Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (Lc 14, 1.7-11)

Un jour de sabbat,
Jésus était entré dans la maison d’un chef des pharisiens
pour y prendre son repas,
et ces derniers l’observaient.
Jésus dit une parabole aux invités
lorsqu’il remarqua comment ils choisissaient les premières places,
et il leur dit :
« Quand quelqu’un t’invite à des noces,
ne va pas t’installer à la première place,
de peur qu’il ait invité un autre plus considéré que toi.
Alors, celui qui vous a invités, toi et lui,
viendra te dire :
“Cède-lui ta place” ;
et, à ce moment, tu iras, plein de honte,
prendre la dernière place.
Au contraire, quand tu es invité,
va te mettre à la dernière place.
Alors, quand viendra celui qui t’a invité, il te dira :
“Mon ami, avance plus haut”,
et ce sera pour toi un honneur
aux yeux de tous ceux qui seront à la table avec toi.
En effet, quiconque s’élève sera abaissé ;
qui s’abaisse sera élevé. »

La dernière place

 

Toujours, les Pharisiens. Et leurs maisons dans lesquelles il entre si volontiers. Et leur table, que Jésus ne déserte pas et à laquelle il aime s’assoir. Elle est magnifique, sa commensalité si fraternelle avec ce courant du judaïsme, dont il est si proche. Ils feraient pour beaucoup de sacrés disciples. ! Il le voit bien… De fameux apôtres potentiellement !

Bien sûr qu’en bon juif, Jésus aime aussi parler avec eux. Sans réserve, il célèbre en leur compagnie le sabbat. Oui, parce qu’il les aime d’un amour tout particulier, il désirerait que, chez eux plus que chez quiconque, s’aiguise au plus profond de leur cœur la compréhension fine de la Loi, que la sensibilité exigeante qui caractérise leur belle communauté le devine. Il les voudrait tellement plus évangéliques, ces chers frères juifs qu’il affectionne Leur morale il est vrai est assez irréprochable, leur théologie solide, mais c’est en vérité leur positionnement qui gagnerait à s’affiner. Ils ont, les malheureux, le démon du premier rang ! Alors Jésus tente de leur donner l’amour de la dernière place. Le grand philosophe juif Levinas à qui on demandait un jour ce que c’était qu’un homme, répondit : quelqu’un qui sait dire Après vous. Beau marqueur d’humanité ! La dernière place, parfois la plus mauvaise, Dieu lui-même n’a pas craint de la prendre. Seul, sur une croix. Il peut désormais dire à chacun de nous : après toi. Et pour toi.

Diacre Patrick LAUDET

Diacre Patrick LAUDET