En ce temps-là,
les disciples de Jean le Baptiste s’approchèrent de Jésus
en disant :
« Pourquoi, alors que nous et les pharisiens, nous jeûnons,
tes disciples ne jeûnent-ils pas ? »
Jésus leur répondit :
« Les invités de la noce pourraient-ils donc être en deuil
pendant le temps où l’Époux est avec eux ?
Mais des jours viendront où l’Époux leur sera enlevé ;
alors ils jeûneront. »
Concurrence entre disciples ? D’un côté, ceux de Jean-Baptiste, ardents à la pénitence, qui veulent faire du jeûne, à l’instar des pharisiens les plus exigeants, un exercice spirituel majeur, une occasion de se sanctifier. Des athlètes de Dieu, admirables. De l’autre, ceux de Jésus qui abandonnent apparemment la pratique du jeûne, et finissent par paraître eux un peu laxistes.
En réponse, Jésus ne demande pas le jeûne quand il est là. Sans doute demande-t-il bien davantage ! L’attention vraie à son mystère, la communion profonde à sa présence… Est-ce à dire qu’il ne faudra plus jamais jeûner ? Faut-il admettre que les usages religieux anciens sont tous caducs, désuets ? La réponse est plus nuancée : quand l’Époux leur sera enlevé, alors ils jeûneront. Comment comprendre ?
Toute pratique spirituelle (la prière, le jeûne, la pénitence) garde sa valeur quand elle ne vaut pas d’abord pour elle-même mais qu’elle restaure la relation à Dieu, qu’elle en vivifie l’intensité. A quoi bon, pour les disciples de Jésus, en sa présence, se soumettre ainsi à de tels exercices spirituels ? Dieu est là, avec eux, il leur suffit donc d’être là, eux aussi. Être là, présents à la profondeur du mystère de ce Dieu fait homme. Suivre son incroyable chemin, comprendre vraiment le sens de sa venue, jusqu’à sa mort sur la Croix. En un sens, rien de plus exigeant, de plus difficile. Et le jeûne ? Il ne vaudra jamais que s’il permet, le moment venu, de se rendre authentiquement présent à Dieu et à son mystère.
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (Mt 9, 14-15)
En ce temps-là,
les disciples de Jean le Baptiste s’approchèrent de Jésus
en disant :
« Pourquoi, alors que nous et les pharisiens, nous jeûnons,
tes disciples ne jeûnent-ils pas ? »
Jésus leur répondit :
« Les invités de la noce pourraient-ils donc être en deuil
pendant le temps où l’Époux est avec eux ?
Mais des jours viendront où l’Époux leur sera enlevé ;
alors ils jeûneront. »
Jeûner, ou pas ?
Concurrence entre disciples ? D’un côté, ceux de Jean-Baptiste, ardents à la pénitence, qui veulent faire du jeûne, à l’instar des pharisiens les plus exigeants, un exercice spirituel majeur, une occasion de se sanctifier. Des athlètes de Dieu, admirables. De l’autre, ceux de Jésus qui abandonnent apparemment la pratique du jeûne, et finissent par paraître eux un peu laxistes.
En réponse, Jésus ne demande pas le jeûne quand il est là. Sans doute demande-t-il bien davantage ! L’attention vraie à son mystère, la communion profonde à sa présence… Est-ce à dire qu’il ne faudra plus jamais jeûner ? Faut-il admettre que les usages religieux anciens sont tous caducs, désuets ? La réponse est plus nuancée : quand l’Époux leur sera enlevé, alors ils jeûneront. Comment comprendre ?
Toute pratique spirituelle (la prière, le jeûne, la pénitence) garde sa valeur quand elle ne vaut pas d’abord pour elle-même mais qu’elle restaure la relation à Dieu, qu’elle en vivifie l’intensité. A quoi bon, pour les disciples de Jésus, en sa présence, se soumettre ainsi à de tels exercices spirituels ? Dieu est là, avec eux, il leur suffit donc d’être là, eux aussi. Être là, présents à la profondeur du mystère de ce Dieu fait homme. Suivre son incroyable chemin, comprendre vraiment le sens de sa venue, jusqu’à sa mort sur la Croix. En un sens, rien de plus exigeant, de plus difficile. Et le jeûne ? Il ne vaudra jamais que s’il permet, le moment venu, de se rendre authentiquement présent à Dieu et à son mystère.
Diacre Patrick LAUDET