En ce temps-là,
Jésus disait aux foules :
« Il en est du règne de Dieu
comme d’un homme
qui jette en terre la semence :
nuit et jour,
qu’il dorme ou qu’il se lève,
la semence germe et grandit,
il ne sait comment.
D’elle-même, la terre produit d’abord l’herbe,
puis l’épi, enfin du blé plein l’épi.
Et dès que le blé est mûr,
il y met la faucille,
puisque le temps de la moisson est arrivé. »
Il disait encore :
« À quoi allons-nous comparer le règne de Dieu ?
Par quelle parabole pouvons-nous le représenter ?
Il est comme une graine de moutarde :
quand on la sème en terre,
elle est la plus petite de toutes les semences.
Mais quand on l’a semée,
elle grandit et dépasse toutes les plantes potagères ;
et elle étend de longues branches,
si bien que les oiseaux du ciel
peuvent faire leur nid à son ombre. »
Par de nombreuses paraboles semblables,
Jésus leur annonçait la Parole,
dans la mesure où ils étaient capables de l’entendre.
Il ne leur disait rien sans parabole,
mais il expliquait tout à ses disciples en particulier.
Magnifique parabole que celle du paysan mystique, qui constate que son blé pousse sans se soucier de savoir comment ! Elle n’est pas qu’une invitation à la patience mais une parabole de la foi, dont notre époque manque considérablement.
Du coup, manquant de foi, tout le souci du monde pèse lourdement sur notre seul dos, et sur nos âmes. Le découragement grandit, le sommeil du juste se retire. Et pourtant, Jésus le dit clairement, « Qu’il dorme ou qu’il se lève, la semence germe et grandit ». Pour la croissance du Royaume, levons-nous donc de bon matin. Mais dormons aussi, affranchis de soucis et libres d’insomnies. Dormir ne nuira pas à la germination, au contraire. « Dormir, disait Claudel, c’est-à-dire exercer son être du côté de la paix ! » Heureux donc, ceux qui dorment ! Pas qu’une affaire de récupération mais de délégation : laissons à Dieu d’être le vrai, le seul jardinier du Royaume. Il sait passer par là, traverser nos affaires. Dans le Porche du mystère de la deuxième vertu, Péguy lui donne ces mots : « On me dit qu’il y a des hommes qui travaillent bien et qui dorment mal. Ils gouvernent très bien leurs affaires durant le jour. Mais ils ne veulent pas m’en confier le gouvernement pendant la nuit. Comme si je n’étais pas capable d’en assurer le gouvernement pendant une nuit. Celui qui ne dort pas est infidèle à l’Espérance, et c’est la plus grande infidélité, parce que c’est l’infidélité à la plus grande Foi…»
Oui, Dieu comble vraiment son bien-aimé quand il dort !
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc (Mc 4, 26-34)
En ce temps-là,
Jésus disait aux foules :
« Il en est du règne de Dieu
comme d’un homme
qui jette en terre la semence :
nuit et jour,
qu’il dorme ou qu’il se lève,
la semence germe et grandit,
il ne sait comment.
D’elle-même, la terre produit d’abord l’herbe,
puis l’épi, enfin du blé plein l’épi.
Et dès que le blé est mûr,
il y met la faucille,
puisque le temps de la moisson est arrivé. »
Il disait encore :
« À quoi allons-nous comparer le règne de Dieu ?
Par quelle parabole pouvons-nous le représenter ?
Il est comme une graine de moutarde :
quand on la sème en terre,
elle est la plus petite de toutes les semences.
Mais quand on l’a semée,
elle grandit et dépasse toutes les plantes potagères ;
et elle étend de longues branches,
si bien que les oiseaux du ciel
peuvent faire leur nid à son ombre. »
Par de nombreuses paraboles semblables,
Jésus leur annonçait la Parole,
dans la mesure où ils étaient capables de l’entendre.
Il ne leur disait rien sans parabole,
mais il expliquait tout à ses disciples en particulier.
Heureux ceux qui dorment !
Magnifique parabole que celle du paysan mystique, qui constate que son blé pousse sans se soucier de savoir comment ! Elle n’est pas qu’une invitation à la patience mais une parabole de la foi, dont notre époque manque considérablement.
Du coup, manquant de foi, tout le souci du monde pèse lourdement sur notre seul dos, et sur nos âmes. Le découragement grandit, le sommeil du juste se retire. Et pourtant, Jésus le dit clairement, « Qu’il dorme ou qu’il se lève, la semence germe et grandit ». Pour la croissance du Royaume, levons-nous donc de bon matin. Mais dormons aussi, affranchis de soucis et libres d’insomnies. Dormir ne nuira pas à la germination, au contraire. « Dormir, disait Claudel, c’est-à-dire exercer son être du côté de la paix ! » Heureux donc, ceux qui dorment ! Pas qu’une affaire de récupération mais de délégation : laissons à Dieu d’être le vrai, le seul jardinier du Royaume. Il sait passer par là, traverser nos affaires. Dans le Porche du mystère de la deuxième vertu, Péguy lui donne ces mots : « On me dit qu’il y a des hommes qui travaillent bien et qui dorment mal. Ils gouvernent très bien leurs affaires durant le jour. Mais ils ne veulent pas m’en confier le gouvernement pendant la nuit. Comme si je n’étais pas capable d’en assurer le gouvernement pendant une nuit. Celui qui ne dort pas est infidèle à l’Espérance, et c’est la plus grande infidélité, parce que c’est l’infidélité à la plus grande Foi…»
Oui, Dieu comble vraiment son bien-aimé quand il dort !
Diacre Patrick LAUDET