Évangile de Jésus Christ selon saint Jean (Jn 14, 21-26)

En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Celui qui reçoit mes commandements et les garde,
c’est celui-là qui m’aime ;
et celui qui m’aime
sera aimé de mon Père ;
moi aussi, je l’aimerai,
et je me manifesterai à lui. »
Jude – non pas Judas l’Iscariote – lui demanda :
« Seigneur, que se passe-t-il ?
Est-ce à nous que tu vas te manifester, et non pas au monde ? »
Jésus lui répondit :
« Si quelqu’un m’aime,
il gardera ma parole ;
mon Père l’aimera,
nous viendrons vers lui
et, chez lui, nous nous ferons une demeure.
Celui qui ne m’aime pas
ne garde pas mes paroles.
Or, la parole que vous entendez n’est pas de moi :
elle est du Père, qui m’a envoyé.
Je vous parle ainsi,
tant que je demeure avec vous ;
mais le Défenseur,
l’Esprit Saint que le Père enverra en mon nom,
lui, vous enseignera tout,
et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit. »

Fidélité

A la question de Jude, une curiosité plus qu’une question, Jésus ne répond pas. A l’heure où il va passer de ce monde à son père, le temps et les mots lui sont comptés. De ses dernières paroles, qu’il donne à ses disciples mais aussi au monde entier (voilà pour la question), il n’est pourtant pas avare. Des mots reviennent, il semble les peser, les marteler même. Ils ont sans doute leur poids de gravité. Aujourd’hui, par trois fois, il nous appelle à garder sa parole. Certaines traductions, moins bonnes, disent de lui « être fidèle ». La fidélité oui, mais pas seulement comme une vertu que l’on aurait plus ou moins. La fidélité comme une mission. Le texte grec de l’évangile n’utilise de fait pas un verbe d’état mais un verbe d’action qui signifie « veiller », « avoir la garde de », « conserver » et « pratiquer » tout à la fois.

Oui, reconnaissons que dans la vie chrétienne, la fidélité n’est pas tant une qualité qu’une aventure. C’est bien là qu’il nous appelle. Parce que nous avons la mémoire et le souffle courts, Jésus le sait bien, il nous promet l’assistance de l’Esprit Saint. Il faudra durer, et parfois endurer, c’est-à-dire durer par le dedans. Par le dedans de la volonté, mais aussi par celui du cœur. La fidélité, performance de la persévérance ou fruit de l’amour ? Si quelqu’un m’aime, il gardera à ma parole. La fidélité : tellement plus qu’une obligation, bien davantage l’effet même de l’amour, sa mise en œuvre. Tournons-nous vers Marie, elle qui a su rester fidèle jusqu’au bout, qui a su « garder avec soin ces choses-là », dans son cœur, précisément

Diacre Patrick LAUDET

Diacre Patrick LAUDET