsi nos yeux dans les siens. Les vrais regards d’amour sont ceux qui nous espèrent.
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (Mt 5, 43-48)
En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Vous avez appris qu’il a été dit :
Tu aimeras ton prochain
et tu haïras ton ennemi.
Eh bien ! moi, je vous dis :
Aimez vos ennemis,
et priez pour ceux qui vous persécutent,
afin d’être vraiment les fils de votre Père qui est aux cieux ;
car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons,
il fait tomber la pluie sur les justes et sur les injustes.
En effet, si vous aimez ceux qui vous aiment,
quelle récompense méritez-vous ?
Les publicains eux-mêmes n’en font-ils pas autant ?
Et si vous ne saluez que vos frères,
que faites-vous d’extraordinaire ?
Les païens eux-mêmes n’en font-ils pas autant ?
Vous donc, vous serez parfaits
comme votre Père céleste est parfait. »
Aimez vos ennemis
Priez pour ceux qui vous persécutent, ça va encore ! Avec un petit effort, soutenu par une morale chrétienne solide et la conviction que la prière ne fait jamais de mal à personne, ni à celui qui la fait, ni à celui qui en bénéficie, fût-ce un ennemi, on peut à la rigueur consentir. Mais aimer ses ennemis ! Comme les épinards ou le cèleri pour certains, on aime, ou on n’aime pas ! Rien à faire. Les ennemis ne sont pas du tout aimables, alors comment comprendre cette demande ? Jésus qui n’est pas un post-moderne sait bien que l’amour ne s’évalue jamais à ce qu’on en éprouve mais à ce qu’on y décide. Le feeling n’y peut rien ! Aimer vraiment est un acte libre de la volonté, pas un état ni un ressenti. Notre époque très romantique ne sait hélas plus qu’aimer est d’abord une résolution. Moins glamour sans doute, mais tellement plus profond et durable. Aimer ses ennemis donc ? Que faut-il aimer en eux, quand rien n’est aimable ? Peut-être cette part d’eux, connue de Dieu seul, qui garde de l’intact. Cette petite porte étroite qui demeure en tout homme, et par où la grâce peut toujours s’infiltrer, et changer un cœur. Il suffit de penser au petit garçon ou à la petite fille qu’ils ont été, et redeviendront peut-être, au soir ultime. Espérer nos ennemis, un chemin fiable pour commencer à les aimer. Poser résolument sur eux, avec une belle volonté confiante, un peu de ce regard d’amour que Dieu pose sur tout homme. Mettre ainsi nos yeux dans les siens. Les vrais regards d’amour sont ceux qui nous espèrent.
Diacre Patrick LAUDET