En ce temps-là, un jour de sabbat,
Jésus vint à passer à travers les champs de blé ;
ses disciples eurent faim
et ils se mirent à arracher des épis et à les manger.
Voyant cela, les pharisiens lui dirent :
« Voilà que tes disciples
font ce qu’il n’est pas permis de faire le jour du sabbat ! »
Mais il leur dit :
« N’avez-vous pas lu ce que fit David,
quand il eut faim, lui et ceux qui l’accompagnaient ?
Il entra dans la maison de Dieu,
et ils mangèrent les pains de l’offrande ;
or, ni lui ni les autres n’avaient le droit d’en manger,
mais seulement les prêtres.
Ou bien encore, n’avez-vous pas lu dans la Loi
que le jour du sabbat, les prêtres, dans le Temple,
manquent au repos du sabbat sans commettre de faute ?
Or, je vous le dis : il y a ici plus grand que le Temple.
Si vous aviez compris ce que signifie :
Je veux la miséricorde, non le sacrifice,
vous n’auriez pas condamné
ceux qui n’ont pas commis de faute.
En effet, le Fils de l’homme est maître du sabbat. »
Les Pharisiens ont mauvaise presse. A notre époque pourtant où, selon la formule, « on ne respecte plus rien », on pourrait trouver belle leur attitude faite d’exigence. Ils s’emploient simplement au maintien de quelques règles essentielles. On ne fait pas n’importe quoi, surtout un jour de sabbat : telle est leur intime conviction. Les Pharisiens ne sont pas les censeurs psycho-rigides que l’on croit (Jésus, lui, ne le croit pas et se sent très proche d’eux) mais des sages d’Israël, profonds, religieux. De vrais chercheurs de Dieu.
Ils savent bien ce que fit David quand il eut faim. Ils connaissent le cas des prêtres dans le Temple. Mais peuvent-ils deviner qu’« il y a ici plus grand que le Temple » ? Ils discutent avec un homme, quand il s’agit de rencontrer Dieu. Jésus ne leur refuse pas la discussion, mais il la déplace, insensiblement. « Il y a ici plus grand que le Temple ». La suggestion est discrète, et touchante, tant elle est pudique.
La loi n’est pas un obstacle à la reconnaissance, elle est même le chemin. Mais la Rencontre est autre que la Loi. Il s’agit alors de passer du régime de la seule discussion à une expérience de contemplation, intime, décisive. Il en coûte parfois à nos certitudes, surtout les meilleures : voilà peut-être le seul et ultime sacrifice. Mais Jésus alors vient en aide. En nous demandant la miséricorde, il ne pose pas une exigence supplémentaire : il nous donne en vérité un indice sur lui : il nous livre son secret, le secret même de Dieu.
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (Mt 12, 1-8)
En ce temps-là, un jour de sabbat,
Jésus vint à passer à travers les champs de blé ;
ses disciples eurent faim
et ils se mirent à arracher des épis et à les manger.
Voyant cela, les pharisiens lui dirent :
« Voilà que tes disciples
font ce qu’il n’est pas permis de faire le jour du sabbat ! »
Mais il leur dit :
« N’avez-vous pas lu ce que fit David,
quand il eut faim, lui et ceux qui l’accompagnaient ?
Il entra dans la maison de Dieu,
et ils mangèrent les pains de l’offrande ;
or, ni lui ni les autres n’avaient le droit d’en manger,
mais seulement les prêtres.
Ou bien encore, n’avez-vous pas lu dans la Loi
que le jour du sabbat, les prêtres, dans le Temple,
manquent au repos du sabbat sans commettre de faute ?
Or, je vous le dis : il y a ici plus grand que le Temple.
Si vous aviez compris ce que signifie :
Je veux la miséricorde, non le sacrifice,
vous n’auriez pas condamné
ceux qui n’ont pas commis de faute.
En effet, le Fils de l’homme est maître du sabbat. »
Il y a ici plus grand que le Temple
Les Pharisiens ont mauvaise presse. A notre époque pourtant où, selon la formule, « on ne respecte plus rien », on pourrait trouver belle leur attitude faite d’exigence. Ils s’emploient simplement au maintien de quelques règles essentielles. On ne fait pas n’importe quoi, surtout un jour de sabbat : telle est leur intime conviction. Les Pharisiens ne sont pas les censeurs psycho-rigides que l’on croit (Jésus, lui, ne le croit pas et se sent très proche d’eux) mais des sages d’Israël, profonds, religieux. De vrais chercheurs de Dieu.
Ils savent bien ce que fit David quand il eut faim. Ils connaissent le cas des prêtres dans le Temple. Mais peuvent-ils deviner qu’« il y a ici plus grand que le Temple » ? Ils discutent avec un homme, quand il s’agit de rencontrer Dieu. Jésus ne leur refuse pas la discussion, mais il la déplace, insensiblement. « Il y a ici plus grand que le Temple ». La suggestion est discrète, et touchante, tant elle est pudique.
La loi n’est pas un obstacle à la reconnaissance, elle est même le chemin. Mais la Rencontre est autre que la Loi. Il s’agit alors de passer du régime de la seule discussion à une expérience de contemplation, intime, décisive. Il en coûte parfois à nos certitudes, surtout les meilleures : voilà peut-être le seul et ultime sacrifice. Mais Jésus alors vient en aide. En nous demandant la miséricorde, il ne pose pas une exigence supplémentaire : il nous donne en vérité un indice sur lui : il nous livre son secret, le secret même de Dieu.
Diacre Patrick LAUDET