Les heures d’Orgue 2024/2025

L'orgue Merklin-Quoirin

Jusqu’en 1841, le Chapitre de la cathédrale de Lyon avait appliqué à la lettre les prescriptions liturgiques du rituel lyonnais : pas d’orgue, seul le plain-chant accompagné par le serpent était admis à la Primatiale.

C’est sur les conseils de Félix Danjou, qui avait été appelé à Lyon pour fonder la maîtrise de Saint-Jean, que le Cardinal de Bonald, ultramontain rallié aux suffrages du rite romain, fit placer, dans le chœur de l’édifice, un orgue de la firme Daublaine et Callinet. L’inauguration eut lieu le 16 septembre 1841. De modestes dimensions, l’instrument était alors dissimulé au fond de l’abside.

Vers 1870, on éprouva le désir de donner plus d’importance à l’instrument. Félix Bellet, premier titulaire de l’orgue, aspirait en particulier à un accroissement de la puissance et de la clarté de l’émission sonore. L’instrument agrandi par la maison Merklin fut reçu dans la cathédrale le 15 avril 1875, et inauguré par Édouard Batiste, organiste de Saint-Eustache à Paris, ainsi que le nouveau titulaire, Paul Trillat.

Des travaux supplémentaires furent réalisés en 1921 et 1925 (tirage pneumatique des jeux, ajout de jeux et déplacement de la console) par la firme Michel-Merklin-Kuhn. En 1927, l’instrument est le premier orgue au monde à être enregistré par le titulaire d’alors, Édouard Commette, par la maison Columbia.

Le réaménagement du chœur de la Primatiale en 1935 oblige le déplacement du grand orgue qui est installé sur une tribune construite pour le recevoir au fond du bras sud du transept. L’instrument est porté à 50 jeux, la transmission devient électropneumatique, les tuyaux de la façade postérieure sont disposés en deux plates-faces, de chaque côté du buffet, dissimulant les jeux de la pédale.

L’instrument restera à peu près en l’état sous le titulariat de Joseph Reveyron, se dégradant peu à peu dans la seconde moitié du XXe siècle. À la suite de la canicule européenne d’août 2003, l’orgue n’est plus utilisé du fait des craintes d’incendie dues à sa traction électrique devenue précaire.

En 2017, l’État, propriétaire de l’instrument, accepte de prendre en charge la restauration. Le facteur Pascal Quoirin se voit confier en 2019 les travaux de reconstruction. L’orgue est déplacé entre les deux piliers de la première travée de la nef, et doté d’une façade arrière, comme Merklin l’avait imaginé en 1883. Le nombre de jeux est porté à 67, tandis que la console, mobile et placée au sol, passe de trois à quatre claviers. L’orgue est inauguré le 14 octobre 2022 par Thomas Ospital, organiste de Saint-Eustache à Paris, et son titulaire Gabriel Marghieri.

Né à Quimper en 1982, Guillaume Le Dréau partage ses différentes activités entre la composition, la recherche et l’enseignement. Pianiste et organiste, il étudie d’abord au Conservatoire de Rennes avant de suivre les conseils de Louis Robilliard à Lyon. Diplômé des CNSMD de Paris et de Lyon (analyse, esthétique musicale, histoire de la musique, direction de chœur grégorien, pédagogie), agrégé de musique, titulaire du certificat d’aptitude à l’enseignement de la musique, il a été professeur d’analyse musicale, d’histoire de la musique et de formation musicale au Conservatoire de Rennes et à l’Académie de Musique et d’Arts Sacrés de Sainte-Anne d’Auray. Il est actuellement cadre pédagogique de la Formation à l’Enseignement de la Musique au CNSMD de Lyon.

Organiste titulaire de l’orgue Merklin-Quoirin de la Cathédrale de Lyon depuis octobre 2023, il poursuit une activité régulière d’interprète, tant comme accompagnateur que comme soliste. Plus particulièrement intéressé par la musique du XIXe siècle ainsi que la création contemporaine, il pratique cependant un vaste répertoire, au sein duquel improvisation et transcription trouvent aussi leur place. Ces attraits se sont concrétisés par deux enregistrements à l’orgue de chœur Merklin de la cathédrale de Rennes, dans un répertoire consacré à des pièces méconnues du début du XXe siècle (Florent Schmitt, Charles Koechlin, Maurice Emmanuel, Jean Roger-Ducasse, Jacques Ibert, transcriptions de divers auteurs), disponibles via le site forgottenrecords.com.

En tant que compositeur, son catalogue explore de nombreux domaines, de la musique de piano à la musique d’orchestre ou vocale. Ainsi, Lacrimosa reçoit un prix d’honneur au Tournoi International de Musique de Rome ; son Poème Fantastique pour orgue remporte en 2011 un second prix de composition Cavaillé-Coll et est créé à la Fondation Royaumont. Ses pièces sont régulièrement données dans des festivals et concerts (Festival de Sylvanès, Festival Itinéraires à Sainte-Anne d’Auray, Saint-Eustache à Paris).

Enfin, ces différentes activités se complètent par une réflexion autour de l’esthétique et de la musicologie. Ainsi, il consacre notamment ses champs de recherche à la musique religieuse du XIXe siècle et à la musique française du XXe siècle et travaille actuellement à un projet d’édition des écrits de Florent Schmitt. Membre de l’équipe de recherche « Histoire et critique des arts » à l’université de Rennes 2, il poursuit un doctorat en esthétique et musicologie sur la question des relations entre idée et forme dans le romantisme allemand.

L’orgue Ahrend

L’instrument est réalisé par un facteur d’orgue allemand, Jürgend Ahrend, reconnu pour la qualité artisanale et artistique de son travail, tant dans les restaurations que dans les créations d’instruments. Cet orgue est conçu en 1974 pour l’église de la Réconciliation de Taizé (71). L’instrument est ensuite transféré en 1981 en l’abbatiale de Payerne (Suisse) avant d’être installé dans la cathédrale en 1996.

L’orgue « de chœur » possède 28 jeux répartis sur deux claviers de 51 notes (positif et grand-orgue), un clavier de récit de 27 notes (dessus) et un pédalier. Les deux sommiers du grand-orgue sont diatoniques, celui du récit est chromatique. Le sommier du positif est en partie chromatique.

« [L’instrument] repose sur l’idée d’une forme accusée et simple. Il a été conçu selon les principes de la facture française. Le buffet et tout ce qui est en bois est en chêne vieilli en plein air. » Jürgend Ahrend

  • 3 claviers et 1 pédalier
  • 28 jeux, 41 rangs
  • Traction mécanique des claviers et des jeux

Les rendez-vous de la saison 2024-2025

Tous les 3e dimanche du mois (à partir de septembre 2024)

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22 mars 2025 à 17h : Concert par la Maitrise de Colmar et la Maitrise de la
Primatiale de Lyon

29 mars 2025 à 17h : Concert grégorien par la Maitrise de la
Primatiale de Lyon, direction Simon Héberlé

12 avril 2025 à 17h : Concert de l’Ensemble vocal du CNSMD

18 mai 2025 à 17h : Heure d’orgue par Liesbeth Schlumberger,
professeur d’orgue au CNSMD de Lyon

23 mai 2025 à 10h : Examen d’orgue avec orchestre d’étudiants du CNSMD

31 mai 2025 à 17h : Concert par les maitrises de Leipzig et de
la Primatiale de Lyon

15 juin 2025 à 17h : Heure d’orgue par Yves Lafargue, organiste
de la basilique Notre-Dame de Fourvière à Lyon

Liubomyr PETSIUKH

Responsable communication

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