Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (Lc 2, 22-40)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (Lc 2, 22-32)

Quand fut accompli le temps prescrit par la loi de Moïse
pour la purification,
les parents de Jésus l’amenèrent à Jérusalem
pour le présenter au Seigneur,
selon ce qui est écrit dans la Loi :
Tout premier-né de sexe masculin
sera consacré au Seigneur.

Ils venaient aussi offrir
le sacrifice prescrit par la loi du Seigneur :
un couple de tourterelles
ou deux petites colombes.

Or, il y avait à Jérusalem un homme appelé Syméon.
C’était un homme juste et religieux,
qui attendait la Consolation d’Israël,
et l’Esprit Saint était sur lui.
Il avait reçu de l’Esprit Saint l’annonce
qu’il ne verrait pas la mort
avant d’avoir vu le Christ, le Messie du Seigneur.
Sous l’action de l’Esprit, Syméon vint au Temple.
Au moment où les parents présentaient l’enfant Jésus
pour se conformer au rite de la Loi qui le concernait,
Syméon reçut l’enfant dans ses bras,
et il bénit Dieu en disant :
« Maintenant, ô Maître souverain,
tu peux laisser ton serviteur s’en aller
en paix, selon ta parole.
Car mes yeux ont vu le salut
que tu préparais à la face des peuples :
lumière qui se révèle aux nations
et donne gloire à ton peuple Israël. »

A Jérusalem, il y avait un homme.

     Il y avait à Jérusalem un homme appelé Syméon. Pas une simple phrase d’introduction mais un bel hommage rendu à sa présence. Syméon n’était pas un affairé. Sa grâce : n’avoir d’autre vocation que d’être là. Il était là, rien d’autre ! Faisait-on attention à lui ? On sait peu de lui, sinon qu’il était un homme juste et religieux. Il ne payait sans doute pas de mine, pas d’exploit particulier à son actif, il avait même fini par faire partie du décor, des meubles. Sa vocation était si dérisoire, et inconnue aux yeux des hommes : attendre et d’espérer. De ces gens qui, apparemment, ne servent à pas grand-chose. Mais il était là, bien là, et il n’en bougeait pas depuis des années. Il y avait à Jérusalem un homme appelé Syméon. C’est qu’il avait reçu de l’Esprit-Saint la certitude qu’il ne mourrait pas sans avoir vu le Messie. Toutes ces années, il les a donc vécues au régime de cette promesse. Aujourd’hui, il ne compte plus son âge. Sans le savoir, c’est toute l’attente d’Israël qu’il récapitule en lui et à qui il offre son beau et vieux visage et sa patience tenace. Le Messie tarde bien un peu, et le poids des ans commence vraiment à peser sur lui. Mais dans son cœur, depuis tant d’années, son chant de louange, il le répète. Il le prépare et le peaufine, comme au premier jour, pour bien le cantiller à l’heure suprême et décisive. Patiné par le temps, Le nunc dimittis, il l’a rôdé à l’épreuve de toute une vie : sait-il qu’un jour, son chant ouvrira la nuit de tant de moines et d’hommes de prière ?

Diacre Patrick LAUDET

Diacre Patrick LAUDET