Lorsque Jésus descendit de la montagne, des foules nombreuses le suivirent. Et voici qu’un lépreux s’approcha, se prosterna devant lui et dit : « Seigneur, si tu le veux, tu peux me purifier. » Jésus étendit la main, le toucha et lui dit : « Je le veux, sois purifié. » Et aussitôt il fut purifié de sa lèpre. Jésus lui dit : « Attention, ne dis rien à personne, mais va te montrer au prêtre. Et donne l’offrande que Moïse a prescrite : ce sera pour les gens un témoignage. »
Que de loupés finalement dans cette guérison ! Jésus, qui n’est pas d’abord là pour faire le médecin, n’a pas su contenir son cœur. L’ex-lépreux lui, tout à sa joie, n’a pas pu tenir sa langue. Rien ne va donc comme prévu, et c’est cela qui est beau : les imprévus de l’amour ! Jésus ne souhaitait pas faire le guérisseur ni le thaumaturge, mais dès qu’un pauvre se présente à lui, il est bouleversé. Il ne sait pas refuser, presque à son corps défendant. Il craque. Face à la souffrance, Jésus est faible et il le sait. Il y a en effet des prières irrésistibles, qui ont toujours raison de lui. Celle du lépreux, un des plus belles, et des plus courtes : si tu le veux, tu peux me guérir. Si tu le veux. Quatre petits mots qui font mouche parce qu’ils en appellent à l’amour du Christ. Et il atteint sa cible, car c’est bien par amour, par excès d’amour que Dieu se trouve ainsi à la croisée de nos chemins, livré à nos implorations. La plus inguérissable des lèpres, le plus impardonnable des péchés ne résistent jamais au débordement de son cœur. En vérité, il n’a pas été bien prudent et il va le payer cher. Comme le lépreux va parler, Jésus ne pourra plus entrer ouvertement dans une ville, il devra rester à l’écart dans des endroits déserts. La malédiction qui frappait le lépreux est désormais sur lui. Le banni, maintenant c’est lui. Demain, il sera bafoué, traîné hors de la ville comme un lépreux. Sa chair bientôt ne sera plus qu’une plaie, comme celle du lépreux. Et il le sait bien. Cet homme, il ne s’est donc pas contenté de le guérir, il lui a secrètement donné sa vie. La croix d’amour ne pouvait pas attendre le Golgotha.
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (Mt 8, 1-4)
Lorsque Jésus descendit de la montagne,
des foules nombreuses le suivirent.
Et voici qu’un lépreux s’approcha,
se prosterna devant lui et dit :
« Seigneur, si tu le veux,
tu peux me purifier. »
Jésus étendit la main,
le toucha et lui dit :
« Je le veux, sois purifié. »
Et aussitôt il fut purifié de sa lèpre.
Jésus lui dit :
« Attention, ne dis rien à personne,
mais va te montrer au prêtre.
Et donne l’offrande que Moïse a prescrite :
ce sera pour les gens un témoignage. »
Prise de risque
Que de loupés finalement dans cette guérison ! Jésus, qui n’est pas d’abord là pour faire le médecin, n’a pas su contenir son cœur. L’ex-lépreux lui, tout à sa joie, n’a pas pu tenir sa langue. Rien ne va donc comme prévu, et c’est cela qui est beau : les imprévus de l’amour ! Jésus ne souhaitait pas faire le guérisseur ni le thaumaturge, mais dès qu’un pauvre se présente à lui, il est bouleversé. Il ne sait pas refuser, presque à son corps défendant. Il craque. Face à la souffrance, Jésus est faible et il le sait. Il y a en effet des prières irrésistibles, qui ont toujours raison de lui. Celle du lépreux, un des plus belles, et des plus courtes : si tu le veux, tu peux me guérir. Si tu le veux. Quatre petits mots qui font mouche parce qu’ils en appellent à l’amour du Christ. Et il atteint sa cible, car c’est bien par amour, par excès d’amour que Dieu se trouve ainsi à la croisée de nos chemins, livré à nos implorations. La plus inguérissable des lèpres, le plus impardonnable des péchés ne résistent jamais au débordement de son cœur. En vérité, il n’a pas été bien prudent et il va le payer cher. Comme le lépreux va parler, Jésus ne pourra plus entrer ouvertement dans une ville, il devra rester à l’écart dans des endroits déserts. La malédiction qui frappait le lépreux est désormais sur lui. Le banni, maintenant c’est lui. Demain, il sera bafoué, traîné hors de la ville comme un lépreux. Sa chair bientôt ne sera plus qu’une plaie, comme celle du lépreux. Et il le sait bien. Cet homme, il ne s’est donc pas contenté de le guérir, il lui a secrètement donné sa vie. La croix d’amour ne pouvait pas attendre le Golgotha.
Diacre Patrick LAUDET