En ce temps-là,
les Juifs se querellaient entre eux :
« Comment celui-là
peut-il nous donner sa chair à manger ? »
Jésus leur dit alors :
« Amen, amen, je vous le dis :
si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme,
et si vous ne buvez pas son sang,
vous n’avez pas la vie en vous.
Celui qui mange ma chair et boit mon sang
a la vie éternelle ;
et moi, je le ressusciterai au dernier jour.
En effet, ma chair est la vraie nourriture,
et mon sang est la vraie boisson.
Celui qui mange ma chair et boit mon sang
demeure en moi,
et moi, je demeure en lui.
De même que le Père, qui est vivant, m’a envoyé,
et que moi je vis par le Père,
de même celui qui me mange,
lui aussi vivra par moi.
Tel est le pain qui est descendu du ciel :
il n’est pas comme celui que les pères ont mangé.
Eux, ils sont morts ;
celui qui mange ce pain
vivra éternellement. »
Voilà ce que Jésus a dit
alors qu’il enseignait à la synagogue de Capharnaüm.
La synagogue de Capharnaüm ou la plus humble de nos chapelles ?
Ne vous est-il pas arrivé d’envier vraiment les contemporains de Jésus ? On imagine l’incroyable privilège qui fut le leur. L’écouter en direct, le voir agir, sous leurs yeux. Peut-être même le rencontrer personnellement ! Comme au puits de la samaritaine, échanger directement avec lui en attendant la bus, où il attend aussi ! Toute une génération qui a eu, fait exceptionnel dans l’histoire humaine, la possibilité de croiser Dieu sur les chemins, en direct et sans intermédiaire. On se souvient de la mauvaise foi maugréante du Père Loisy qui déclarait : Jésus annonçait le royaume et c’est l’Église qui est venue ! Beaucoup l’ont déploré : de la perte en ligne, apparemment, depuis plus de deux mille ans. Est-ce si sûr ? Quand on lit l’évangile d’aujourd’hui, on est pris d’un doute. Pour bien rencontrer Jésus, pour l’entendre et bien le recevoir, de quel côté est le privilège ? Avantage aux contemporains de Jésus ? Les pauvres ! En vérité, que pouvaient-ils comprendre à ces histoires de manger sa chair et boire son sang ! Celui qui me mange vivra par moi. A l’époque, c’était vraiment incompréhensible ! Sans aucune expérience de l’eucharistie, sans une belle théologie qui nous a donné d’en approcher le mystère, sans l’élaboration patiente de tous ceux qui en ont fait l’exégèse affinée, et notamment les Pères, Saint Thomas, le Concile de Trente, qu’aurions-nous compris, sinon par grâce très spéciale, de la transsubstantiation et de tout ce que Jésus enseignait à ses auditeurs d’alors ? Rencontrer vraiment Jésus et son mystère ! On peut un instant regretter d’être né deux mille ans trop tard et d’avoir ainsi manqué la synagogue de Capharnaüm en direct ! Mais la plus humble chapelle de nos quartiers, et tout ce que l’Église nous donne aujourd’hui pour nous aider à le comprendre, à le rencontrer, et à l’aimer, ce n’est finalement pas si mal …
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean (Jn 6, 52-59)
En ce temps-là,
les Juifs se querellaient entre eux :
« Comment celui-là
peut-il nous donner sa chair à manger ? »
Jésus leur dit alors :
« Amen, amen, je vous le dis :
si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme,
et si vous ne buvez pas son sang,
vous n’avez pas la vie en vous.
Celui qui mange ma chair et boit mon sang
a la vie éternelle ;
et moi, je le ressusciterai au dernier jour.
En effet, ma chair est la vraie nourriture,
et mon sang est la vraie boisson.
Celui qui mange ma chair et boit mon sang
demeure en moi,
et moi, je demeure en lui.
De même que le Père, qui est vivant, m’a envoyé,
et que moi je vis par le Père,
de même celui qui me mange,
lui aussi vivra par moi.
Tel est le pain qui est descendu du ciel :
il n’est pas comme celui que les pères ont mangé.
Eux, ils sont morts ;
celui qui mange ce pain
vivra éternellement. »
Voilà ce que Jésus a dit
alors qu’il enseignait à la synagogue de Capharnaüm.
La synagogue de Capharnaüm ou la plus humble de nos chapelles ?
Ne vous est-il pas arrivé d’envier vraiment les contemporains de Jésus ? On imagine l’incroyable privilège qui fut le leur. L’écouter en direct, le voir agir, sous leurs yeux. Peut-être même le rencontrer personnellement ! Comme au puits de la samaritaine, échanger directement avec lui en attendant la bus, où il attend aussi ! Toute une génération qui a eu, fait exceptionnel dans l’histoire humaine, la possibilité de croiser Dieu sur les chemins, en direct et sans intermédiaire. On se souvient de la mauvaise foi maugréante du Père Loisy qui déclarait : Jésus annonçait le royaume et c’est l’Église qui est venue ! Beaucoup l’ont déploré : de la perte en ligne, apparemment, depuis plus de deux mille ans. Est-ce si sûr ? Quand on lit l’évangile d’aujourd’hui, on est pris d’un doute. Pour bien rencontrer Jésus, pour l’entendre et bien le recevoir, de quel côté est le privilège ? Avantage aux contemporains de Jésus ? Les pauvres ! En vérité, que pouvaient-ils comprendre à ces histoires de manger sa chair et boire son sang ! Celui qui me mange vivra par moi. A l’époque, c’était vraiment incompréhensible ! Sans aucune expérience de l’eucharistie, sans une belle théologie qui nous a donné d’en approcher le mystère, sans l’élaboration patiente de tous ceux qui en ont fait l’exégèse affinée, et notamment les Pères, Saint Thomas, le Concile de Trente, qu’aurions-nous compris, sinon par grâce très spéciale, de la transsubstantiation et de tout ce que Jésus enseignait à ses auditeurs d’alors ? Rencontrer vraiment Jésus et son mystère ! On peut un instant regretter d’être né deux mille ans trop tard et d’avoir ainsi manqué la synagogue de Capharnaüm en direct ! Mais la plus humble chapelle de nos quartiers, et tout ce que l’Église nous donne aujourd’hui pour nous aider à le comprendre, à le rencontrer, et à l’aimer, ce n’est finalement pas si mal …
Diacre Patrick LAUDET