En ce temps-là,
les disciples de Jean le Baptiste s’approchèrent de Jésus en disant :
« Pourquoi, alors que nous et les pharisiens, nous jeûnons,
tes disciples ne jeûnent-ils pas ? »
Jésus leur répondit :
« Les invités de la noce pourraient-ils donc être en deuil
pendant le temps où l’Époux est avec eux ?
Mais des jours viendront où l’Époux leur sera enlevé ;
alors ils jeûneront.
Et personne ne pose une pièce d’étoffe neuve
sur un vieux vêtement,
car le morceau ajouté tire sur le vêtement,
et la déchirure s’agrandit.
Et on ne met pas du vin nouveau dans de vieilles outres ;
autrement, les outres éclatent,
le vin se répand,
et les outres sont perdues.
Mais on met le vin nouveau dans des outres neuves,
et le tout se conserve. »
Concurrence entre disciples ? D’un côté, ceux de Jean-Baptiste, ardents à la pénitence, qui veulent faire du jeûne, à l’instar des pharisiens les plus exigeants, un exercice spirituel majeur, une occasion de se sanctifier. De l’autre, ceux de Jésus qui abandonnent apparemment la pratique du jeûne, et finissent par paraître un peu laxistes.
En réponse, Jésus demande une totale disponibilité et une franche liberté pour la nouveauté. L’image de l’étoffe et des outres vient confirmer la nécessité de s’affranchir assez radicalement de l’ordre ancien. Est-ce à dire qu’il ne faudra plus jamais jeûner ? Faut-il admettre que les usages religieux anciens sont tous caducs, désuets ? La réponse est plus nuancée : quand l’Époux leur sera enlevé, « alors ils jeûneront ». Comment comprendre ?
Toute pratique spirituelle (la prière, le jeûne, la pénitence) garde sa valeur quand elle ne vaut pas d’abord pour elle-même mais qu’elle restaure la relation à Dieu, qu’elle en vivifie l’intensité. A quoi bon, pour les disciples de Jésus, en sa présence, se soumettre ainsi à de tels exercices spirituels ? Dieu est là, avec eux, il leur suffit donc d’être là, eux aussi. Être là, présents à la profondeur du mystère de ce Dieu fait homme. Suivre son incroyable chemin, comprendre vraiment le sens de sa venue, jusqu’à sa mort sur la Croix. En un sens, rien de plus exigeant, de plus difficile. Et le jeûne ? Il ne vaudra jamais que s’il permet, le moment venu, d’être authentiquement présentà Dieu et à son mystère.
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (Mt 9, 14-17)
En ce temps-là,
les disciples de Jean le Baptiste s’approchèrent de Jésus en disant :
« Pourquoi, alors que nous et les pharisiens, nous jeûnons,
tes disciples ne jeûnent-ils pas ? »
Jésus leur répondit :
« Les invités de la noce pourraient-ils donc être en deuil
pendant le temps où l’Époux est avec eux ?
Mais des jours viendront où l’Époux leur sera enlevé ;
alors ils jeûneront.
Et personne ne pose une pièce d’étoffe neuve
sur un vieux vêtement,
car le morceau ajouté tire sur le vêtement,
et la déchirure s’agrandit.
Et on ne met pas du vin nouveau dans de vieilles outres ;
autrement, les outres éclatent,
le vin se répand,
et les outres sont perdues.
Mais on met le vin nouveau dans des outres neuves,
et le tout se conserve. »
Jeûner, ou pas ?
Concurrence entre disciples ? D’un côté, ceux de Jean-Baptiste, ardents à la pénitence, qui veulent faire du jeûne, à l’instar des pharisiens les plus exigeants, un exercice spirituel majeur, une occasion de se sanctifier. De l’autre, ceux de Jésus qui abandonnent apparemment la pratique du jeûne, et finissent par paraître un peu laxistes.
En réponse, Jésus demande une totale disponibilité et une franche liberté pour la nouveauté. L’image de l’étoffe et des outres vient confirmer la nécessité de s’affranchir assez radicalement de l’ordre ancien. Est-ce à dire qu’il ne faudra plus jamais jeûner ? Faut-il admettre que les usages religieux anciens sont tous caducs, désuets ? La réponse est plus nuancée : quand l’Époux leur sera enlevé, « alors ils jeûneront ». Comment comprendre ?
Toute pratique spirituelle (la prière, le jeûne, la pénitence) garde sa valeur quand elle ne vaut pas d’abord pour elle-même mais qu’elle restaure la relation à Dieu, qu’elle en vivifie l’intensité. A quoi bon, pour les disciples de Jésus, en sa présence, se soumettre ainsi à de tels exercices spirituels ? Dieu est là, avec eux, il leur suffit donc d’être là, eux aussi. Être là, présents à la profondeur du mystère de ce Dieu fait homme. Suivre son incroyable chemin, comprendre vraiment le sens de sa venue, jusqu’à sa mort sur la Croix. En un sens, rien de plus exigeant, de plus difficile. Et le jeûne ? Il ne vaudra jamais que s’il permet, le moment venu, d’être authentiquement présentà Dieu et à son mystère.
Diacre Patrick LAUDET